La juridiction, qui siège à La Haye, tient cette semaine des audiences sur les conséquences juridiques de l’occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967, avec un nombre inédit de 52 pays dont l’Algérie et l’Afrique du Sud appelés à témoigner.
Les audiences de la Cour internationale de Justice ont débuté hier dans la ville néerlandaise de La Haye concernant les conséquences juridiques des pratiques sionistes dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem‐Est.
Les audiences ont lieu à la demande de l’Assemblée générale des Nations Unies pour fournir des avis consultatifs sur les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques sionistes dans les territoires palestiniens occupés.
Au début de la session hier, la présidence de la Cour a expliqué que plus de 50 pays présenteraient des plaidoiries concernant les pratiques sionistes dans les territoires palestiniens occupés au cours des sessions, qui se poursuivront jusqu’au 26 février. Parmi ces pays figurent la Turquie, l’Arabie saoudite, l’Algérie, l’Égypte, les Émirats et la Jordanie, ainsi que les États‐Unis, la Grande‐Bretagne, le Canada, la Russie et la Chine.
Dans son discours devant le tribunal, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al‐Maliki, a déclaré hier qu’ « Israël n’a laissé aux Palestiniens que trois options : soit le déplacement, soit l’arrestation, soit la mort. » Il a ajouté : « Les options sont le nettoyage ethnique, l’apartheid et l’extermination ». Al‐Maliki a souligné que « le moment est venu de mettre fin aux doubles standards et d’appliquer les lois internationales à tous les pays sans exception ».
Le ministre des Affaires étrangères a appelé la Cour internationale de Justice à déclarer l’occupation sioniste « illégale », soulignant la nécessité d’y mettre fin « immédiatement, complètement et sans conditions ».
Le ministre palestinien dira que la Palestine reste « le plus grand test de la crédibilité du système international fondé sur des lois, et que l’humanité ne peut pas se permettre d’échouer » comme il a ajouté que « depuis plus d’un siècle, le droit du peuple palestinien à l’autodétermination a été nié. » Al‐Maliki a souligné que « le droit à l’autodétermination ne se prescrit pas et n’est pas sujet à négociation ».
Le ministre des Affaires étrangères palestinien a souligné que « le génocide auquel notre peuple est exposé est le résultat de décennies d’impunité de l’Etat occupant », appelant à « la fin des pratiques d’occupation et la victoire du droit international ». Il a noté dans ce sens « la nécessité de soutenir le chemin vers la paix qui permettra d’obtenir la justice pour le peuple palestinien ».
Dans un avis consultatif similaire, la Cour internationale de Justice a statué en 2004 que la construction du mur de séparation en Cisjordanie occupée était illégale et a exigé qu’Israël le retire de tous les territoires palestiniens, y compris Jérusalem‐Est et ses banlieues, avec une compensation pour les personnes concernées. Mais Tel Aviv n’a pas mis en œuvre ce que le tribunal avait demandé.
Le 26 janvier, la Cour internationale de Justice a ordonné à l’entité sioniste de prendre des mesures pour prévenir le génocide contre les Palestiniens et améliorer la situation humanitaire à Gaza, mais elle n’a pas ordonné de cessez‐le‐feu.
La Cour continue d’examiner ce procès intenté par l’Afrique du Sud, accusant Tel‐Aviv d’avoir commis le génocide. C’est la première fois, depuis sa création en 1948, que l’entité sioniste est soumise à un procès devant cette cour, qui est la plus haute instance judiciaire des Nations Unies.