A l’occasion de la 59e séance‐débat de l’Assemblée générale de l’ONU sur «le veto» américain, le diplomate de la Mission permanente de l’Algérie à New York, Ahmed Sahraoui, a souligné que le projet de résolution présenté par l’Algérie, «sur instructions des plus hautes autorités du pays et en concertation et coordination avec le groupe arabe à New York, était une demande claire aux objectifs évidents, conforme aux appels lancés par des millions de personnes à travers le monde pour un cessez‐le‐feu immédiat à Ghaza».
La demande de l’Algérie, poursuit‐il, «revêtait une importance capitale, d’où l’impératif de la satisfaire, afin qu’elle trouve un écho au sein du Conseil de sécurité, pour préserver la crédibilité de l’ONU et ce qui reste d’humanité dans ce monde, une humanité qui s’effrite à chaque sensation de faim éprouvée par les enfants de Ghaza, à chaque larme versée par une mère qui pleure son enfant, et à chaque soupir d’un père accablé par le chagrin et la douleur de la perte de son enfant à Ghaza».
Le diplomate algérien a également rappelé que l’Algérie «a essayé, lors des négociations, de prendre en compte les propositions des Etats, jusqu’à ce qu’elle parvienne à un texte qui était censé obtenir l’approbation de tous les Etats membres», mais malheureusement, a‐t‐il déploré, «l’adoption du projet a été empêchée par l’utilisation du veto».
Il a en outre estimé que «le rejet de la demande de l’arrêt de l’agression à Ghaza est totalement injustifié, car ayant exacerbé la souffrance des Palestiniens, et le massacre de la rue Al Rachid n’en est qu’un exemple édifiant», outre «la poursuite des meurtres et tueries qui a entravé la capacité de la communauté internationale d’apporter le soutien en temps opportun, ce qui a été démontré dans les rapports qui affirment que le volume des aides fournies a baissé de moitié ce mois‐ci».
Le rejet de l’arrêt de l’agression confirme «l’effet limité» des deux résolutions 2712 et 2720, qui doit être dépassé, d’une part, et montre la justesse de l’affirmation du Secrétaire général des Nations unies, lorsqu’il a déclaré que «le cessez‐le‐feu à des fins humanitaires est la seule voie pour commencer à satisfaire les besoins urgents des populations à Ghaza», ce qui requiert aujourd’hui «du Conseil de sécurité d’imposer un cessez‐le‐feu sans délai».
Le diplomate algérien a indiqué que «depuis cinq mois, des êtres humains sont la cible de bombardements de toutes parts, ce qui constitue une punition collective imposée aux Palestiniens», mettant en garde contre les plans de l’occupant d’envahir la ville de Rafah, qui ne feront qu’ «aggraver la situation».
Ahmed Sahraoui a souligné que la situation à Ghaza «est désormais insupportable», d’autant plus que les Palestiniens sont mis devant le choix terrible d’une mort rapide par des armes sophistiqués qu’il importe d’arrêter de fournir à l’occupant et une mort lente par la famine et la maladie, d’où l’impératif de la levée immédiate du blocus et de l’acheminement des aides nécessaires».
Il a affirmé que «cette situation catastrophique à laquelle nous sommes arrivés, qui est le résultat de l’impunité dont jouit l’occupant habitué au traitement de faveur de la part de la communauté internationale, et qui se croit à l’abri de toute reddition de comptes, appelle à une réflexion sérieuse, car ce que nous voyons aujourd’hui à Gaza aura des conséquences susceptibles de générer un nouveau type de conflits, où les humains seront dépourvus de leur humanité et de leur moralité, pour reproduire des scènes choquantes et effrayantes, que nous pensions disparues du monde d’aujourd’hui».
Pour cela, «nous devons agir sans délai, pour imposer un cessez‐le‐feu immédiat», partant «de notre foi en les droits fondamentaux de l’homme, la dignité de l’individu et l’égalité des droits des hommes et des femmes et des Nations, les grandes comme les petites».
L’intervenant a réaffirmé que «la seule solution à la question palestinienne passe par l’accès des Palestiniens à leurs droits légitimes, en tête desquels le droit à l’autodétermination et l’établissement de l’Etat palestinien indépendant, étant la solution approuvée par la communauté internationale, et qui doit être préservée, dans le contexte de la menace existentielle induite par les autorités d’occupation».
Cela ne peut se réaliser qu’« à travers la consécration de la qualité de membre à part entière de l’Etat de Palestine à l’ONU». Ainsi, l’Algérie a réitéré son engagement exprimé par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, d’«œuvrer avec les frères dans le monde arabo-musulman et avec tous les Etats qui prônent la justice et la liberté dans le monde en vue de réaliser ce noble objectif».
Depuis le début de l’occupation en Palestine, des petits enfants et des adultes ont été tués, mais aucun Palestinien n’oubliera son droit et sa terre, et personne n’oubliera car la mémoire des peuples vaillants ne connaît pas l’oubli», soulignant que «la machine de guerre barbare ne fera que renforcer la détermination des Palestiniens à établir leur Etat et à rester attachés à leur terre», et affirmant que «la stabilité dans la région ne peut se réaliser qu’en levant l’injustice historique dont le peuple palestinien est victime».
A cet effet, l’Algérie a appelé «la communauté internationale à agir rapidement et sans délai, en commençant par le cessez‐le‐feu à Ghaza et en balisant la voie pour l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec El‐Qods Echarif comme capitale».