Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi une résolution clé sur le Soudan, appelant à un cessez‐le‐feu pendant le mois de Ramadhan. Dans la résolution 2724 (2024), adoptée avec 14 voix pour et une abstention, le Conseil a également appelé toutes les parties au conflit à rechercher une solution durable au conflit par le dialogue.
Dans sa résolution, le Conseil de sécurité s’est déclaré gravement préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire, notamment par l’insécurité alimentaire aiguë « au niveau de la crise ou pire », en particulier dans la région du Darfour, ainsi que par les informations persistantes faisant état de violations du droit international humanitaire et du droit relatif aux droits de l’homme, y compris de cas de violence sexuelle dans le cadre du conflit.
Il a exhorté toutes les parties au conflit à « faire en sorte que tous les obstacles existants soient levés et à permettre un accès humanitaire complet, rapide, durable, sûr et sans entrave, y compris d’un côté à l’autre des frontières et des lignes de front, à s’acquitter des obligations mises à leur charge par le droit international humanitaire, notamment celle de protéger les civils et les biens de caractère civil, et à respecter les engagements pris au titre de la Déclaration d’engagement à protéger les civils du Soudan (« Déclaration de Djedda»)».
Il a également encouragé Ramtane Lamamra, l’Envoyé personnel du Secrétaire général, à user de ses bons offices auprès des parties et des voisins du Soudan, en complétant et en coordonnant les efforts de paix régionaux. L’Algérie s’est mobilisée au Conseil de sécurité pour que la communauté internationale trouve un règlement à cette crise sous l’égide des Nations unies. Son représentant permanent auprès des Nations‐Unies, Amar Bendjama, a appelé, au nom des membres A3+ (Algérie, Mozambique, Sierra Leone et Guyane », les parties au conflit au Soudan à saisir l’opportunité du mois de Ramadhan pour déclarer un cessez‐le‐feu immédiat et s’engager sur la voie de l’apaisement et de la retenue pour une paix durable au Soudan.
S’exprimant au nom des membres A3+ au cours d’une réunion jeudi de l’Assemblée générale de l’ONU sur la situation au Soudan, Bendjama, après avoir déploré la non‐résolution de la crise dans ce pays après près d’un an et la détérioration de la situation humanitaire, a appelé les parties au conflit à saisir le mois sacré du Ramadhan afin de déclarer un cessez‐le‐feu immédiat et à privilégier la voie du dialogue. Son vœu a été exaucé.
Amar Bendjama a salué, au nom des membres du groupe A3+ (Algérie, Mozambique, Sierra Leone et Guyane), l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution appelant à un cessez‐le‐feu « immédiat » pendant le mois de Ramadhan au Soudan, y voyant « une étape importante qui ouvrira la voie à un Soudan pacifique et stable ». « L’A3+ exprime sa gratitude au Royaume‐Uni pour les efforts constants déployés malgré les contraintes de temps présentes au cours du processus de négociation. Nous pensons que cette résolution contribuera sans aucun doute de manière significative au bien‐être de la population soudanaise », a souligné M. Bendjama au nom du groupe A3+, dans une Déclaration
commune sur la situation au Soudan.
« Aujourd’hui marque une étape importante qui ouvrira la voie à un Soudan pacifique et stable, grâce à l’adoption par le Conseil de sécurité de cette même résolution appelant à un cessez‐le‐feu pendant le mois sacré de Ramadhan », a‐t‐il poursuivi. Rappelons que, récemment, le président du Soudan, le général Abdel Fattah al‐Burhan, a été reçu par le Président Tebboune.
Et en accueillant le président du Conseil de souveraineté transitoire de la République du Soudan, Abdel Fattah al‐Burhan, et en lui réservant un accueil solennel, au siège de la présidence de la République, l’Algérie montre toute son attention et son assiduité pour ce dossier hautement stratégique pour la région saharo‐sahélienne.
Bien qu’il ait été occulté par les deux guerres en Ukraine et en Palestine, le dossier soudanais fait actuellement partie des dossiers prioritaires pour les Affaires étrangères, car, c’est important de le souligner, trop de puissances régionales s’y activent pour provoquer une déflagration totale dans la triple région maghrébo‐saharo‐sahélienne. Chaque partie, malheureusement, a ses priorités, ses objectifs et son agenda.
Considéré de ce point de vue‐là, le dossier soudanais est plus important parce qu’il concerne, comme celui du Mali, notre propre sécurité nationale. Au Soudan, le duo Emirats‐Israël, attiré par les mines d’or, y a déjà provoqué des dégâts importants. Toutefois, le jeu des Emiratis a fini par être percé à jour par le général al‐Burhan qui les a chassés manu militari du pays, sous bonne escorte.
A partir du Sud libyen, ils convoyaient des armes et des hommes de troupe à « Hemetti » contre al‐Burhan, attisant encore les feux de la guerre dans ce pays meurtri, et provoquant l’exode de plus de deux millions de personnes. Complices de Mohamed Hamdane Doglo « Hametti » pour l’extraction et l’achat, à moindre coût, de l’or soudanais, traficotant en dehors de toute légalité, ils avaient saigné à blanc le Soudan et fait fructifier leur fonds propre en or, faisant de Dubaï une place mondiale de la vente d’or.
Mais il n’y a pas que l’or, le pétrole (celui du Niger provoquera sous peu de semblables chambardements) et les minerais qui intéressent le jeu des stratégies de puissance, car le Sahel est appelé à devenir le théâtre des opérations pour les dix prochaines années.
Le retournement de Koulouba contre ceux qui lui ont apporté hier paix et tranquillité, en est la preuve la plus évidente. Le dossier Soudan est d’autant plus important pour Alger que ceux qui sont en train d’y mener des conspirations sont ceux‐là mêmes qui mènent les conjurations au Mali et au Maroc, contre les intérêts de l’Algérie, bien évidemment.