Outre les efforts déployés par les différents services relevant du ministère du Commerce pour assurer une meilleure disponibilité des produits durant le mois de Ramadhan, le patronat y met du sien et participe à cet élan national en lançant une initiative visant à réduire les prix des produits de large consommation durant ce mois sacré, et ce, en réponse à l’appel du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations.
En effet, sous le slogan « Economiquement nationalistes, socialement unis », le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) a annoncé, avant‐hier, la mise en place d’une telle initiative lors d’une conférence de presse animée par le président du CREA, Kamel Moula, ainsi que plusieurs industriels membres du Conseil, en présence du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, et du ministre de la Communication, Mohamed Laagab.
L’initiative devrait permettre la réduction des prix de plus de 60 produits, notamment des produits de l’agroalimentaire, des appareils électroménagers et des détergents, tout au long du mois de Ramadhan.
Tayeb Zitouni a salué à cette occasion la réaction « rapide et efficace » du Conseil patronal pour relever et protéger le pouvoir d’achat des citoyens, soulignant que cette initiative « arrive à point nommé pour consacrer les valeurs de solidarité caractérisant la société algérienne ».
Après avoir relevé « le rôle vital du CREA dans la promotion de la stabilité économique et sociale du pays, et le renforcement de la confiance des consommateurs dans les produits locaux », le ministre a souligné que certains opérateurs économiques avaient déjà réduit les prix des produits réglementés, renonçant à leur marge de bénéfice.
L’adhésion « délibérée » des producteurs et industriels algériens à l’appel du ministère à l’effet de réduire les prix pendant le mois sacré incarne « l’esprit de citoyenneté, de solidarité et de coopération ainsi que l’engagement réel à la réalisation du développement durable », a‐t‐il estimé.
Intervenant à cette occasion, le ministre de la Communication, Mohamed Laagab a salué cette initiative, insistant sur l’importance de lancer une bonne campagne de promotion au profit de celle‐ci pour que le citoyen puisse en profiter. Les chaînes télévisées diffuseront, « à titre gracieux », le spot publicitaire relatif à cette initiative, a fait savoir Laagab, soulignant l’importance de l’accompagnement des médias de ce genre de démarches en vue de « faire face aux manipulateurs ».
Le son côté, le président du CREA, M. Kamel Moula, a mis en avant les efforts du Conseil à l’effet de renforcer la solidarité à travers le territoire national, relevant que le CREA s’emploie à « appuyer le développement socioéconomique ». « L’ensemble des entreprises n’ont pas hésité à adhérer à cette initiative », dira Moula, souhaitant qu’elle contribuera à « la lutte contre la spéculation et permettra aux familles algériennes de passer le mois de Ramadhan dans de bonnes conditions, en assurant la disponibilité des produits de large consommation à bas prix ».
L’utile cartographique de la production nationale
Dans le même sillage, la Cheffe de cabinet du ministère du Commerce, Madame Souhila Abellache a mis l’accent lors de son passage à l’émission « L’Invité de la rédaction » de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, sur la distribution qui s’améliore de plus en plus, à l’image de la distribution du lait et quelques autres denrées alimentaires de large consommation comme l’huile, la semoule et le sucre.
Selon cette responsable, c’est le résultat d’un travail cadré d’une cartographie, numérisée déjà, obtenue à la base d’un premier recensement économique. Cette cartographie est en voie d’évaluation pour entamer une seconde étape d’où ressortiront les indicateurs qui manquaient dans la première étape. « Le travail se fait maintenant filière par filière, afin qu’il y ait disponibilité à tous les niveaux et de tous les produits », indique‐t‐elle, précisant « qui dit disponibilité, dit plan de distribution pour un encadrement efficace du marché et donc de sa régulation ».
Après la cartographie du lait, « une autre cartographie concerne les 14 produits répertoriés de large consommation », dit‐elle, indiquant que les résultats du premier recensement économique sont probants en ce sens qu’il a offert des données à la base desquelles le réseau des producteurs est connu. Ces derniers sont, d’après elle, conviés à déclarer leurs distributeurs avec adresses exactes et pointage GPS, etc. afin de déterminer « le circuit », qui fait actuellement défaut, et qui contribue à hauteur de 30% du prix d’un produit.
Pas moins de 19 mille producteurs sont ainsi répertoriés, dira‐t‐elle. Un chiffre qui incite à procéder à la restructuration du marché algérien.
« Nous avons 54 marchés de gros, de fruits et légumes, dont huit régionaux, sous tutelle du ministère du Commerce MAGRO et le reste c’est des petits marchés », souligne‐t‐elle, déplorons que « nous n’avons pas de marchés de gros pour l’agroalimentaire, mais plutôt des concentrations éparpillées sur quatre régions et regroupant 400 commerçants de gros ». Et d’ajouter « nous avons seulement neuf espaces d’hyper‐distributions, dites centrales de ventes ».
Pour pallier à ce défaut de distribution‐disponibilité, la responsable en fait appel au privé pour s’investir dans la construction d’hyper‐marchés, pour augmenter les points de vente.