Dans son dernier rapport, consacré aux perspectives du marché jusqu’en 2050, le forum des pays exportateurs de gaz (Gecf) a largement évoqué la question des infrastructures énergétique en Afrique et dont fait partie le projet du Gazoduc transsaharien (TSGP). «L’infrastructure gazière régionale devrait s’élargir et se diversifier, sous l’impulsion potentielle de la construction de gazoducs à longue distance.
De nombreux projets sont à l’étude, notamment le gazoduc transsaharien et le système de gazoducs d’Afrique centrale récemment annoncé, qui sont sur le point d’intensifier l’intégration intrarégionale », peut‐on lire dans le rapport dont il est question. Les infrastructures gazières régionales sont d’une importance capitale dans l’approvisionnement du marché mondial, européen en particulier, et l’intégration intrarégionale, y est‐il ajouté.
Le gazoduc transsaharien est un projet de grande envergure, il bénéficier d’un large soutien de la part de pays africains. Il représente une occasion supplémentaire non négligeable pour l’UE de diversifier les itinéraires et les sources d’approvisionnement. L’Afrique affiche ses ambitions en matière énergétique.
Et ses leaders notent que d’importantes infrastructures énergétiques y compris de grandes usines de liquéfaction du gaz et des gazoducs, et de nouveaux projets notamment le gazoduc transsaharien intégrés au plan d’action à court terme du NEPAD pour les infrastructures (i‐STAP) pourraient, à l’avenir, devenir des infrastructures stratégiques clés.
Le gazoduc transsaharien sera en mesure transporter un volume de 30 milliards m3 à partir du Nigeria, en passant par le Niger pour finir sur les côtes algériennes avant de prendre la destination de l’union européenne. Le projet s’étend sur 4000 km. Et il ne reste que 1800 km, soit 100 km au Nigeria, 1000 km au Niger et 700 km en Algérie, d’après le ministre de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab, qui avait annoncé, récemment qu’une réunion tripartite aura lieu prochainement entre les responsables des trois parties concernées par le projet.
L’Algérie dispose aujourd’hui d’une capacité de transport via gazoduc de 40 milliards m3 par ans (Medgaz 8 milliards m3 et Transmed 32 milliards m3), en attendant un nouveau gazoduc en phase d’étude entre l’Algérie et l’Italie. Outre l’approvisionnement du marché énergétique européen en gaz sec, le projet de gazoduc transsaharien aura également un impact important sur le développement socio-économique des pays de la région en permettant l’accès de la population à l’électricité produite à partir du gaz, en plus de la création de postes d’emploi.
L’Europe demeure le plus important marché gazier pour l’Algérie qui représente près de 70% des exportations du pays en GNL. L’année dernière, l’Algérie a exporté pour près de 14 millions de tonnes, dont 10 millions de tonnes destinées à l’Europe. Un volume appelé à augmenter dans les années à venir.
Selon les prévisions du Gecf, le marché européen du GNL devrait connaître une croissance assez importante d’ici à 2030 en passant de 24% à 46%, soit le double des importations actuelles de l’UE. «L’UE devrait augmenter sa capacité de regazéification, notamment en utilisant des unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU), et ce, à partir de 2026‐ 2027 », indiquent les rédacteurs du rapport.