Lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias nationaux, le président Tebboune a évoqué plusieurs dossiers et questions d’ordre national, régional et international, exprimant sa gratitude envers tous les patriotes dévoués qui veillent au bien‐être des citoyens et à l’amélioration de leur quotidien, comme le reflète, a‐t‐il dit, le sentiment de « satisfaction » que les Algériens manifestent à l’égard de leur pays et des évolutions positives enregistrées sur tous les plans.
Lors de cette entrevue, diffusée samedi soir sur les chaînes de télévision et de radio nationales, le président de la République est revenu sur la décision relative à la tenue d’une élection présidentielle anticipée le 7 septembre prochain.
Concernant la décision d’organiser une élection présidentielle anticipée le 7 septembre prochain, le président de la République a affirmé qu’elle était liée à des « raisons purement techniques » qui n’ont aucune incidence sur cette échéance ou son déroulement, soulignant que des milieux étrangers ont émis des spéculations contradictoires à ce sujet.
A cet égard, et en réponse à une question concernant sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 7 septembre, le président de la République a estimé qu’il était prématuré de se prononcer sur ce sujet, réaffirmant qu’il lui restait cinq mois de son mandat actuel au cours desquels il continuera à mettre en œuvre son programme et à effectuer des visites de terrain dans plusieurs wilayas à travers le pays.
Le président de la République a également abordé la question de l’inscription des membres de la communauté nationale à l’étranger sur les listes électorales en prévision de la prochaine élection présidentielle, révélant « qu’ils pourront s’inscrire sur des listes électorales provisoires au niveau des consulats algériens, à partir de la semaine prochaine ».
En réponse à une question sur les Algériens en situation irrégulière à l’étranger, qui demandent leur régularisation et l’obtention de passeports, le président de la République a affirmé que « ce dossier sera définitivement réglé dans deux mois au plus tard », ajoutant que des directives ont été données pour leur régularisation au cas par cas.
Au volet socio‐économique, le président de la République a affirmé que les mesures prises à l’avance par l’Etat pour assurer la disponibilité de différents produits de consommation avaient permis de garantir la stabilité des prix pendant le mois de Ramadhan, se félicitant de l’adhésion des commerçants et des industriels aux mesures prises à cet effet. Il a en outre fait savoir que la valeur de la production agricole nationale était de 35 milliards USD, soit 18% du produit intérieur brut (PIB), contre plus de 5% pour le secteur industriel.
Le président de la République a, par ailleurs, évoqué l’augmentation prévue des salaires pour arriver à les doubler en 2026/2027, soulignant que le produit intérieur brut (PIB) dépassera les 400 milliards de dollars au cours du premier trimestre de 2026.
Sur le plan international, le président de la République a réaffirmé qu' »il est grand temps que la Palestine devienne membre à part entière de l’Organisation des Nations unies ». Il a, à cet égard, souligné que son objectif est que l’Algérie retrouve la grandeur qui lui a permis d’accomplir des réalisations dans plusieurs domaines, qu’ils soient politiques, diplomatiques ou en faveur des mouvements de libération dans le monde.
Visite en France: un rendez-vous de l’histoire à ne pas rater
Le Président a réitéré son attachement à la mémoire nationale, et au devoir de fidélité aux Chouhada de la résistance nationale et de la Glorieuse Révolution de libération. « Ma visite en France est toujours d’actualité et ma rencontre avec le Président Macron sera un rendez‐vous avec l’histoire, lors duquel nous penserons les choses de façon rationnelle et non émotionnelle », a indiqué le président de la République, en réponse à une question sur sa visite en France, lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias.
Le chef de l’Etat a affirmé qu’elle « est toujours d’actualité », soulignant que les relations avec la France « ont besoin d’une refondation sans céder un iota sur le dossier de la Mémoire ». Et d’ajouter : « Nous sommes aujourd’hui dans une phase de refondation des relations » entre les deux pays. « Un groupe travaille sur le dossier de la mémoire à laquelle nous ne renoncerons pas, tout comme nous ne céderons aucun iota sur le devoir envers nos valeureux martyrs, que ce soit pour les martyrs de la résistance nationale ou ceux de la Glorieuse Révolution de libération », a assuré le président de la République.
Dans le même sillage, le président de la République a salué « l’action positive de l’Assemblée nationale française, en reconnaissant le crime commis par Maurice Papon » contre des membres de la communauté algérienne en France le 17 octobre 1961, soulignant que cette reconnaissance constitue « un pas positif ».
La Palestine : il est temps qu’elle devienne « membre à part entière de l’ONU »
Sur le plan international, le président de la République a évoqué la question palestinienne, affirmant que « la prochaine bataille de l’Algérie consistera à permettre à la Palestine de devenir membre à part entière de l’ONU », saluant à ce propos la diplomatie algérienne « efficace et reconnue ». « L’Algérie n’a pas de visées expansionnistes » et sera toujours du côté des opprimés, a‐t‐il soutenu.
Le Maghreb et la position centrale de l’Algérie
Il a, par ailleurs, rappelé la position constante de l’Algérie à l’égard de la cause du Sahara occidental, en tant que question de décolonisation. « Si nous utilisons la raison au lieu de la menace et de la force, nous parviendrons à une solution », a‐t‐il fait valoir.
Sur sa dernière rencontre avec les dirigeants maghrébins, le président de la République a révélé que le bloc maghrébin que les pays de la région entendent créer visait à relancer l’action maghrébine commune et à coordonner les efforts en vue d’unifier la voix de ces pays sur de nombreuses questions internationales, sans exclure aucune partie.
Evoquant la situation au Mali, il a dit que « les Maliens sont nos frères et sont libres de choisir de régler leurs problèmes sans l’Algérie », mais « les expériences montrent que l’ingérence des étrangers dans les crises locales éloigne toute perspective de solution ». L’Algérie « ne se soumettra pas et fera face à toutes les provocations », a‐t‐il affirmé.
La production gazière n’est pas incompatible avec les engagements climatiques
Après s’être félicité de la réussite du 7 Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), tenu à Alger, le président de la République a affirmé que « nous allons investir et produire encore plus dans le domaine du gaz naturel », ajoutant que le développement de la production de gaz n’est pas incompatible avec les engagements climatiques mondiaux. Et de souligner : les pays qui ont des réserves de gaz, ont le droit de profiter de leurs richesses et n’ont pas à être privés de leur droit au développement au nom du climat.
M. Abdelmadjid Tebboune a par ailleurs révélé que le prochain sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) examinera un nouveau mécanisme de coordination entre les Etats membres.
Relation président-peuple
Le président de la République a affirmé qu’il avait une affection particulière pour le peuple et les jeunes en particulier, soulignant que l’expression « Aami Tebboune » (oncle Tebboune) affectionnée par le peuple algérien traduit un « grand respect et une relation paternelle » dont il est fier.
Le président de la République a également souligné que la confiance qu’il a placée dans les jeunes avait permis à l’Algérie de devenir un leader dans la création de start‐up en Afrique, rappelant qu’il était « le candidat des jeunes » lors de la présidentielle de 2019.