Après l’attaque massive de drones sur Israël et l’annonce, par plusieurs Etats occidentaux, de se tenir résolument aux côtés de Tel Aviv, l’armée iranienne met en garde : «Nous riposterons contre quiconque ouvre son espace aérien ou son territoire à Israël pour attaquer l’Iran».
Première réaction de panique, les États‐Unis et les pays alliés affirment qu’ils aideront Israël à abattre les missiles et les drones iraniens. Seconde réaction, plus pondérée, les Etats Unis jouent en sous‐sol les intermédiaires et «conseillent» à Téhéran de cesser les hostilités afin de circonscrire les espaces de crise. Troisième réaction, hier, à la mi‐journée, l’Iran affirme qu’elle a atteint ses objectifs de riposte et qu’elle cesse ses attaques.
S’il y a un seul pays qui fait craindre le pire pour Israël, c’est bel et bien l’Iran, depuis au moins 1998, lorsque Téhéran affirma avoir testé pour la première fois le missile sol‐sol Chahab‐3, d’une portée de 1 300 km, capable d’atteindre Israël. Les années suivantes, les escarmouches n’ont jamais cessé et Israël accuse l’Iran d’attaques de navires, tandis que l’Iran pointe du doigt Israël pour des assassinats ciblés et le sabotage de l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz.
Les attaques imputées à Israël contre des cibles iraniennes en Syrie se multiplient par ailleurs, tuant un colonel (novembre 2022) puis un commandant (décembre 2023) des Gardiens de la Révolution. Le point culminant aura été sans doute le 1er avril 2024, lorsqu’une frappe lancée par Israël détruit le consulat iranien à Damas et fait, selon une ONG, 16 morts parmi lesquels deux généraux des Gardiens.
Le président américain, Joe Biden, assure son allié israélien de son soutien «inébranlable». A partir de là, pour l’Iran, une riposte du tac au tac était devenue le gage d’une puissance jamais prise en défaut. Et c’est ainsi que, près de deux semaines après cette frappe sioniste, l’Iran lance le 13 avril une attaque de drones depuis son territoire en direction d’Israël, qui décide de fermer son espace aérien. Juste avant l’annonce de cette attaque, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré que son pays s’était préparé à «l’éventualité d’une attaque directe».