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Le Maroc dans de sales draps

Un autre scandale a éclaté à Bruxelles concernant des ingérences marocaines en Belgique où le parquet bruxellois a ouvert une information judiciaire. Selon des informations rapportées par des médias belges, l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) a rédigé fin décembre un procès-verbal initial.

Le document reprend les révélations du magazine « Investigation » de la RTBF rapportant des influences, voire des ingérences, voire des faits potentiels de corruption publique du Royaume du Maroc en Belgique. Après cela, « une enquête à l’information a été ouverte par le parquet de Bruxelles à la fin mars 2024 », selon les médias belges.

Le parquet de Bruxelles s’est refusé à tout autre commentaire à ce stade et ne souhaite par exemple pas préciser pour quel(s) chef(s) l’information était ouverte.

Fin mars, le nouvel article du Code pénal criminalisant « les ingérences étrangères dans un processus démocratique », n’existait pas encore. Adopté début avril, ce nouvel article a déjà été utilisé par le parquet fédéral pour entamer son enquête sur le « Russiagate » au Parlement européen.

Dans cette affaire, des assistants et des eurodéputés d’extrême droite sont soupçonnés d’avoir porté le narratif russe au cœur des institutions européennes. Certains contre des sommes d’argent. Dans cette nouvelle enquête portant cette fois sur les activités troubles du Maroc en Belgique, il y a fort à parier que l’information a été ouverte sur la base d’éventuels leviers utilisés par les Etats étrangers pour influencer notre démocratie.

Le Maroc a été mêlé à une série de scandales, ces dernières années. En juillet 2021, une enquête mondiale menée par des médias internationaux a révélé l’utilisation, entre autres, par le Maroc du logiciel d’espionnage Pegasus mis au point par l’entreprise sioniste NSO Group.

Des journalistes marocains et étrangers ainsi que des hommes politiques étrangers figurent parmi les victimes de ce logiciel. Ce scandale international a été révélé par 16 rédactions coordonnées par l’organisation Forbidden Stories, avec l’appui technique d’Amnesty International, qui se basent sur une liste de plus de 50 000 numéros de téléphone, présélectionnés par certains clients de NSO Group pour une éventuelle mise sous surveillance.

Pegasus, qui permet de prendre le contrôle d’un téléphone, donne accès à l’intégralité du contenu de l’appareil ainsi qu’à son microphone et à sa caméra. En Espagne, le juge qui avait classé l’enquête sur l’utilisation du logiciel d’espionnage Pegasus contre des membres du gouvernement de son pays, un scandale dans lequel le régime du Makhzen marocain est fortement impliqué, a décidé de relancer ses investigations, après avoir reçu des documents des autorités judiciaires françaises.

Le juge en a ainsi décidé après « avoir reçu une décision d’enquête européenne », mécanisme de coopération entre Etats membres de l’UE dans les enquêtes pénales, « émise par les autorités judiciaires françaises », avait indiqué le tribunal de l’Audience nationale dans un communiqué publié le 23 avril dernier. En décembre 2022, le Makhzen a été éclaboussé par un autre scandale de corruption au Parlement européen.

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