Le gouvernement italien, dirigé par Giorgia Meloni, a exprimé son soutien à un nouveau plan ambitieux visant à accroître les importations européennes d’énergie propre à faible coût qui sera produite en Afrique du Nord. Les responsables italiens ont rencontré les dirigeants du projet Medlink, signe de la volonté de Rome d’utiliser son poids politique pour soutenir le plan.
Le projet nécessite la mise en place d’équipements et la construction d’unités, dont des panneaux solaires, en Tunisie et en Algérie, l’énergie produite étant ensuite exportée vers les régions de Toscane et de Ligurie en Italie via des lignes de transport maritime, selon un document confidentiel du projet, rapporte l’agence Bloomberg.
Le projet a été préparé par une société fondée par d’anciens dirigeants de l’opérateur de réseau gazier Snam qui a récemment levé plus de 100 millions d’euros (108 millions de dollars) de financement de démarrage.
Le projet devra lever un financement d’environ 5 milliards d’euros pour mettre en œuvre le plan, selon les sources. Cela représente un défi de financement pour la viabilité économique du projet, car les coûts de développement doivent être couverts par les clients qui réserveront et achèteront la production d’électricité.
Medlink reçoit également un certain soutien au niveau européen, après avoir été inclus dans le plan à long terme Entso‐e des opérateurs de réseaux de transport d’électricité de l’Union européenne, et le projet a également été inclus dans le plan Meloni pour l’Afrique, plus large, selon Rome qui soutiendra la croissance et réduira l’immigration clandestine.
L’énergie produite par Medlink devrait à terme représenter 8 % de la consommation annuelle totale d’électricité de l’Italie, selon le document, qui note également que fournir de nouveaux volumes importants d’approvisionnement au continent pourrait faire du pays un « centre énergétique pour l’Europe ».
Cela cadrerait également parfaitement avec le plan de Meloni pour la région, qu’elle s’est rendue au moins trois fois depuis son entrée en fonction en 2022. L’initiative, baptisée « plan Mattei », vise à soutenir le développement de la région et à réduire l’immigration clandestine.
La nouvelle ligne d’interconnexion donnera également au Premier ministre une réelle opportunité de démontrer son engagement en faveur de la région et de la sécurité énergétique de ses alliés européens, alors qu’elle cherche à renforcer la position de l’Italie sur la scène mondiale, selon des sources proches du dossier.
Les éoliennes, les panneaux solaires et les sites de stockage de batteries du projet Medlink en Tunisie et en Algérie devraient constituer une capacité totale installée de 10 GW, transportant jusqu’à 28 térawatts par an d’énergie vers le nord de l’Italie via deux câbles sous‐marins à haute tension, selon au document. Le projet, dont la mise en service est prévue pour 2030, vise également à exporter de l’électricité vers l’Autrich