Un avant‐goût de la frénésie médiatique a commencé. Pas de QG et encore moins d’équipes expertes. Moins d’une dizaine de concurrents se sont lancés dans la course à la présidentielle. Aouchiche, Neghza, Sakhri, Hassani Cherif, des noms peu connus du grand public.
La dernière en date, la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CCEA), Saida Neghza, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle, lors d’une conférence de presse tenue lundi dernier, à son siège de campagne à Delly Brahim, à Alger.
«J’ai pris cette décision après une longue réflexion et une pleine conscience des grandes attentes du peuple algérien. Je suis également consciente de l’énorme responsabilité que cela implique», a déclaré Neghza. «J’ai passé une longue carrière à gérer des institutions économiques et j’ai eu l’honneur de présider des organisations nationales et internationales. Cela m’a permis d’observer et de diagnostiquer les économies émergentes de nombreux pays qui connaissent une course technologique sans précédent, définissant ainsi le classement mondial», a‐t‐elle ajouté.
Et d’ajouter : «Il est de notre devoir de changer les mentalités, de retrousser nos manches et de relever avec courage et détermination tous les défis concernant notre avenir. J’ai une confiance totale en la capacité de notre peuple à surmonter toutes ces épreuves».
Neghza a également déclaré : «Nous devons réaliser le rêve de nos glorieux martyrs de construire une république démocratique et sociale telle qu’ils l’avaient envisagée. Je vous appelle à me soutenir, car, ensemble, nous construirons une Algérie où chaque citoyen aura une chance de réussir, où chaque jeune pourra réaliser ses ambitions dans toutes les régions et dans chaque coin du pays.
Je travaillerai à lever tous les obstacles pour créer les richesses nécessaires à la construction d’une économie productive capable de répondre à nos besoins dans tous les secteurs tels que l’agriculture, l’industrie, les services et les technologies de la connaissance, entre autres», a‐t‐elle conclu.
Les cinq autres candidats à la présidentielle ont commencé hier, à retirer les formulaires individuels de collecte de signatures au siège de l’Autorité nationale indépendante des élections. Le premier jour du retrait des formulaires a vu l’afflux de plusieurs candidats potentiels, notamment le SG de l’Alliance nationale républicaine, candidat de la coalition «Stabilité et Réforme», Belkacem Sahli, et le candidat du Mouvement pour la société et la paix, son président Abdelali Hassani Cherif.
La SG du Parti des travailleurs a, elle, envoyé un représentant pour déposer une lettre d’intention de candidature et retirer les formulaires. Les autres candidats devraient se rendre au siège de l’autorité, situé au Palais des Nations du Club des Pins, au cours de la semaine en cours, pour retirer le nombre spécifié de formulaires.
Chaque candidat peut retirer jusqu’à 50 000 formulaires, mais l’Autorité nationale indépendante des élections a décidé de mettre à disposition l’équivalent de 70 000 exemplaires, tout en laissant la possibilité d’augmenter cette quantité si nécessaire.
L’autorité avait annoncé samedi que les candidats ou leurs représentants pouvaient soit se présenter directement au siège de l’autorité indépendante, en fournissant les documents justificatifs (une lettre d’intention de candidature adressée au président de l’Autorité nationale indépendante des élections, la preuve du dépôt de la caution, une photo récente et une copie de la carte d’identité nationale), soit prendre rendez‐vous pour retirer les formulaires de collecte de signatures individuelles via la plateforme des services de l’Autorité indépendante.
L’article 253 de la loi organique sur les élections représente le principal défi pour mesurer la popularité du candidat, exigeant une liste comprenant 600 signatures individuelles d’élus au niveau municipal, wilaya ou parlementaire, ou la présentation de 50 000 signatures individuelles d’électeurs inscrits sur les listes électorales, collectées à travers 29 wilayas, avec un minimum de 1 200 signatures requises dans chaque wilaya.
La période de collecte des signatures est fixée à quarante jours après la convocation du corps électoral, une période courte compte tenu de la centralisation de la distribution des formulaires au siège de l’autorité à Alger sans ses bureaux locaux et l’élargissement du nombre de wilayas, rendant difficile le transport des formulaires vers tout le pays, en particulier les régions du Sud.
Cependant, l’Autorité a assuré aux candidats que les formulaires sont numérotés séquentiellement et enregistrés au nom de la personne souhaitant se présenter, pour empêcher toute tentative de falsification, avec un suivi quotidien via une application informatique développée par l’Autorité. Cette application empêche également l’utilisation des formulaires par d’autres candidats.
Enfin, les candidats doivent déposer une caution de 250 000 DA auprès des services du Trésor public sur l’ensemble du territoire national avant de retirer les formulaires de candidature. Cette condition vise à empêcher ceux qui ne prennent pas la procédure au sérieux, en imposant une charge financière pour chaque dossier de candidature retiré, remboursable uniquement si le candidat obtient au moins 50% des signatures requises réparties sur au moins vingt‐cinq wilayas dans un délai de quinze jours après l’annonce des candidatures par la Cour constitutionnelle