Le niveau de violence dans les stades est devenu intolérable. L’Etat ne compte plus se taire sur ces graves dépassements.
C’est en substance le message communiqué par le président de la Commission nationale de prévention et de lutte contre la violence dans les stades. Hassani Mustapha, invité hier par le Forum du journal El Moudjahid, après le saccage, début juin, du stade Hamlaoui de Constantine, annonce «qu’un projet de loi spécifiques aux actes de violence commis dans les stades» sera prochainement proposé.
L’une de ses mesures phares de cette proposition de réforme est de donner les moyens à la justice pour prononcer des «interdiction de stades» contre les personnes reconnus coupables d’acte de hooliganisme. Hassani Mustapha qui explique en effet que le phénomène des violences dans les stades est malheureusement trop fréquent, «il touche en moyenne 1 match sur dix en ligue».
Sa Commission d’expert, réunie en urgence après l’incident de Constantine, préconise plusieurs «solutions», qu’elle soumettra «prochainement» au gouvernement dans un nouveau rapport. «Notre commission est chargée de mettre en place une feuille de route pour éviter la répétition de tels évènements».
Deux axes de réforme se dégagent déjà, «agir sur l’aspect légal, mais aussi sur l’encadrement des supporters». Et concrètement, le responsable avance à titre d’exemple le recours aux «interdictions de stade» à l’image de ce qui été fait en Angleterre contre les «hooligans».
Cependant la mise en œuvre d’une telle mesure nécessitera un meilleur équipement des stades. Une large part des infrastructures ne sont toujours pas équipées en moyens de surveillance, notamment «les caméras capables d’identifier précisément les auteurs de dégradation, ou les porteurs de fumigènes interdits», nous explique en substance le responsable.
Par ailleurs un effort de formation, et l’adaptation des procédures est nécessaire, «l’utilisation des caméras nécessite aussi l’installation de postes de contrôles capables d’exploiter les images en temps réel, actuellement les images sont analysées après les faits si un problème est signalé (…) pour le moment seul les nouveaux stades sont équipés».
Responsable qui a toutefois espéré hier que les «préconisations» de la commission seront acceptées et mises en œuvre, au moins pour les matchs à risques. Elles pourraient avoir un impact assez rapidement «on espère une application sur le terrain commence dès la prochaine saison du championnat».
Et en parallèle de la répression, Hassani Mustapha appelle aussi à ne pas stigmatiser les supporteurs dans leur ensemble. Ainsi seule une minorité pose problème, «une tribune est une image de la société», explique‐t‐il, «nous avons des supporters curieux ou des invités membres des comités. Mais il y a également ceux qui se nomment les ultras, qui ne sont pas tous auteurs de violences.
Et enfin nous avons les hooligans à proprement parler». Les auteurs de violences, «ne sont dans tous les cas pas représentatif des valeurs algériennes (…) mais si certains n’arrivent pas à les respecter, n’ont pas d’esprit sportif, alors les sanctions doivent tomber. Mais elles doivent êtres ciblées sur les seuls responsables et non l’ensemble d’un club ou l’ensemble des supporters»
