Selon le quotidien El Khabar, la brigade économique de la police judiciaire d’Alger a interrogé hier les anciens présidents de la Fédération algérienne de football (FAF), ainsi que des responsables, des employés et d’anciens membres du bureau fédéral de la FAF, dans le cadre d’une enquête sur les problèmes financiers qui ont caractérisé le fonctionne‐ ment de la FAF au cours des dernières années.
Les enquêteurs ont interrogé les anciens responsables de la FAF sur les dépenses liées à l’organisation du Championnat d’Afrique des joueurs locaux et de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans, ainsi que sur les avantages accordés à d’anciens responsables, dont un ancien sélectionneur de l’équipe nationale, sous forme de primes et de subventions (y compris des subventions liées à la Coupe d’Afrique des nations 2019).
Les mêmes responsables ont aussi été interrogés sur l’octroi de primes de match à des joueurs internationaux locaux en devises, et l’utilisation d’un hôtel privé pour accueillir des membres du bureau fédéral lors de leur séjour dans la capitale. Les enquêtes s’étendront dans les prochains jours à d’autres noms et personnalités.
Cette enquête est la résultante des dernières déclarations au vitriol du président actuel de la FAF, Walid Sadi, qui a accusé, en mai dernier, sans nommer les personnes, d’avoir dilapidé l’argent de la fédération.
Dans son discours d’ouverture lors de l’Assemblée générale ordinaire, tenue au Cercle militaire de Beni Messous, Sadi a brossé un tableau noir de la situation financière de l’instance qu’il préside depuis septembre 2023.
La trésorerie est tellement trouée que ça fuit de partout. «Nous avons hérité, depuis septembre dernier, d’une situation financière catastrophique avec un déficit que nous n’imaginions pas».
Une situation qui est passée de «fragile», selon le rapport du bureau fédéral de novembre 2023, à une nette amélioration. Ainsi, selon le commissaire aux comptes, la FAF accuserait un déficit de plus de 700 milliards de centimes.
Ardoise héritée, selon Sadi, de ses prédécesseurs et accentuée par les charges du CHAN et de la CAN U17 qui auraient généré des ardoises particulièrement salées. Toujours selon le rapport exposé à l’Assemblée générale, près de la moitié de la dette a été remboursée grâce aux subventions et à l’argent des sponsors qui, faut‐il le rappeler, sont des partenaires de la FAF depuis des années.
Sadi a promis que «la situation sera rétablie lors de la présentation du bilan moral et financier de l’exercice 2025 grâce au sou‐ tien constant et permanent du président de la République, Abdelmadjid Tebboune», a‐t‐il dit.
Les déclarations de Walid Sadi ne sont pas passées inaperçues ni auprès du grand public ni de l’opinion footballistique, encore moins auprès des autorités. Reste alors à la justice de faire son travail et de pousser les investigations pour débusquer ceux qui se sont sucrés sur le dos de la FAF…