Dans un communiqué rendu public hier, le Bureau du Conseil de la Nation, sous la présidence de Salah Goudjil, dénonce le soutien français au plan marocain, expliquant que cette décision constitue une dérive aux conséquences imprévisibles.
Le document ajoute : La France a procédé à une «mauvaise appréciation de la situation», faisant la preuve «d’un échec. Et c’est là une preuve patente de la faillite de sa politique», a‐t‐il ajouté.
Prenant connaissance de la décision honteuse prise par le gouvernement français concernant la question du Sahara Occidental, le Conseil de la Nation exprime son «indignation, sa profonde inquiétude, son désaveu et sa condamnation de cette prise de position», est‐il mentionné.
Cela illustre clairement une diplomatie «d’accointance et de copinage sans précédent, outrepassant les conventions et violant le cadre diplomatique mondial en favorisant le troc de principes contre des intérêts», est‐il souligné dans le communiqué.
Le bureau du Conseil de la Nation insiste sur le fait que la position dont il est question constitue un «déni flagrant des résolutions et avis consultatifs des organismes internationaux, en plus du fait qu’il s’agit d’une approbation explicite et d’une légitimation de l’occupation d’un Etat membre fondateur de l’Union africaine».
Le bureau du Conseil de la Nation relève également que cette décision constitue «un reniement de la part de la France de ses engagements en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité, et un dépassement de la légitimité internationale corollairement liée à la responsabilité du Conseil de sécurité et de ses membres permanents dans la mise en œuvre de l’accord de 1991, conformément aux résolutions des Nations Unies et aux exigences du droit international».
Le Conseil de la Nation souligne que la décision de reconnaissance par le gouvernement français de l’occupation du Sahara Occidental et son soutien à la thèse marocaine est «une tentative vaine tendant à annihiler et à saper les efforts des organisations internationales et régionales pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit légitime à l’autodétermination».
C’est aussi une «tentative désespérée du néocolonialisme aux fins d’octroyer une légitimité à la pensée coloniale abjecte rejetée par la majeure partie de la communauté internationale, et une expression on ne peut plus claire de la consécration et de l’enracinement de l’idéologie coloniale dans les politiques du gouvernement français, ainsi qu’une nostalgie indélébile pour un passé colonial honteux, dont les mémoires nationales et mondiales se remémorent à jamais les horreurs, et dont les répercussions douloureuses sont les témoins irrévocables des crimes contre l’humanité perpétrés en Algérie, en Afrique et dans le monde».
L’Algérie, qui a combattu le colonialisme et l’a rejeté par le passé, «continue et continuera de le rejeter sous toutes ses formes et de toutes ses origines, tout comme elle a distingué autrefois entre le peuple français et le régime colonial français, elle distingue aujourd’hui entre le peuple marocain et le régime d’occupation du Makhzen».
Et d’ajouter : «Nous assistons aujourd’hui à une confirmation quotidienne du retour du colonialisme destructeur sous des formes complices basées sur des intérêts croisés au détriment des valeurs et principes de la civilisation humaine, soutenu par des alliances multidimensionnelles, comme le démontre l’alliance franco‐marocano‐sioniste contre les droits légitimes du peuple sahraoui et contre les droits du peuple palestinien, satisfaisant une pulsion coloniale réductrice, négatrice et exclusionniste».