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Alger

Soutien français au prétendu plan marocain, assassinat de Haniyeh, situation au sahel: Attaf s’exprime

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a déclaré, hier, lors d’une conférence de presse tenue au siège du ministère, que la décision de la France de reconnaître la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental est une donation de celui qui ne possède pas à celui qui ne mérite pas.

Attaf a souligné que considérer le plan d’autonomie marocain comme la seule solution à la question du Sahara occidental «est une exclusion de tout effort pour rechercher une solution alternative à ce conflit, conformément aux résolutions internationales, notamment celles du Conseil de sécurité dont la France a participé à la rédaction et à l’adoption».

Et de poursuivre : «Ce plan n’est pas pris au sérieux à l’échelle internationale et par les instances onusienne», dit‐il.

ALGER MET À NU L’HYPOCRISIE MAROCAINE

Le ministre a également mis à nu les objectifs du Maroc en maintenant ce plan mais aussi les objectifs de la France qui le soutient. Le chef de la diplomatie algérienne a par ailleurs évoqué la visite d’Etat du Président algérien en France, prévue à l’automne prochain, indiquant qu’elle est «sérieusement compromise», à la lumière des derniers développements dans les relations bilatérales entre les deux pays.

Il a ainsi affirmé que l’Algérie tire toutes les conclusions possibles de la démarche entreprise par la France dans sa reconnaissance de la “souveraineté marocaine” sur le Sahara occidental.

Et «la visite programmée du président algérien en France en fait partie», a‐t‐il ajouté, en expliquant que «la position française ne nous a pas été favorable et qu’elle n’a pas contribué positivement à la réalisation de cette visite, compte tenu de la gravité des développements résultant de cette décision française».

Le Sahara occidental est un territoire non autonome, dont le statut final sera déterminé par le résultat du processus de l’ONU en cours.

L’Algérie, un pays très attaché au droit international, a toujours appelé au respect du droit des peuples à recouvrer la souveraineté sur leurs territoires et exprimé son soutien à la cause sahraouie.

Attaf a en outre indiqué que le président de la République a été informé à l’avance par son homologue français lors de leur rencontre le 13 juin, en marge de la réunion du G7 à Bari, en Italie.

Il a souligné : «Dans ses justifications et explications sur le changement qui se préparait et qui en préparait la voie, le président français a insisté sur les faits suivants :

Premièrement : que cette démarche n’est pas nouvelle et n’apporte rien de nouveau, et qu’elle n’est que le rappel d’une position française que la France avait exprimée en 2007 lors de la présentation du plan d’autonomie par le Royaume du Maroc ;

Deuxièmement : cette démarche vise à contribuer à la relance de la voie politique pour le règlement du conflit du Sahara Occidental ; troisièmement, la France reste fidèle à ses promesses et à ses engagements de soutenir les efforts du SG de l’ONU et de son Envoyé personnel».

Attaf a affirmé que «la réponse du Président de la République était ferme, résolue et très précise», mettant l’accent sur les points suivants :

Premièrement : «la nouvelle position française n’est pas une simple reproduction des positions déclarées précédentes, mais va bien au‐ delà, car elle se concentre sur l’exclusivité du plan d’autonomie comme base pour résoudre le conflit au Sahara occidental, et qu’elle reconnaît explicitement la soi‐disant marocanité du Sahara occidental et inclut explicitement le présent et l’avenir du Sahara occidental dans le cadre de la pré‐ tendue souveraineté marocaine ;

Deuxièmement : la démarche française ne peut en aucun cas contribuer à la relance du processus politique, mais ne fait qu’alimenter l’impasse dans laquelle le plan d’autonomie a plongé la question sahraouie depuis plus de dix‐sept ans ;

Troisièmement : la démarche française ne peut pas soutenir les efforts du SG de l’ONU parce qu’il n’accomplit tout simplement pas sa mission dans le même sens que la France, c’est‐à‐dire qu’il ne travaille pas à la mise en œuvre du plan d’autonomie, ni ne considère le Sahara occidental comme marocain, ni ne vise à établir la prétendue souveraineté marocaine sur le territoire sahraoui ;

Quatrièmement : la démarche française ne sert pas la paix au Sahara occidental, ni la recherche d’une solution pacifique au Sahara occidental, ni ne va dans une direction qui pourrait contribuer à réunir les conditions nécessaires pour accélérer la cristallisation de la solution souhaitée à ce conflit, telle qu’elle a été dictée et est toujours dictée par la légitimité internationale».

L’ALGÉRIE CONDAMNE FERMEMENT L’ASSASSINAT D’ISMAÏL HANIYEH

Il ajoute que «dans une phase ultérieure, les autorités françaises nous ont informés, par le biais de notre ambassadeur à Paris, du contenu de la lettre que le président français avait l’intention d’adresser au roi du Maroc, en particulier le texte relatif à la question du Sahara occidental».

Le ministre a expliqué que «sur instruction des autorités suprêmes du pays, notre ambassadeur à Paris a exprimé aux autorités françaises la position algérienne sur cette démarche, en mettant en garde contre ses graves répercussions et conséquences».

Par ailleurs, l’Algérie a condamné «fermement» l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement de résistance islamique Hamas, dans une frappe sioniste à Téhéran en marge de sa participation à la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien. «Nous sommes à un moment extrêmement dangereux et face à un tournant tragique suite à l’assassinat, à Téhéran, du chef du bureau politique du mouvement Hamas, Ismaïl Haniyeh.

Nous condamnons fermement cet attentat terroriste lâche et abject commis par les forces d’occupation sionistes, qui continuent de fouler aux pieds les règles humanitaires, juridiques, politiques et morales les plus élémentaires», a déclaré le ministre.

C’est, a‐t‐il souligné, la politique «de la terre brûlée érigée par l’entité sioniste en plan et stratégie reposant sur l’escalade tous azimuts».

Interrogé sur la situation au nord du Mali marqué par un regain de tensions, Attaf a renouvelé les positions de l’Algérie concernant toute la région du Sahel, assurant que l’Algérie «suit les développements de la situation dans cette région» tout en rappelant que le gouvernement algérien «reste disposé à fournir les efforts politiques nécessaires pour apporter des solutions durables pour cette région du Sahel».

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