Autoriser l’Algérie à adhérer à la Banque de Développement des BRICS est un gage de confiance envers l’Algérie compte tenu du fait que la Banque est le « bras armé » de l’économie et par conséquent est le levier de l’investissement et du processus de développement qui se voudrait durable des pays du Sud.
L’Algérie continuera à agir dans le sens de passer d’un pays en développement vers un pays émergent et de travailler sur les caractéristiques économiques de pays émergent à savoir un PIB par habitant supérieur à 300 milliards d’USD, une diversification économique, une diversification de son commerce à l’ export, des facteurs de compétitivité pour capter les IDE, etc… Parmi les décisions du 15 ème sommet des BRICS il a été demandé aux Sherpas d’étudier et de proposer des mécanismes d’adhésion pour être effectif en 2024 et au Gouverneur de la Banque de Développement de travailler avec les pays partenaires pour leur introduction en qualité de membre actionnaire.
En termes d’analyse les six pays dont les critères de compétitivité économique sont très espars ont été invités à adhérer aux BRICS pour des considérations hautement politique et non pas économique
LES PERSPECTIVES DE LA BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DES BRICS
Les Institutions de Bretton Woods ont accompagné à l’origine le plan Marshall de reconstruction post deuxième guerre mondiale qui se sont ensuite imposées avec l’Ere bipolaire et l’Ere unipolaire comme un instrument d’influence, de pressions et de promotion de valeurs universelles que le Sud Global a du subir depuis au moins deux générations.
De plus les dernières sanctions économiques contre la Russie ont alerté les pays du Sud Global sur leur vulnérabilité et par conséquent les cinq membres fon‐ dateurs des BRICS considèrent la mise en place de l’outil financier comme moteur d’influence. Donc la Banque des BRICS, sera une nouvelle alternative indispensable au Sud Global pour pouvoir s’autofinancer sans avoir à subir les conditionnalités politiques et d’ingérence dans la gouvernance interne des Etats par les institutions financières internationales en place actuellement.
Rappelons nous que les USA, pour conserver leurs avantages stratégiques hégémoniques (politique, militaire, financier, économique et technologique), depuis la crise financière de 2008 suivie de celle des surprimes de 2009, ont adopté une stratégie agressive dans le recours à l’arme des sanctions économiques et financières avec comme levier l’extraterritorialité des Lois américaines.
Face à ces agissements de ce qui est considéré comme la supra‐puissance américaine, l’impact sur l’utilisation du Dollar américain dans les échanges internationaux se fait de plus en plus sentir devant cette rupture de confiance des équilibres prônés par le libre‐échange. L’avenir du Dollar dans le système financier international à moyen ou long terme.
La cristallisation des tensions autour du Dollar américain encore largement répandu dans la plupart des échanges internationaux, a tendu les relations économiques, commerciales et financières entre les différents pôles économiques mondiaux.
La menace sur le Dollar américain est pesante, sachant que la Chine, principal rival économique mondial est particulièrement en pointe dans ce domaine.
La Russie n’est pas en marge. Ce qui conforte une volonté assumée d’une complémentarité et non d’une alternative absolue au Dollar américain.
Une contribution Arslan Chikhaoui, expert en relations internationales et membre du conseil d’experts du World Economic Forum