Le Mali, dirigé par une junte militaire depuis 2021 et secoué par deux coups d’Etat en moins d’un an, vient encore de s’illustrer, après avoir enterré l’accord d’Alger en s’attaquant de front à l’Algérie. Pis, il vient de s’en prendre au seul pays qui avait, des années durant, soutenu les autorités maliennes légitimes pour lutter autant contre le terrorisme qu’à rétablir l’ordre et la paix dans le nord du pays, en particulier dans la zone sulfureuse de Kidal
En s’attaquant à l’Algérie, quelques semaines après des tirs de drones près de la frontière et qui ont fait des victimes à Tin Zaouatine, Bamako, qui a fait le vide diplomatique autour de lui depuis l’arrivée au pouvoir de Goita et sa junte militaire, s’est ainsi échiné à s’attaquer du haut de la tribune des Nations Unies en ce 28 septembre 2024, à l’Algérie.
De quoi s’agit‐il cette fois‐ci, car les attaques du Mali contre Alger sont devenues récurrentes depuis la chute du pouvoir légitime dans le pays le 21 mai 2024 ?
En fait, samedi 28 septembre 2024 à New York, où se déroule la 79e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État et porte‐parole de la junte malienne, a accusé l’Algérie d’héberger des terroristes.
‘’Nous constatons une grave ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Depuis la fin de l’Accord d’Alger le 25 janvier 2024, le Mali n’ex‐ prime qu’un seul vœu le concernant, que son âme repose en paix. Monsieur le ministre des Affaires étrangères, l’accord est bel et bien mort. Vos incantations ne serviront pas à le ressusciter.
Pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité, pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité. Quant aux représentants permanents algériens (…) son rôle d’estafette désorientée ne contribue guère à la promotion des relations de bon voisinage », a lancé le porte‐parole du gouvernement malien.
En janvier 2024, la junte militaire qui a pris le pouvoir au Mali avait officiellement annoncé, avec effet immédiat, la fin de l’accord d’Alger, construit patiemment pendant de longues années avec toutes les forces politiques du pays et qui avait permis le retour de la paix dans le Nord malien. Cette volte‐face des militaires maliens aurait‐elle été encouragée et soutenue par le Makhzen et Moscou ?
La présence du groupe Wagner au Mali, où il encadre et conseille la junte militaire, ainsi que l’ingérence marocaine ne sont pas étrangères à cette situation explosive dans le Nord Mali, comme elle a encouragé les autorités militaires de ce pays à faire un mauvais choix.
A Alger, le président Abdelmadjid Tebboune n’avait‐il pas affirmé que ‘’ l’argent que coûte cette présence serait mieux placé et plus utile s’il allait dans le développement du Sahel’’ ? Plus concrètement, l’Algérie craint que le conflit interne au Mali, et même en Libye avec la présence de Wagner là également, ne déborde sur son territoire et ne constitue dès lors une menace directe sur la sécurité nationale.
D’autant que le Makhzen marocain, allié aux sionistes, tente de profiter de cette situation en s’ingérant dans les affaires intérieures du Mali, et, par ricochet, d’agresser l’Algérie. Car, en marge de l’assemblée générale de l’ONU, le chef de la diplomatie du Makhzen avait invité les représentants des pays du Sahel à un déjeuner de travail, vendredi 27 septembre 2024, à la veille de la déclaration inamicale du porte‐parole de la junte malienne.
A méditer donc les déclarations de Maiga. En offrant aux pays sahéliens une ouverture vers l’Atlantique, le Maroc veut faire coup double : s’installer près des frontières sud de l’Algérie, et introduire dans la foulée l’entité sioniste au Sahel, une zone de non‐droit.
Bamako aura vraiment fait un choix déplacé et inamical envers Alger. L’avenir nous dira combien cette décision aura été catastrophique pour le peuple malien et celui des régions nord du pays