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«L’autosuffisance, un objectif réalisable»

Les céréales occupent une place d’importance capitale dans le domaine de l’agriculture en Algérie. Et pour réunir toutes les conditions nécessaires à atteindre l’autosuffisance en ces produits, l’Algérie a présenté au mois de septembre dernier, le Schéma stratégique de développement de la production céréalière sur la période 2023‐2028.

Ce schéma a été élaboré et mis en place par une commission multisectorielle, composée de chercheurs, d’experts et de responsables représentant les secteurs de l’Agriculture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de l’Industrie, de l’Energie, de l’Hydraulique et des Transports, dans la perspective de déterminer les raisons d’instabilité de la production céréalière, et d’y remédier.

A ce moment-là, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a annoncé que dans le cadre de l’augmentation des superficies allouées aux céréales, l’objectif d’atteindre 1 million d’hectares de superficies irriguées dans le grand Sud a été tracé dans le cadre des investissements par concession à l’horizon 2025, a t‐il révélé, avant de relever une accélération de la cadence de distribution du foncier avec, un porte‐ feuille foncier de 460.000 hectares octroyés aux investisseurs.

Mais pour le professeur en agronomie, Arezki Mekliche estime que pour atteindre l’autosuffisance il y a lieu d’atteindre quatre objectifs. «L’autosuffisance est un objectif réalisable» a‐t‐il déclaré, tout en indiquant, que l’on ne doit pas se suffire à élargir l’espace emblavable, mais d’introduire aussi et surtout la science pour définir les variétés cultivables ainsi que l’exploitation des techniques modernes d’irrigation dans le contexte climatique critique que subit notre agriculture».

Et le professeur à l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (ENSA), Arezki Mekliche, a bien énoncé ces quatre objectifs en indiquant qu’il s’agit de : «l’élargissement des espaces irrigués», «une irrigation rationnelle», «l’amélioration de la productivité» et «l’adaptation des cultures aux microsystèmes».

Cela se passe au moment où on enregistre le lancement officiel de la saison «labour et semence», donné, justement, hier, 1er octobre 2024. Le même responsable a suggéré que pour ce faire, il faut assurer «le respect de l’itinéraire technique défini par le Comité technique national», dont il est membre.

Saisissant cette occasion, le Pr. Mekliche n’a pas hésité à évoquer l’agenda dudit Comité, en faisant constater que «des agriculteurs, en possession de gros moyens (tracteurs puissants, par exemple) ont achevé de labourer le sol et peuvent commencer à semer dans les quatre coins du pays sans attendre la pluie».

De plis il suggère qu’en gage de réussite de cette saison, les agriculteurs doivent s’organiser en coopératives pour avancer, sans attendre la pluie, expliquant que la quantité d’eau dépend des régions et des espèces. «Il faut commencer par les cultures fourragères comme l’avoine, l’orge et le triticale pour qui le climat est favorable à produire de la biomasse et ont besoin des pluies en avril‐mai», a conseillé M. Mekliche.

Par contre, l’expert évoque l’autosuffisance en orge à laquelle les pouvoir publics ont réservé un espace d’un mil‐ lion d’hectares. «Parmi les autres céréales, l’orge est moins capricieuse en eau et moins sensible à la qualité du sol», fait‐ il observer en ajoutant qu’avec notre climat, notre sol ne devait jamais manquer d’orge».

Du respect des microsystèmes et des solutions Par ailleurs, le professeur en agronomie, Arezki Mekliche est revenue sur la feuille de route pour réaliser l’autosuffisance en matière céréalière, en soulignant que «le vrai challenge des pouvoirs publics est de s’investir pour exiger le respect des microsystèmes».

«Les agriculteurs ne doivent pas cultiver n’importe quoi n’importe où», avise‐t‐il, en soulignant qu’»il ne faut pas cultiver le blé où pousse l’orge en abondance dans un climat à faible pluviométrie». Mais, «Il faut appliquer à la lettre, l’itinéraire technique tracé par le comité et veiller à le faire respecter», préconise-t‐il. Il faut aussi, dit‐il, exploiter des sources en complément d’irrigation en puisant dans l’eau épurée et les eaux des retenues colinéaires, ainsi que l’utilisation des pivots même dans les petits espaces (3 hectares par exemple) pour économiser beaucoup d’eau.

Dans cet ordre d’idée, il est utile de rappeler que pour cette campagne, 3.7 millions d’hectares sont à cultiver. Un chiffre en hausse par rapport aux années précédentes et ce, en prélude à une autosuffisance en blé dur en produisant en 2025 quelque 1.5 million de tonnes de blé.

Et pour y arriver, l’Etat a tout mis en place tel les engrais, les semences et d’énormes facilitations pour les agriculteurs, encore faut‐il que ces derniers doivent se solidariser via des coopératives pour travailler en commun, afin d’améliorer leurs productions d’année en année, tout en espérant une bonne pluviométrie…

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