L’Algérie soutient pleinement la Libye dans la difficile conjoncture actuelle et est prête à l’aider à sortir de cette impasse qui ne saurait être dépassée qu’à travers un processus politique démocratique. C’est ce qu’a affirmé le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune à l’issue de ses entre‐ tiens avec le président du conseil présidentiel libyen M. Younes El Menfi.
Pour le président de la République, qui a souligné le soutien indéfectible d’Alger à Tripoli, la solution dans ce pays frère « ne saurait être qu’à travers des élections ». Le président algérien a expliqué lors d’une déclaration conjointe à la presse avec M. Younes El Menfi, au terme des entretiens tenus au siège de la Présidence de la République, avoir discuté avec son hôte de ‘’ la situation actuelle en Libye et la promotion des relations bilatérales entre les deux pays ».
‘’Au terme de ces entretiens, nous nous sommes mis d’accord sur tous les points, et il n’y a aucun nuage d’été entre nous et nos frères libyens », a indiqué M. Tebboune qui a réaffirmé que ‘’je souhaite la stabilité pour la Libye le plutôt possible. », Il a en outre rappelé que la solution à la situation actuelle en Libye où deux instances politiques se disputent le pouvoir dans un pays riche en pétrole « ne saurait être qu’à travers des élections ».
Et c’est ‘’le même avis exprimé par le président du Conseil présidentiel libyen’’, a ajouté M. Tebboune qui a précisé sur cette question que ‘’le dernier mot revient au peuple libyen, et que la décision qu’il prendra doit être respectée par tous’’, avant d’ex‐ primer ses vœux de ‘’stabilité et de prospérité pour les frères libyens’’.
Le président de la République a par ailleurs annoncé une prochaine rencontre trilatérale en Libye : ‘’nous allons bientôt nous rencontrer en Libye dans le cadre de consultations trilatérales (Algérie‐ Tunisie‐Libye), et nous attendons que Son Excellence le Président M. Younes El Menfi fixe la date » de cette rencontre, a‐t‐ il dit.
De son côté, le président du Conseil présidentiel libyen M. Younes El‐Menfi a salué le rôle important de l’Algérie dans le soutien de la stabilité et de l’unité de la Libye. « Nous sommes reconnaissants au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour son rôle important dans le soutien de l’unité et de la stabilité de l’Etat libyen ainsi que pour son engagement constant en faveur de l’intégrité territoriale de la Libye », a‐t‐il indiqué, avant d’annoncer que les deux parties ont convenu que « la solution au processus politique en Libye réside dans l’organisation d’élections parlementaires et présidentielles » et que « toute autre solution ne donnera pas le résultat escompté. »
‘’Le peuple libyen est le seul habilité à choisir celui qui le représente‐ ra à la tête de l’Etat’’, a précisé M. EL Menfi qui a rappelé le rôle de l’Algérie dans le soutien à la stabilité de la Libye au niveau des différents fora internationaux, relevant que ce soutien « est sincère et non pas à d’autres fins ». Il a souligné que les deux parties ont convenu de poursuivre les efforts visant la stabilité de la Libye et de toute la région, tout en œuvrant au « parachèvement des réunions triparties, que ce soit au niveau du sommet ou au niveau des commissions, au cours de la prochaine période, en sus de la consolidation du partenariat stratégique entre les deux pays ».
Les efforts de l’Algérie dans l’apaisement des tensions et le rapprochement des points de vue entre les deux entités politiques en présence en Libye restent importants et n’ont jamais cessé depuis le début de la crise libyenne, à la fin du Printemps arabe.
Pour l’Algérie, il est vital que le peuple libyen puisse vivre en paix dans son propre pays à l’ombre d’institutions élues, loin de tout climat politique qui serait propice aux seigneurs de la guerre. La crise actuelle en Libye est pour le moment insurmontable, même par les Nations‐Unies dont les représentants n’ont pas réussi à organiser des élections libres et démocratiques.
Deux entités politico‐militaires se disputent le pou‐ voir dans le pays : le gouvernement d’Unité nationale (GNU), soutenu par la communauté internationale qui siège à Tripoli (Tripolitaine), avec à sa tête Abdelhamid Dbeibah, et celui de Benghazi dirigé par le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle autant l’armée libyenne que les puits de pétrole de la Cyrénaïque.
Le 3 octobre dernier, devant le Conseil de sécurité et lors d’une séance consacrée à la Libye Stéphanie Koury, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général chargée des affaires politiques pour la Libye et de la MANUL, avait annoncé que ‘’dans les semaines à venir, j’ai l’intention de m’appuyer sur les récentes avancées en Libye pour promouvoir un processus politique inclusif visant à sortir de l’impasse actuelle, à s’attaquer aux causes profondes du conflit de longue date et à aller de l’avant vers des élections nationales.’’