La riposte « dévastatrice » annoncée et ressassée depuis presque un mois par l’entité sioniste et les Etats-Unis aux tirs de missiles iraniens du 1er octobre dernier a enfin eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi. L’armée d’occupation a indiqué avoir lancé des raids « précis et ciblés » en trois phases, visant des cibles militaires sur le territoire de l’Iran.
Ces raids, selon l’armée sioniste, ont ciblé, notamment, des installations de fabrication de missiles, des batteries de missiles sol‐air et d’autres systèmes aériens. De son côté, l’armée iranienne a annoncé hier dans un communiqué que l’armée sioniste a bombardé, sans grandes incidences, quelques sites militaires situés dans les provinces de Téhéran, du Khuzestan et d’Ilam.
« Malgré les avertissements précédents des responsables de la République islamique au régime sioniste criminel et illégal d’éviter toute action aventuriste, ce régime artificiel a attaqué ce matin des parties de centres militaires dans les provinces de Téhéran, du Khuzestan et d’Ilam dans une action provoquant des tensions.
L’attaque a été interceptée et contrée avec succès par le système de défense aérienne (DCA) intégré du pays. Suite à cet acte d’agression, des dégâts limités ont été causés à certains endroits et les dimensions de cet incident font l’objet d’une enquête » peut‐on lire dans le communiqué en question.
Hormis la mort de deux militaires iraniens « tombés en martyrs lors des attaques sionistes contre l’Iran, afin de défendre la sécurité de l’Iran et d’éviter tout dommage à la nation iranienne » comme l’indique l’armée iranienne, on ne sait rien sur l’ampleur des dégâts matériels causés par ces raids. C’est le flou total !
C’est la guerre médiatique entre l’Iran et l’état Hébreux. Si l’Iran a déclaré avoir déjoué avec succès l’attaque israélienne menée avec de « petits objets volants » et parle de pertes matérielles limitées, l’armée israélienne quant à elle annonce par contre avoir mené son attaque avec plus de 100 avions, dont des chasseurs F‐35 ainsi que des drones, soulignant que pas moins 20 sites militaires ont été ciblés et ont été gravement touchés.
Dans le brouhaha actuel des informations contradictoires, les annonces victorieuses de l’armée israélienne sont à prendre avec des pincettes. Habituée aux opérations de cachotteries et de propagande, l’armée sioniste sait grossir ce qui est insignifiant et minimiser ce qui est important. Mais certains indices ne trompent pas.
La reprise, par exemple, des vols de l’aviation civile ce samedi à partir de 9 heures du matin montre qu’il n y a aucun chamboulement dans le cours normale de la vie quotidienne en Iran. Par ailleurs, certains cercles politiques et médiatiques israéliens abondent, en termes de traitement de l’infirmation dans le même sens que l’Iran et qualifient l’attaque d’Israël d’inefficace, de théâtrale et de très faible!
C’est la montagne qui a accouché d’une souris ! Arguent‐ils. Après presque un mois de menaces tonitruantes proférées par Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant contre l’Iran, on a assisté à une opération très limitée ironisée même en Israël.
Qualifié d’ « auto‐ défense » par Israël et ses mentors, d’ « acte agressif » par l’Iran, ce raid aérien d’Israël qui n’a visé ni les réservoirs de pétrole, ni les installations nucléaires iraniennes, annonce‐t‐il une augmentation de tensions entre les deux pays ou plutôt la fermeture du cercle des représailles ?
La République islamique d’Iran, par la voix de son ministre des affaires étrangères a, certes déclaré « se réserver le droit et le devoir de se défendre contre les actes agressifs du régime sioniste, sur la base du droit inhérent à la légitime défense consacré par l’article 51 de la Charte des Nations Unies », mais tout indique que l’Iran ne ripostera pas à cette attaque qu’elle considère comme un non‐événement.
Un responsable israélien cité par Wall Street journal déclare également « Nous ne voulons pas d’escalade ». Donc sauf impondérables, le chapitre agression‐représailles entre Israël et l’Iran est clos !