«La réticence à l’importation du café de certains opérateurs a fait chuter l’importation de 29.000 tonnes à 3.000 tonnes par mois », a indiqué le ministre du commerce Tayeb Zitouni, lors de l’inauguration du salon régional des exportations, à Constantine.
« Les enquêtes préliminaires ont révélé que certains opérateurs économiques ont tenté de spéculer et de manipuler les prix du café », a indiqué le ministre. A ce titre, le gouvernement compte s’ériger en détenteur exclusif des droits d’importation de café. Ceci, en transférant aux institutions publiques cette prérogative de gérer l’opération d’importation de ce produit de large consommation, suite aux difficultés de régulation des prix sur le marché de ce produit à large consommation.
Cette initiative s’inscrit dans sillage des mesures et directives visant à protéger le pouvoir d’achat des citoyens et à stabiliser les prix appliqués. Ce projet est la résultante directe de réticences enregistrées du côté des importateurs privés quant à leur adhésion aux mesures de plafonnement des prix, malgré les garanties et toutes les assurances de compensation que l’Etat à couvrir la différence entre le coût réel d’importation et le prix final de vente.
A l’image de bien d’autres produits (semoule et farine), la distribution de ce produit sera confiée à des institutions publiques, telles que l’Office National Interprofessionnel des Céréales, qui pourrait distribuer le café à des prix subventionnés.
Cette décision viserait à garantir la disponibilité de ce produit sur le marché en assurant un approvisionnement régulier, tout en veillant à ce que les prix soient fixés, en évitant toute tentative de spéculation ou de manipulation des prix. Par ailleurs, des enquêtes ont été diligentées afin d’identifier les pratiques des importateurs refusant les quotas alloués et déterminer les éventuelles infractions aux engagements de fourniture.
Ces investigations, en cours, visent en outre l’examen des profits réalisés par les importateurs durant cette période de crise, afin d’assurer une transparence accrue et une gestion plus rigoureuse du marché. Le gouvernement pourrait prendre des mesures à l’encontre des importateurs ayant refusé leur quota, en les privant définitivement de nouvelles allocations et réservant cet avantage aux institutions publiques, qui assurent la distribution aux acteurs respectant leurs obligations.
En août, un décret exécutif fixe les marges bénéficiaires maximales pour les importateurs, distributeurs et détaillants, établissant également des prix plafonds pour les cafés Arabica et Robusta, respectivement à 1 250 et 1 000 dinars le kilogramme.
Ce texte souligne l’engagement de l’État à renforcer les contrôles, en publiant régulièrement les prix de référence du café sur le marché mondial afin de maintenir l’équilibre des prix dans le pays.
Le ministre a également déploré que certaines associations de protection des consommateurs aient pris la défense des intérêts étroits de certains transporteurs et importateurs de café, au lieu de « défendre l’intérêt du citoyen ».
Les importateurs invoquent, de leur côté, la lenteur du processus de remboursement par le trésor public, ce qui, selon le ministre, n’est qu' » un prétexte pour ne pas appliquer le décret exécutif, bien que le traitement des dossiers s’est fait dans les délais impartis ».