Le Projet de loi de finances 2025 est-il plus à caractère social ou au contraire marqué par une franche austérité budgétaire ? Il s’agit en fait, selon les démonstrations du ministre des Finances Laaziz Faid, des deux à la fois
Car d’une part, les efforts de l’état de stabiliser les grands agrégats économiques et les mettre à l’abri des tendances inflationnistes mondiales et des risques de l’endettement interne sont nettement visibles à travers plusieurs mesures fiscales et financières, et, d’autre part, la philosophie social’ de ce projet de loi est plus qu’omniprésente dans la volonté du gouvernement de continuer à répondre à la demande sociale, sous toutes ses formes (habitat, consommation, éducation, Santé,…).
Le PLF, tend «à valoriser les acquis réalisés à travers une panoplie de mesures visant à soutenir le front social, à faire face aux vagues inflationnistes et à améliorer et préserver le pouvoir d’achat des citoyens, en application des orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune’’, avait ainsi expliqué le ministre des Finances lors de ses réponses aux députés.
Dès lors, il précise‐ ra que, dans le domaine social, ‘’le PLF2025 tend vers la valorisation des acquis sociaux, conformément aux recommandations et orientations du Président de la République». M. Laaziz Faid donnera ainsi un aperçu de cet effort de l’état quant à la prise en charge des besoins de la demande sociale en matière de consommation :
‘’Le montant alloué aux produits de large consommation dans le cadre de la loi de finances 2025 s’élève à environ 660 milliards de DA’’, avec des mesures pour y parvenir dont l’exemption de la TVA sur les importations des viandes blanches surgelées (durant la période du 8 janvier 2024 au 31 décembre 2025), la prolongation de l’exemption temporaire de la TVA jusqu’au 31 décembre 2025 sur les ventes des légumes secs et du riz, importés ou produits localement, ainsi que sur les fruits et légumes frais, les œufs, les poulets et les dindes de consommation et produits localement, la prolongation jusqu’au 31 décembre 2025 du régime spécial avec un taux réduit de 5% des droits de douane sur l’importation de bovins et d’ovins vifs, et des viandes rouges fraiches, bovines et ovines, congelées et emballées sous vide et enfin l’extension des crédits bancaires concernant l’achat des biens mobiliers, aux services comme la santé, les voyages.
Et, plus spécifiquement sur le dossier qui intéresse le plus les Algériens, celui de l’allocation touristique, qui a retenu d’ailleurs l’attention des députés, le ministre des Finances est resté évasif, ne donnant aucune indication, si ce n’est que la question ‘’du montant de l’allocation touristique est du ressort de la Banque d’Algérie’’.
Un peu maigre comme réponse alors que les Algériens attendent une réponse plus conséquente des pouvoirs publics après l’annonce du président de la République Abdelmadjid Tebboune quant à l’augmentation de l’allocation touristique qui redonnera sa ‘’dignité’’ au voyageur algérien.
Que fera donc la banque d’Algérie pour définir le nouveau montant de l’allocation devises pour les citoyens se rendant à l’étranger, ainsi que pour les étudiants et les futurs pèlerins, une mesure sociale qui sera accompagnée par d’autres sur le plan du développement local avec la mise en place d’une importante enveloppe budgétaire pour achever les projets sociaux en cours de réalisation : ‘’il est prévu en 2025 un mon‐ tant de 1 433 milliards de DA pour couvrir les opérations en cours d’exécution, soit 45,8% du total des montants des projets, dont plus de 93% seront destinés à 10 programmes couvrant les secteurs des travaux publics (39,5%), du logement (17,3 %), de l’irrigation (11,1%), de l’agriculture (7,3%), de l’éducation (6,1%), de la santé (4%), de l’intérieur (3,3%), des transports (2,3%), de l’enseignement supérieur (1,2%), des finances (1%) », dira le ministre. Le PLF 2025 prévoit un taux de croissance de 4,5%, tandis que la croissance hors hydrocarbures serait de 5%.
Enfin sur les budgets par ministères, il y a lieu de relever que cinq secteurs absorberont une grande partie du budget de l’État en 2025, selon le PLF2025. Ces secteurs sont les Finances avec 3.635 milliards de dinars (environ 27 milliards de dollars); la Défense avec 3.349 milliards de dinars (25 milliards de dollars); l’Education nationale avec 1.645 mil‐ liards de dinars (12 milliards de dollars), l’Intérieur avec 1.365 milliards de dinars (10 milliards de dollars); et la Santé avec 1.004 milliards de dinars (7,6 milliards de dollars).
Le budget du ministère des Finances inclut une somme importante de 2.198 milliards de dinars dans la catégorie des « Crédits non assignés », qui couvre les dépenses imprévues du gouvernement. Ce montant explique en partie pourquoi le budget de ce ministère est le plus élevé. Pour l’ensemble des ministères, le projet de Loi de finances 2025 prévoit une autorisation d’engagement de 15.787 milliards de dinars.