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Admission de l’Etat de Palestine à l’ONU: L’engagement du président Tebboune

C’est acté ! Lundi, devant les membres du second sommet arabo-islamique à Ryadh en Arabie saoudite, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a annoncé que l’Algérie va officiellement réintroduire auprès des instances de l’ONU la question de l’admission de l’Etat de Palestine comme membre à part entière.

Devant un parterre de ministres des affaires étrangères et de responsables de pays arabo‐islamiques, le ministre des Affaires étrangères et de la communauté algérienne à l’Etranger Ahmed Attaf, a donné lecture de l’allocution du président de la République devant ce sommet qui se tient, a‐t‐il dit, ‘’alors que le danger existentiel menaçant notre cause centrale se confirme et s’amplifie devant nos yeux et ceux de la communauté internationale’’.

Le message du président Tebboune à ce sommet, émouvant s’il en est, mais lucide et sans concessions contre l’entité sioniste, est que la cause Palestinienne reste le noyau central de tous les combats, qu’ils soient politiques, diplomatiques ou de défense, de la nation arabo‐islamique.

Dès lors, et confirmant la position immuable de l’Algérie vis‐à‐vis de la question palestinienne, l’Algérie sera engagée, a indiqué le Président Tebboune à répondre favorablement à la demande formulée par ce Sommet pour la relance de la question de l’admission de l’Etat de Palestine comme membre de plein droit et à part entière à l’ONU.

‘’L’Algérie, depuis son adhésion au Conseil de sécurité, a œuvré à maintenir la lumière constamment braquée sur la cause palestinienne, en particulier, et sur les développements de la situation au Moyen‐Orient, en général. ‘’Avec le même degré d’engagement, l’Algérie répondra favorablement à la demande qui lui a été adressée par notre sommet pour la relance de la question de l’admission de l’Etat de Palestine comme membre de plein droit à l’ONU », a dit le président Tebboune.

Le souci du sommet arabo‐islamque de Ryadh et de l’Algérie en particulier, membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, est que l’Etat de Palestine soit admis en tant que membre à part entière avec les mêmes droits que tous les autres états membres des Nations‐Unies. Car, formellement, ‘’le 10 mai 2024, ‘l’Assemblée générale a fait sienne, aujourd’hui, à une très large majorité, une résolution en faveur de l’admission de l’État de Palestine en tant que Membre de plein droit de l’ONU’’, indique un communiqué de l’ONU.

Adoptée par 143 voix pour, 9 voix contre (Argentine, États‐Unis, Hongrie, Israël, Micronésie, Nauru, Palaos, Papouasie‐Nouvelle‐Guinée et République tchèque) et 25 abstentions, la résolution recommande ainsi au Conseil de sécurité de « réexaminer favorablement » cette question, suite au veto du 18 avril 2024 des États‐ Unis.

Par ce texte, l’Assemblée générale rehausse également le statut d’État observateur de l’État de Palestine en décidant « à titre exceptionnel et sans que cela constitue un précédent », d’adopter plusieurs modalités pour la participation de l’État de Palestine à ses sessions et travaux à compter de sa soixante dix‐neuvième session.

Parmi ces droits et privilèges supplémentaires, on peut citer le droit de siéger parmi les États Membres par ordre alphabétique; le droit de déposer des propositions et des amendements, de les présenter et de s’en porter coauteur; le droit de présenter des motions d’ordre; et le droit de réponse au sujet des positions d’un groupe.

Mais, ces dispositions sont pour le moment restées lettres mortes et l’Etat de Palestine n’est toujours pas officiellement admis au sein des Nations‐Unies à part entière. D’où l’appel du sommet arabo‐islamique à l’Algérie pour actualiser cette demande et faire pression sur le Conseil de sécurité pour l’admission de la Palestine au sein de l’ONU et ses différents organes statutaires.

Par ailleurs, le président Tebboune a relevé qu’il ‘’est indispensable, d’abord, d’intensifier les pressions sur l’occupant sioniste, sur les plans diplomatique, politique et économique», ainsi que d’appliquer «des sanctions, telles que le gel de son adhésion à l’ONU et l’imposition d’un embargo sur les armes destinées à l’entité sioniste, qui restent les seules mesures capables de dissuader cet occupant et de l’amener à arrêter sa guerre contre Ghaza et le Liban, ainsi que son escalade dans la région».

D’autre part, le président Tebboune estime qu’il est nécessaire de valoriser les acquis politiques, diplomatiques et juridiques obtenus par la cause palestinienne pour déjouer les plans israéliens visant à la liquider et à l’occulter, l’alliance internationale en faveur de la solution à deux Etats étant une étape importante pour préserver les constantes et les fondements de l’Etat palestinien indépendant et sou‐ verain ».

L’appel du président Tebboune en faveur du peuple palestinien est qu’il est ‘’impératif que nous fassions bloc derrière nos frères palestiniens et nos frères libanais », estimant que « l’avenir de Ghaza après la guerre doit être déterminé, en premier et dernier lieu, par les Palestiniens, tout comme l’avenir du Liban après la guerre doit rester exclusivement entre les mains des Libanais eux‐mêmes ».

Un constat amer, par ailleurs : une année après la tenue de sa première édition, ce second Sommet arabo‐islamique se tient « alors que le risque existentiel menaçant notre cause centrale (la Palestine, NDLR) ne cesse de se confirmer et de s’accroître sous nos yeux et au vu et au su de la communauté internationale », explique le président Tebboune qui a regretté qu’aucune perspective ne se pointe à l’horizon pour mettre fin à la guerre génocidaire qui fait rage à Ghaza, aucune perspective pour éviter son extension au Liban et aucune perspective pour faire cesser l’escalade de l’occupation de peuplement israélienne et la réfréner dans ses velléités de provoquer une guerre régionale totale ».

Mieux, ‘’le risque de liquidation de la cause palestinienne plane encore, et ce, « en vidant méthodique‐ ment et systématiquement le projet national palestinien de sa substance (…), mais aussi en déniant l’idée de l’Etat palestinien et en écartant son établissement comme condition centrale d’une solution juste, pérenne et définitive au conflit arabo‐israélien », a fait valoir le président Tebboune devant les participants au second sommet arabo islamique de Ryadh.

Et, la question cardinale se pose avec toute son acuité, l’existence ou non de la Palestine, comme état et comme nation : ‘’ le risque de liquidation de la cause palestinienne passe aussi par l’éviction définitive du principe de la terre contre la paix, pendant que l’occupation de peuplement israélienne s’accroche au mythe d’une paix sur mesure, à sa guise et selon ses convoitises, sans considération aucune pour les règles et dispositions de la légalité internationale, notamment l’inéluctabilité de la fin à l’occupation des territoires palestiniens et arabes », expliqué le président de la République.

Enfin, le président de la République a poursuivi en affirmant qu’il n’y a pas d’autre choix que de s’unir autour de nos frères palestiniens et de nos frères libanais. Parce que l’avenir d’après‐guerre de Ghaza doit être déterminé avant tout par les Palestiniens. Il en va de même pour l’avenir du Liban après la guerre, qui doit rester entre les mains des Libanais seuls, et non des autres.

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