L’équipe gouvernementale du second mandat présidentiel de M. Abdelmadjid Tebboune, un gouvernement élargi s’il en est avec le maintien de certains titulaires de portefeuilles ministériels importants dont les Finances et l’Intérieur, a devant elle des défis importants, stratégiques. Sur le plan politique d’abord, le gouvernement Larbaoui II va poursuivre le renforcement des actions de l’État envers le citoyen avec un plus grand rapprochement de l’administration et des collectivités locales des préoccupations citoyennes.
Autant dans le domaine du développement local (éducation, santé, routes, transports) qu’en matière de délivrance de documents administratifs, de bonne gouvernance et de gestion des collectivités locales. Il s’agit également de renforcer les acquis démocratiques avec une amélioration de la synergie entre l’état et les partis politiques, et, en particulier, l’action citoyenne des partis par rapport à l’accompagnement des efforts de l’état dans le domaine de la bonne gouvernance et la transparence dans les décisions des collectivités locales en direction de la demande sociale.
Dans le domaine économique et financier, en second lieu, l’équipe gouvernementale a devant elle, en particulier les départements en charge des volets économie‐commerce‐ énergie‐transports, un copieux plan de charge : maintenir la dynamique actuelle d’une croissance économique de plus de 3%, éviter les déficits budgétaires, et, en parallèle, maintien de la satisfaction de la demande sociale en termes de produits de large consommation, dont ceux importés.
Les défis sont énormes en ce que le nouveau gouvernement doit jouer à l’équilibriste entre le maintien d’un certain confort social des citoyens par rapport à la disponibilité et à des prix abordables des produits de large consommation, le containement de l’inflation à moins de 4‐3%, et d’autre part, libérer les investissements créateurs de postes de travail et de richesses avec la relance de la production nationale et, en parallèle, ne pas brider les importations de demi‐produits nécessaires à l’appareil de production nationale.
Le président Abdelmadjid Tebboune, en mettant en place un gouvernement Larbaoui II, moins de deux mois après sa réélection, donne en fait le tempo pour une nouvel‐ le vision des objectifs à réaliser durant son second mandat, à savoir une plus grande fluidité de l’action de l’état d’abord en direction du citoyen et la demande sociale, le maintien du caractère social de l’état algérien, tout en ne dérogeant pas aux principes économiques d’une croissance soutenue certes par le secteur énergétique (gaz, pétrole, pétrochimie), mais également par la production nationale hors hydrocarbures (agriculture, ciments, acier, minerais, services) qui devrait bénéficier d’importants investissements et un soutien financier par des prêts bancaires judicieux. Sur le plan diplomatique, le nouveau gouvernement aura deux grandes missions : d’abord maintenir la voix de l’Algérie parmi les grands décideurs politiques de la planète au sein des grands ensembles politiques dont les Nations‐Unies, les Non‐Alignés, ou l’Union africaine et les groupes régionaux (G20, etc..).
Car l’Algérie reste un des acteurs‐clés du soutien international à la cause palestinienne en ces moments difficiles pour le peuple palestinien, ensuite il y aura la question de la décolonisation du Sahara Occidental à imposer à l’agenda de l’ONU comme question prioritaire, et, en parallèle, l’Algérie devrait jouer les premiers rôles autant au sein de la Ligue arabe qu’au sein de l’Union africaine par rapport aux défis géostratégiques qui menacent ces deux ensembles politiques continentaux.
Les challenges sont ainsi énormes : d’abord pour le ministère de la défense nationale avec la nomination de M. Said Chanegriha au poste de ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, chef d’état‐major de l’Armée nationale populaire. Un poste sensible et important au regard des missions dévolues à l’ANP autant pour la défense du territoire national contre toute mena‐ ce extérieure que pour moderniser, développer et former le potentiel de défense militaire et stratégique du pays.
Le maintien à leur poste de MM. Attaf (affaires étrangères) et M. Ibrahim Merad (Intérieur et collectivités locales) témoigne de la volonté du président Tebboune de poursuivre une certaine dynamique dans la vision de la gestion des affaires du pays, ainsi que par la cohésion de l’action de l’état au plus haut niveau de responsabilités, d’autant que les deux ministres ont accompli un travail remarquable durant le premier mandat du chef de l’état.
Dans l’exécutif Larbaoui II, qui correspond donc à un reprofilage gouvernemental, le ton a été donné pour une régénération de l’action de l’état dans certains domaines névralgiques, porteurs de croissance économique, d’amélioration des conditions sociales des citoyens et de maintien de l’effort de développement multisectoriel du pays par d’importants investissements humains et financiers.
Des changements de postes ont été introduits pour certains détenteurs de portefeuilles ministériels, et de nouvelles nominations, dont celle de M. Mohamed Meziane au département de la Communication. Un secteur important dans la stratégie de communication du gouvernement, et de politique étrangère en particulier dans la mesure où l’Algérie se doit de se protéger face à la menace extérieure sous forme d’attaques médiatiques qui ont été observées ces derniers temps. Une bonne communication et une presse lucide, consciente des enjeux politiques du moment, est à même d’accompagner l’État algérien dans ses efforts de développement social et économique, et de répondre aux menaces extérieures.
Le gouvernement Larbaoui II aura ainsi un ordre du jour important, poursuite des réformes économiques, soutien de l’État aux couches sociales défavorisées et maintien de l’action diplomatique de l’Algérie au sein des grands ensembles internationaux, dont les Nations Unies pour faire entendre la voix des peuples opprimés. Quant au plan interne, la mission du gouvernement Larbaoui II est simple : maintien des grands équilibres macro‐économiques, de la croissance et satisfaction des besoins de la demande sociale.