Voilà, les nouveaux ministres du gouvernement Larbaoui II ont été installés mardi au cours de cérémonies officielles marquées par une confirmation de la volonté du président Abdelmadjid Tebboune d’accélérer la concrétisation des réformes sociales et économiques qu’il a entamées durant son premier mandat, et, d’autre part, de lancer dans le même temps les grands chantiers de son second mandat.
La nomination de ministres délégués et de secrétaires d’État dans certains secteurs dont l’Énergie, les Mines, l’Industrie et les Affaires étrangères marque un changement de cap dans la politique gouvernementale dans des domaines importants de l’action de l’État.
Le secteur de l’Energie, au centre d’une guerre de leadership actuellement entre les grandes puissances industrielles mondiales qui disposent de l’énergie nucléaire et les grands producteurs de gaz et de pétrole provenant des pays du sud, reste pour l’Algérie un puissant vecteur et un atout majeur dans sa politique économique, diplomatique, et énergétique.
Le monde actuel étant divisé entre partisans et adversaires d’une énergie propre, entre détenteurs du nucléaire, une source d’énergie propre et renouvelable mais potentiellement dangereuse, et producteurs d’énergies fossiles dont les Etats‐Unis et la Norvège au Nord, l’Algérie et les pays du Golfe au sud, il est dès lors recommandé de mettre en place une politique énergétique audacieuse, de compromis et alternative entre le renouvelable et les énergies fossiles.
Il s’agit donc pour le gouvernement Larbaoui II, avec la nomination du directeur du centre de développement des Énergies renouvelables M. Noureddine Yassaa comme secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie, chargé des Énergies renouvelables, le président Tebboune, de concert avec le Premier ministre, lance ainsi le grand chantier de l’Algérie en matière de transition énergétique et les énergies propres.
Avec des alternatives potentielles pour un cap franc et direct vers l’introduction progressive dans le mix énergétique national des énergies renouvelables, dont le solaire qui dispose d’une importante plateforme industrielle de production de matériels et de kits pour une énergie domestique et industrielle propre.
Pour l’Algérie, il s’agit de mettre en place progressivement une industrie de production d’énergies propres et proposer d’autres alternatives énergétiques allant vers un développement durable et une alternative aux énergies fossiles.
L’autre objectif de la transition énergétique mise en place par les pouvoirs publics est de veiller à ne pas exploiter, jusqu’à les épuiser, les ressources provenant des énergies fossiles (pétrole et gaz).
L’autre chantier du gouvernement Larbaoui II est, bien évidemment le secteur de la production pharmaceutique, un secteur en plein boom et qui doit être boosté par une politique industrielle à même de favoriser autant la fabrication locale de génériques que d’exporter une bonne partie de la production locale vers le marché extérieur, en particulier l’Afrique et le Moyen‐Orient.
La mise en place d’un ministère délégué auprès du ministre de l’Industrie, chargé de la Production pharmaceutique n’a d’autres objectifs que ceux d’une plus grande maîtrise d’un secteur appelé à devenir un des moteurs de la croissance industrielle, avec en toile de fond une réduction drastique de la facture des importations de médicaments, qui a atteint 4 et 1,2 milliard de dollars respectivement en 2022 et 2023, alors que la valeur des exportations pour 2024 devrait atteindre 80 millions de dollars.
La même logique peut‐être par ailleurs observée pour les secteurs des Mines et des Affaires étrangères avec la nomination de secrétaires d’état et de ministres délégués avec comme missions de donner plus de profondeur à la diplomatie algérienne autant en Afrique et en direction de la communauté nationale à l’étranger que pour donner plus d’arguments et de moyens au secteur minier pour être un véritable accompagnateur, stratégique, du développement de l’industrie nationale.
Des nominations donc qui reflètent par ailleurs un nouveau cap de l’action gouvernementale : relancer l’industrie nationale par un meilleur apport de matières premières locales et non importées, donner plus de moyens à la production du médicament pour alimenter le marché local et les pharmacies centrales des hôpitaux en génériques, accélérer la transition énergétique tout en préservant les potentialités et les ressources nationales en énergies fossiles, et, en toile de fond, donner une réelle profondeur et une consistance à l’action diplomatique en direction notamment du continent africain et en matière de prise en charge des besoins de la communauté nationale à l’étranger.
Des chantiers qui sont à l’agenda du second mandat du président Tebboune et que la nouvelle équipe de l’exécutif Larbaoui est appelée à concrétiser sur le terrain.