L’Algérie a fait part, à New York, de sa préoccupation vis-à-vis de la montée de la violence et de la détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire en Syrie, affirmant que le règlement de la crise syrienne ne sera possible qu’à travers les voies politiques et tout en passant de la gestion de la crise à son règlement
La situation politique et militaire en Syrie, où de violents combats se déroulent actuellement dans le nord‐ouest du pays avec la chute de la ville d’Alep tombée aux mains des groupes terroristes, inquiète au plus haut point.
L’Algérie, dès les premiers moments de la chute des villes où résident des membres de la communauté nationale, dont la ville d’Alep qui compterait près de 500 ressortissants algériens et leurs familles, a mis en place au niveau du ministère des Affaires étrangères une cellule de crise pour gérer la situation.
‘’Face au développement de la situation sécuritaire en Syrie et conformé‐ ment aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le ministère des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger a mis en place une cellule de crise pour prendre les mesures nécessaires pour la prise en charge des membres de la diaspora en Syrie’’, indique un communiqué du ministère.
D’autre part, le ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’Etranger a appelé les ressortissants algériens encore présents en Syrie à maintenir un contact régulier avec ses services afin d’assurer une prise en charge efficace et rapide face au développement de la situation dans le pays.
Pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, la ville d’Alep échappe au contrôle du pouvoir syrien, et les combats de ces derniers jours ont fait des centaines de morts.
Par ailleurs, l’ambassade d’Algérie en Syrie assure qu’aucun décès ou blessé n’a été enregistré parmi la forte communauté algérienne présente dans ce pays.
Outre Alep, les groupes armés soutenus par plusieurs puissances étrangères ont égale‐ ment pris le contrôle de localités dans les provinces de Hama et de Lattaquié. Selon l’ambassadeur d’Algérie à Damas, Kamel Bouchama, plusieurs milliers d’Algériens sont présents en Syrie en ce moment, dont environ 500 dans la seule ville d’Alep.
Le diplomate algérien a assuré dans des déclarations à la chaîne Ennahar qu’aucun décès ou blessé n’a été enregistré parmi les membres de la communauté algérienne après la subite détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays.
A la lumière des développements en cours, le diplomate a qualifié la situation en Syrie de « ‘’très délicate, pour ne pas dire grave’’. Ses services, a‐t‐il indiqué, se réunissent quotidiennement pour suivre la situation et prendre les dispositions nécessaires en faveur de la communauté algérienne en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain.
« ‘’Nous suivons quotidiennement la situation de notre communauté en Syrie. Si la situation se détériore davantage, nous prendrons les mesures adéquates le moment opportun’’, a déclaré Kamel Bouchama.
Comme il n’y a pas de décès ou de blessés parmi les Algériens de Syrie, l’ambassade s’est gardée de prendre des « mesures extrêmes », a‐t‐il ajouté. Cette mesure extrême consiste en l’évacuation immédiate des ressortissants Algériens se Syrie.
« Il est encore tôt pour parler d’évacuation, nous sommes en contact permanent avec les membres de notre communauté. Si la situation empire, nous n’allons pas laisser tomber notre communauté », a assuré Kamel Bouchama.
Devant l’avancée des troupes rebelles qui ont pris plusieurs villes et points stratégiques dans le nord‐ouest du pays, des milliers de Syriens, certains avancent le chiffre de 5.000 réfugiés, ont fui les zones de combats.
Des groupes armés de plusieurs obédiences ont en trois jours de combats pris une bonne partie du nord‐ouest de la Syrie, en dépit du soutien de l’aviation russe, ce qui a entraîné une situation chaotique dans le pays.
Devant le danger d’un bascule‐ ment de la Syrie dans les affres du terrorisme et la chute du régime, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni hier mardi en session d’urgence pour examiner la brusque détérioration de la situation sécuritaire en Syrie.
La demande de réunion, émise par le gouvernement syrien est soutenue par l’Algérie, le Mozambique, le Sierra Leone et le Guyana.
Car Damas fait face depuis plusieurs semaines à une offensive armée menée par une nébuleuse terroriste sous le commandement du front al‐Nosra, déclaré organisation terroriste par plusieurs pays et par une résolution de l’ONU en mai 2014.
Face à la dangerosité et la brusque détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, le SG de l’ONU Antonio Guterres, ‘’alarmé par la récente escalade de la violence dans le nord‐ouest de la Syrie’’ qui a poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir, a appelé lundi à une ‘’cessation immédiate des hostilités’’, selon son porte‐parole.
Toutes les parties doivent faire leur possible pour protéger les civils et les infrastructures civiles, y compris permettre le passage en toute sécurité des civils qui fuient les hostilités », a ajouté Stéphane Dujarric.
‘’Les Syriens subissent ce conflit depuis près de 14 ans. Ils méritent un horizon politique qui les mènera à un avenir pacifique, et pas à plus d’effusion de sang », a‐t‐il insisté.
L’Algérie, de son côté a fait part à New York, de sa préoccupation vis‐à‐vis de la montée de la violence et de la détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire en Syrie, affirmant que le règlement de la crise syrienne ne sera possible qu’à travers les voies politiques et tout en passant de la gestion de la crise à son règlement.
La position de l’Algérie a été exprimée par son représentant permanent auprès des Nations unies, Amar Bendjama, au nom du groupe A3+ (Algérie, Mozambique, Sierra Léone, en plus du représentant du Caraïbes et du Guyana), devant le Conseil de sécurité sur la situation en Syrie.