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Chute du régime de Bachar Al Assad: Une nouvelle ère s’ouvre en Syrie

C’était prévisible ! Tôt ou tard, le régime brutal et violent syrien devait tomber. Il n’était pas parti lors du printemps arabe en 2011, Bachar Al Assad ayant été soutenu par la Russie dont les avions avaient détruit complètement les villes d’Alep et Homs, mais la chute n’en a été que plus brutale hier dimanche lorsque les combattants de milices et groupes armés sous différentes obédiences sont entrés victorieusement à Damas qui a accueilli dans la joie ses héros.

Pour le régime de Bachar Al Assad, cette fois‐ci, c’est vraiment la fin : il s’est enfui tôt dimanche à partir de l’aéroport de Damas. Aucune information n’a été donnée sur la destination de l’Iliouchine à bord duquel il s’est enfui avec sa famille et des proches, laissant le pays qu’il a gouverné durant 24 ans d’une main de fer aux mains des insurgés.

La chute de la dynastie alaouite du pouvoir en Syrie, avec une extrême rapidité, en seulement une dizaine de jours après le début d’une vaste offensive d’une coalition de groupes armés, dont un ayant été allié à l’organisation terroriste d’Al Qaida, pose des questions légitimes.

Il y a d’abord cette question de savoir pourquoi l’armée syrienne n’a pas résisté à l’avancée des groupes rebelles, ensuite quel rôle l’entité sioniste a joué dans cette offensive et enfin pourquoi les alliés de Damas, l’Iran et le Hezbollah ne sont pas intervenus pour stopper l’avancée des groupes armés qui fonçaient sur Damas à une vitesse ahurissante.

Beaucoup, et les langues devraient se délier sous peu, estiment que Moscou comme Téhéran se sont en fin de compte désolidarisés de Damas et ont laissé son président tomber comme un fruit mûr, qu’Istanbul devrait en récolter les dividendes politiques et militaires.

Bachar Al Assad en fait, faisait désordre dans l’actuelle carte géopolitique qui est en train d’être dessinée dans la région. Ce lundi 9 décembre 2024, ce sera dorénavant en Syrie un jour nouveau pour un peuple qui a souffert durant tant d’années d’un pouvoir qui a pratiquement détruit le pays et ses infrastructures pour se maintenir en place.

Samedi au soir, les groupes rebelles qui menaient une avancée fulgurante à travers le pays avaient annoncé avoir « commencé à encercler » Damas. Le ministère syrien de la défense a affirmé que ces informations ne sont pas fondées. Cette avancée intervient moins d’une semaine après la prise de contrôle de la plus grande ville du nord du pays, Alep.

Dans leur offensive éclair, les rebelles ont réussi à se déployer vers le sud et à capturer Hama, avant de commencer une avancée vers Homs, troisième ville du pays.

En fait, la coalition de groupes rebelles qui a fait tomber le régime de Bachar al‐Assad est notamment dirigée par les islamistes de Hayat Tahrir al‐Sham (HTS), ainsi que par un groupe de milices syriennes soutenues par la Turquie, appelé l’Armée nationale syrienne.

Les deux groupes étaient retranchés dans le nord‐ouest du pays et ont lancé une offensive rapide le 27 novembre en s’emparant d’abord d’Alep, la plus grande ville de Syrie, puis de la ville centrale de Hama, la quatrième plus grande ville du pays.

Le HTS tire ses origines d’al‐Qaïda et est considéré comme une organisation terroriste par les États‐Unis et les Nations unies. Mais le groupe a déclaré ces dernières années avoir coupé les liens avec al-Qaïda, et les experts affirment que le HTS a cherché à se remodeler en se concentrant sur la promotion d’un gouvernement civil sur son territoire ainsi que sur l’action militaire.

Le chef du groupe, Abou Mohammed al‐ Golani, a déclaré à CNN, lors d’une interview exclusive réalisée jeudi depuis la Syrie, que l’objectif de l’offensive était de renverser le gouvernement d’al‐ Assad.

Dans cette tourmente guerrière, le Premier ministre syrien Mohammad Ghazi al‐Jalali s’est dit prêt à coopérer avec « tout leadership que choisira le peuple syrien. » Les forces rebelles ont déclaré être en contact avec lui et ont interdit aux « forces militaires de s’approcher des institutions publiques. »

De son côté, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a indiqué peu avant la chute de Bachar al Assad qu’il souhaitait des discussions urgentes à Genève afin de garantir une « transition politique ordonnée ». Il a rencontré les ministres des Affaires étrangères et les hauts diplomates de huit pays clés, dont l’Arabie saoudite, la Russie, l’Égypte, la Turquie et l’Iran, en marge du sommet de Doha.

Fatalement, plusieurs capitales occidentales ont applaudi la chute du régime dictatorial des Alaouites à Damas, dont la France et les Etats‐Unis, deux pays dont les services de renseignements étaient au courant, s’ils n’avaient pas aidé à la chute de Bachar Al Assad.

Une autre page a été tournée dans ce pays où l’influence de l’Iran et de la Russie vont fatalement s’estomper, au profit en premier lieu de la Syrie et les pays occidentaux, ceux‐là même qui avaient applaudi et soutenu le Printemps arabe.

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