11.9 C
Alger

Infertilité des couples: Un problème qui prend de l’ampleur

De plus en plus de couples souffrent d’infertilité, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La question concerne environ 17,5 % de la population adulte – soit environ une personne sur six dans le monde –, d’où le besoin urgent d’accroître l’accès à des soins de fertilité abordables et de haute qualité pour ceux qui en ont besoin.

Selon les experts, l’infertilité est une maladie du système reproducteur masculin ou féminin, définie par l’incapacité d’obtenir une grossesse après 12 mois de vie de couple. Malgré l’ampleur du problème, les solutions pour la prévention, le diagnostic et le traitement de l’infertilité – y compris les technologies de procréation assistée telles que la fécondation in vitro (FIV) – restent insuffisamment financées et sont souvent inaccessibles pour beaucoup en raison des coûts élevés, de la stigmatisation sociale et de la disponibilité limitée.

Une équipe de chercheurs de l’Université médicale de Wenzhou, en Chine dont les résultats ont été publiés dans la revue Scientific Reports s’est penchée sur les habitudes alimentaires des femmes et leur risque d’infertilité. Ils ont constaté que le fait d’avoir une alimentation riche en antioxydants pouvait aider à prévenir l’infertilité chez certaines femmes. Leurs résultats sont publiés dans la revue Scientific Reports.

UNE ALIMENTATION RICHE EN ANTIOXYDANTS RÉDUIRAIT L’INFERTILITÉ

Pour en arriver à ces résultats, les chercheurs se sont basés sur les données de l’enquête nationale sur la santé et la nutrition, réalisée entre 2013 et 2018 auprès de 2.162 participantes aux États‐Unis. Pour analyser les habitudes alimentaires des participants, les experts ont mené divers entretiens tout au long de la durée de l’étude. L’indice composite d’antioxydants alimentaires (CDAI) a été utilisé pour évaluer l’apport en anti‐ oxydants alimentaires.

De plus, l’infertilité des participantes a été mesurée à l’aide de deux questionnaires. Les antioxydants regroupent certaines vitamines, des oligo‐éléments ou encore des micronutriments.

Les chercheurs se sont concentrés sur le carotène que l’on retrouve dans les carottes, le sélénium présent dans les noix du Brésil, le zinc présent dans les huîtres et les vitamines A, C et E. Les chercheurs ont constaté que 13,5 % des participantes ont déclaré avoir souffert d’infertilité.

Ces dernières “avaient des niveaux de CDAI inférieurs à celles qui n’en souffraient pas”, peut‐on lire dans l’étude. Plus précisément, elles avaient des niveaux moins élevés de caroténoïdes, de sélénium et de vitamine C et étaient plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé tels que le diabète et l’hypertension.

Alors, comment expliquer les effets des antioxydants sur la fertilité ? Selon les auteurs, “les déséquilibres entre un radical libre, des espèces réactives de l’oxygène et les antioxydants du corps peu‐ vent provoquer un stress oxydatif, lié à l’infertilité féminine”.

Plus précisément, ce stress oxydatif aurait un impact négatif sur le développement des follicules (présent à l’intérieur des ovaires), la réceptivité de l’endomètre (la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus et qui est éliminé en période de règles) et la qualité des ovocytes la cellule reproductrice féminine. Aussi, les chercheurs notent que la vitamine A “favorise l’expression des gènes liés au développement, tandis que la vitamine C neutralise les radicaux nocifs par des voies antioxydantes”.

En ce qui concerne la vitamine E, elle permet de protéger les membranes cellulaires. De leur côté, “le zinc et le sélénium sont des composants essentiels des enzymes anti‐ oxydantes qui protègent les cellules des dommages oxydatifs”.

Vitamine A et C, zinc… Les bienfaits des antioxydants sur la fertilité

Une étude réalisée en 2015 sur des couples ayant recours à la FIV a révélé que la consommation de viande par les hommes, et en particulier le type de viande qu’ils mangeaient, avait une incidence sur les résultats, mesurés par les taux de fécondation. Manger plus de volaille avait un impact positif sur les taux de fécondation, tandis que la consommation de viande transformée avait un impact négatif.

Les hommes qui mangeaient le moins de viande transformée, soit moins de 1,5 portion par semaine en moyenne, avaient 82 % de chances de concevoir un enfant avec leur partenaire, tandis que les hommes qui mangeaient le plus de viande transformée, soit 4,3 portions par semaine en moyenne, n’avaient que 54 % de chances.

Les acides gras transformés qui peuvent être d’origine naturelle ou industrielle et que l’on trouve par exemple dans la margarine, les beignets, les aliments cuits en friture et d’autres aliments transformés ‐ sont associés à un risque plus élevé d’infertilité. Une alimentation riche en végétaux peut également être bénéfique.

Des chercheurs de la Harvard School of Public Health ont évalué le régime alimentaire d’un groupe de 18 555 femmes sur une période de huit ans, alors qu’elles tentaient de tomber enceintes ou qu’elles l’étaient déjà. Ils ont constaté que la consommation de protéines d’origine végétale, comme les légumineuses, au lieu de protéines d’origine animale, comme la viande rouge, était associée à un risque d’infertilité ovulatoire inférieur de plus de 50 %.

Les auteurs d’une étude réalisée en 2021 sur le lien possible entre l’alimentation et la fertilité féminine ont conclu que, bien que leurs recommandations soient axées sur les femmes, «l’alimentation et les modèles nutritionnels sont sans aucun doute importants pour la fertilité masculine et féminine».

Les experts recommandent des aliments tels que les légumes, les fruits, les pâtes et le pain complets (pour les glucides), les sources de graisses saines telles que les poissons gras, et les légumineuses, les œufs et les viandes maigres pour les protéines.

Ils ont également souligné le rôle important de certains nutriments qui peuvent parfois être négligés : il s’agit notamment de l’iode, qui contribue au bon développement du fœtus et à la fonction thyroïdienne de la future mère.

Articles de meme catégorie

- Advertisement -L'express quotidien du 11/12/2024

Derniers articles