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Sahara Occidental: À Paris, un cri pour la justice face à 60 ans d’oubli

Un rassemblement en soutien au droit international et à l’autodétermination du peuple sahraoui a été organisé hier à 14 heures, place de la République à Paris. Il l’a été par plusieurs associations de défense des droits humains et de solidarité internationale.

Cet événement vise à rappeler l’urgence de respecter les résolutions de l’ONU concernant le Sahara Occidental, un territoire non autonome selon le droit international depuis 1963.

Les organisateurs soulignent que « près de 60 ans après l’inscription du Sahara occidental sur la liste des territoires non autonomes », le peuple sahraoui n’a toujours pas pu exercer son droit à l’autodétermination.

Cette situation perdure malgré l’avis rendu par la Cour internationale de Justice (CIJ) le 16 octobre 1975, qui affirmait qu’il n’existe aucun lien de souveraineté entre le Maroc, la Mauritanie et ce territoire, confirmant l’application de la résolution 1514 de l’assemblée générale des Nations unies sur la décolonisation. En 1991, un cessez‐le‐feu signé entre le Front Polisario et le Maroc promettait un référendum d’autodétermination, qui n’a jamais vu le jour.

La reprise des combats en novembre 2020, suite à une violation présumée de l’accord par le Maroc, a exacerbé la situation. Les signataires de l’appel estiment que ce retour à la guerre a « des conséquences dramatiques pour le peuple sahraoui et compromet les espoirs de construire un Maghreb uni et stable ».

Les manifestants comptent également dénoncer la position de la France, et notamment celle d’Emmanuel Macron, qui a sou‐ tenu le « pseudo‐plan d’autonomie marocain » pour le Sahara occidental, une initiative qualifiée de « violation directe du droit international ».

Ce soutien, perçu comme un alignement sur le régime marocain, est critiqué pour son impact sur la stabilité régionale et les efforts diplomatiques visant à résoudre le conflit. Une autre revendication majeure concerne l’exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental.

En octobre 2024, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a annulé plusieurs accords commerciaux entre l’Union européenne et le Maroc, notamment dans les secteurs de la pêche et de l’agriculture, rappelant que « le Sahara Occidental et le Maroc sont des territoires distincts et séparés ».

Toute exploitation des ressources sahraouies sans le consentement de leur peuple a été déclarée illégale. Les manifestants exigeront ainsi que le gouvernement français et les entreprises hexagonales respectent ces décisions judiciaires et cessent leurs activités économiques au Sahara Occidental.

Enfin, ce rassemblement sera l’occasion de réclamer la libération des prisonniers politiques sahraouis. Parmi les participants, l’Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis portera un message fort contre les violations des droits fondamentaux.

Les organisateurs espèrent que cet événement marquera une nouvelle étape dans la mobilisation internationale en faveur du respect du droit des peuples à disposer d’eux‐mêmes et contre les injustices subies par le peuple sahraoui depuis des décennies.

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