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Syrie: Appel à une transition pacifique

Une course contre la montre est menée depuis la chute du régime de Bachar Al Assad pour éviter l’effondrement de la Syrie et son éclatement en régions aux mains de groupes rebelles ou de seigneurs de la guerre.

Fatalement, plusieurs pays occidentaux et régionaux, qui ont des intérêts en Syrie et qui ont manipulé depuis le début du printemps arabe l’opposition syrienne, travaillent à visage découvert pour tenter de préserver ou d’éviter le basculement de la Syrie vers un chaos politique et militaire, un passage que voudraient éviter les États‐Unis, les pays arabes, et la Turquie.

Le scénario de l’Irak et de la Libye est encore dans les mémoires pour que la fin du régime de Bachar Al Assad n’ouvre pas la voie à un éclatement politique de la Syrie. C’est un peu l’objectif de la réunion ministérielle tenue hier dans la ville côtière jordanienne d’Al Aqaba.

Cette réunion des ministres des Affaires étrangères du Comité de liaison ministériel arabe sur la Syrie s’est terminée par un appel à une transition pacifique dans le pays.

La déclaration finale de la réunion du Comité de liaison appelle à ‘’un processus de transition politique syrien pacifique et inclusif ». Les ministres présents ont également appelé « à la formation d’un gouvernement intérimaire par consensus syrien » et à la mise en œuvre des mesures pour une transition vers un système politique répondant aux aspirations du peuple’’.

La même déclaration finale en appelle également à ce que « cette phase délicate exige un dialogue national inclusif ».

Le Comité de liaison arabe, composé de la Jordanie, de l’Arabie saoudite, de l’Irak, du Liban, de l’Égypte et du secrétaire général de la Ligue des États arabes, s’est réuni auparavant jeudi en Jordanie pour préparer cette réunion, après une rencontre avec le secrétaire d’État américain.

Avant le début de ces réunions, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a rencontré l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Geir Pedersen, à Aqaba, la ville côtière sur la mer Rouge, en Jordanie. Lors de cette rencontre, le diplomate américain a déclaré que les Nations unies « jouent un rôle essentiel » dans l’aide humanitaire et la protection des minorités en Syrie, appelant à la mise en place d’un processus « inclusif » qui reflète les diverses communautés ethniques et religieuses en Syrie.

Peu avant la réunion d’Al Aqaba en Jordanie, M. Pedersen a indiqué que ‘’nous devons nous assurer que les institutions de l’État ne s’effondrent pas’’ en Syrie. Hier, samedi, il a exhorté les puissances étrangères à œuvrer pour éviter l’effondrement des institutions syriennes.

Geir Pedersen, s’est prononcé en outre pour un processus politique « crédible et inclusif » pour la formation du prochain gouvernement syrien, lors de sa rencontre avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken. « Nous devons nous assurer que les institutions de l’État ne s’effondrent pas et que l’aide humanitaire arrive le plus rapidement possible’’, a déclaré M. Pedersen. ‘’Si nous y parvenons, une nouvelle opportunité s’offrira peut‐être au peuple syrien.’’

En Syrie et face aux agressions répétées de l’entité sioniste, les Casques blancs, une organisation de secouristes syriens, ont dans un communiqué dénoncé « les frappes aériennes israéliennes ciblant les infrastructures, terrorisant les civils, et l’occupation du territoire syrien par les forces israéliennes», et appelé à la fin de ces « attaques et assauts ».

La défense civile « demande instamment au Conseil de sécurité des Nations unies et aux Nations unies de prendre les mesures nécessaires pour assurer la cessation immédiate de ces attaques, qui menacent la paix de la région et qui aggravent ses blessures », ajoute le communiqué, qui en appelle aussi à la responsabilité des « amis du peuple syrien ».

Dans une vidéo publiée sur X, le chef des casques blancs, Raed Al‐ Saleh, s’est adressé aux familles des victimes et des survivants de l’ancien régime syrien devant le palais de justice de Damas et a promis de demander des comptes à Bachar Al‐Assad pour ses « violations ». « Aujourd’hui, je vous promets, devant le palais de justice et nulle part ailleurs, de travailler avec toutes les institutions juridiques pour obliger le chef du régime à rendre des comptes après toutes ces violations », a‐ t‐il déclaré.

De son côté, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a dénoncé hier samedi de nouveaux raids de l’aviation israélienne contre des positions militaires près de Damas. « Les frappes israéliennes ont détruit un institut scientifique » et d’autres positions militaires à Barzeh, à la limite nord‐est de Damas, et visé un « aéroport militaire » dans les alentours de la ville, a fait savoir l’ONG.

Les frappes ont également visé des « entrepôts de missiles balistiques » et des lance‐roquettes dans la région du Qalamoun, à la périphérie de Damas, ainsi que des « tunnels » sous les montagnes, a ajouté l’Observatoire.

Au total, l’ONG fait état dans un communiqué de 17 frappes aériennes israéliennes, effectuées au cours de quatre séries de bombardements. Ces frappes contre « les sites militaires de l’ancien régime » visent, selon l’OSDH, à « détruire ce qui reste des capacités militaires de la prochaine armée syrienne ».

En outre, l’entité sioniste a pris position dans la partie syrienne du Golan, annonçant une prochaine annexion de ce territoire, alors que, depuis la fuite dimanche du président déchu Bachar Al‐Assad, elle a lancé des centaines de frappes contre des sites militaires en Syrie. Une agression que les pays occidentaux n’ont pour le moment pas dénoncée.

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L'express quotidien du 10/03/2025

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