Plus de 600 producteurs et industriels algériens participent depuis jeudi dernier et jusqu’au 28 décembre prochain à la 32ᵉ édition de la Foire de la production nationale, organisée aux Pins maritimes, avec comme leitmotiv « Notre production, pilier de notre souveraineté ».
Beaucoup de nouveautés cette année et une envie d’aller de l’avant des entreprises tant publiques que privées, mais également des directions des fabrications militaires qui doivent être, selon le président de la République Abdelmadjid Tebboune, ‘’la locomotive’’ de l’industrie algérienne.
Les industriels présents à cette foire dédiée au pavillon national sont notamment les industries agroalimentaires, manufacturières, et celles spécialisées dans l’électronique, l’électroménager, la chimie et la pétrochimie, l’énergie, la mécanique, la métallurgie, la plasturgie, le textile et le bâtiment en général, la palette des métiers industriels étant très large et variée.
Les industries militaires sont également présentes en force à cette foire de la production nationale, qui enregistre une forte présence autant d’industriels algériens connus et réputés que de nouveaux arrivés dans le secteur, comme les startups et les entreprises liées aux activités dérivées de l’Internet et aux services de télécommunications.
Bref, la 32ᵉ foire de la production nationale, qui se déroule toujours avec un public attentif aux nouveautés, est une image grandeur nature des potentialités industrielles de l’économie nationale et, surtout, du made in Algeria.
Une image d’ailleurs portée à bout de bras par certaines entreprises algériennes qui ont fait le buzz ces derniers mois en Europe, au Canada et aux États‐Unis avec leurs produits qui ont littéralement été arrachés des rayons des grands magasins, et qui avaient, dans certains cas particuliers, provoqué des interventions arbitraires et discourtoises d’autorités locales pour les interdire.
Bref, cette foire annuelle de la production nationale est devenue un porte‐étendard de l’économie algérienne, tous secteurs et filières confondus, à un moment où les marchés mondiaux de certains produits se rétrécissent et deviennent autant difficiles d’accès que très sélectifs.
Une production nationale qui arrive à répondre aux besoins sans cesse croissants de la demande locale en produits tant alimentaires, industriels qu’électroménagers, de communication et de divertissement ou de chimie, les détergents et pro‐ duits de nettoyage notamment qui nécessitent de lourds investissements en unités de production.
Bref, cette 32ᵉ édition de la Foire de la production nationale a montré de belles facettes de l’engineering made in Algeria, en particulier les nouveaux pro‐ duits industriels et les grandes potentialités de certaines entre‐ prises autant pour la satisfaction de la demande nationale que pour aller vers l’exportation.
En fait, le coup de starter de cette édition a été ainsi donné jeudi dernier par le Président Abdelmadjid Tebboune, qui a visité des stands abondamment achalandés et reflétant l’état réel de la production nationale, sur le plan qualitatif que quantitatif.
Ses interventions, suivies par les experts comme par les observateurs, donnent par ailleurs des orientations claires quant à la politique économique, commerciale et industrielle nationale. Au stand du ministère de la Défense, agréablement surpris par la qualité du produit des fabrications militaires, le président de la République, a qualifié l’industrie militaire « de modèle à suivre et de locomotive de l’industrie nationale », souhaitant que d’autres entreprises atteignent le niveau de cette industrie qui a enregistré un taux d’intégration record.
Pour autant, il a bien précisé qu’il ne faut pas tomber dans le piège de la distinction entre les entreprises militaires et les entreprises publiques et privées ». ‘’Elles contribuent toutes à la production nationale », a‐t‐il dit.
Dans la foulée, il a expliqué que la poli‐ tique prônée par l’État ces dernières années pour encourager la production locale, a permis de « réduire la facture des importations de 40% », alors que pour les fabrications mécaniques et l’automobile en particulier, il a affirmé que l’Algérie aspirait à développer une industrie automobile, comprenant la sous‐traitance pour la fabrication des pièces détachées, avec comme objectif de porter le taux d’intégration à 50%.
Le message du président Tebboune durant sa visite aux différents stands des entreprises industrielles et agro‐ industrielles nationales, y compris celles du ministère de la Défense nationale, a été simple et direct : il faut ‘’adapter la production aux besoins du marché national au lieu de se concentrer uniquement sur l’exportation’’.
Quant au volet exportations, s’il a encouragé les entreprises algériennes à aller conquérir les marchés extérieurs, dont ceux en Afrique, il a néanmoins conseillé ces entreprises exportatrices à satisfaire d’abord le marché local et la demande nationale.
‘’L’exportation ne doit se faire qu’après la couverture des besoins du marché national’’, a‐t‐il dit au stand d’un industriel de l’agroalimentaire, avant de manifester sa fierté au stand d’un autre producteur renommé dans l’agroalimentaire et spécialisé dans les produits de pâtisserie qu’il exporte aux États‐Unis, en Europe et au Canada.
L’économie algérienne a réalisé en 2023 un taux de croissance en hausse de 4,1 % par rapport aux 3,6 % enregistrés en 2022, des taux qui confirment le redressement de l’économie nationale après une période de crise sanitaire intense, enregistrant un taux de croissance record entre 2015 et 2023 », selon le rapport 2023 de la Banque d’Algérie publié au mois d’août dernier, qui a évalué la valeur ajoutée du secteur industriel en 2023 à 2 533,8 milliards de dinars, en baisse cependant, contre 3 283, 8 mds de DA.
Enfin, l’autre grand message de sou‐ tien et d’encouragement du Président aura été celui lancé aux jeunes startupers, soulignant que « grâce aux jeunes, il est possible de créer une économie forte, intègre et fondée sur la connaissance ».
Le président de la République a, à cet égard, donné des instructions pour ouvrir la voie aux startupers afin qu’ils puissent collaborer avec des partenaires internationaux. « Je crois en les start‐up, car elles représentent l’avenir du pays. Nous avons atteint 9.000 startups et je m’engage à porter ce nombre à 20.000.
L’Algérien est créatif et s’impose partout où il va », a‐t‐il déclaré. Un message clair aux jeunes : il faut aller de l’avant, innover, créer.