Le Maroc est une nouvelle fois plongé dans un scandale d’espionnage qui a pour épicentre l’Espagne. Selon le quotidien espagnol El Periodico, un réseau d’espions marocains, composé de 4 membres des services de renseignement marocains dirigés par un certain Yassine Mansouri, aurait dérobé des informations militaires stratégiques concernant les îles Canaries et la ville autonome de Melilla.
Ces informations portaient sur les protocoles d’action militaire en vigueur dans ces zones sensibles, avant que les agents impliqués ne prennent la fuite, exacerbant une tension déjà palpable entre Rabat et Madrid. L’incident survient dans un contexte où les activités d’espionnage marocaines contre l’Espagne sont loin d’être nouvelles.
Toutefois, cette nouvelle affaire revêt une dimension particulière en raison de la nature des données volées, qui touchent directement aux capa‐ cités de défense espagnoles, notamment celles liées à des installations stratégiques de l’OTAN.
Le scandale a provoqué un séisme politique au sein des services de renseignement espagnols, déjà fragilisés par plu‐ sieurs incidents de sécurité ces dernières années. La fuite de ces informations sensibles sur des soldats espagnols a déclenché une enquête urgente, et met en lumière les vulnérabilités du système de renseignement militaire de l’Espagne face à des incursions extérieures.
Ce qui rend cette affaire encore plus complexe et inquiétante, c’est l’implication supposée de la France, un allié stratégique de longue date du Maroc. Des sources au sein des services de renseignement européens suggèrent que Paris aurait apporté un soutien logistique et des renseignements au Maroc dans le cadre de cette opération d’espionnage.
Ce soutien pourrait inclure la fourniture d’informations détaillées sur les positions et les installations militaires espagnoles situées dans les enclaves de Ceuta et Melilla, 2 territoires clés dans le contrôle des frontières méditerranéennes.
Les relations franco‐marocaines, qui se sont intensifiées ces dernières années, notamment dans les domaines du renseignement et de la coopération sécuritaire, semblent être un facteur central dans ce dossier.
La France, cherchant à affirmer ses propres intérêts stratégiques dans la région, pourrait avoir voulu affaiblir l’influence de l’Espagne dans le Maghreb, où les 2 pays sont en concurrence pour maintenir une présence diplomatique et sécuritaire de premier plan.
Ce soutien implicite à Rabat pourrait également être perçu comme un moyen pour Paris de contourner certaines tensions avec Madrid, en jouant sur les rivalités géopolitiques dans la région.
La France aurait donc, selon certaines hypothèses, cherché à fragiliser les positions espagnoles, notamment en facilitant l’accès aux informations confidentielles liées à des bases de l’OTAN installées en territoire espagnol.
Ce scénario suggère une volonté d’affaiblir la capacité de défense espagnole tout en renforçant les aspirations géo‐ politiques du Maroc dans une zone stratégique, celle du Maghreb.
En facilitant ce type de fuite d’informations, Paris aurait cherché à redéfinir l’équilibre des pouvoirs dans la région, en renforçant la position marocaine au détriment de son allié européen, l’Espagne.
En 2022, des rapports non officiels avaient déjà mis en garde contre la possibilité de fuites de données sensibles provenant d’installations de l’OTAN en Espagne, ce qui aurait facilité des incursions marocaines dans le domaine du renseignement militaire.
L’objectif présumé du Maroc serait de perturber les capacités de défense espagnoles tout en consolidant ses ambitions géopolitiques, notamment à travers le contrôle des enclaves de Ceuta et Melilla, et en exerçant une pression sur les positions espagnoles en Afrique du Nord.
Si l’on met en perspective cette affaire avec les tensions politiques qui secouent la région méditerranéenne, elle illustre les manœuvres complexes des puissances en présence, où les alliances stratégiques sont sou‐ vent mises à l’épreuve par des intérêts concurrentiels.
Pour l’Espagne, cette affaire est un coup dur, révélant non seulement la vulnérabilité de ses infrastructures de renseignement mais aussi la nécessité de repenser ses relations diplomatiques et sécuritaires, notamment avec ses voisins immédiats et ses alliés traditionnels.
Au‐delà de ce scandale immédiat, l’incident soulève une question plus large sur l’équilibre des pouvoirs en Méditerranée et sur la place que l’Es‐ pagne entend occuper dans un environnement de plus en plus marqué par des rivalités de pouvoir, des réseaux d’espionnage complexes et des alliances stratégiques qui vont bien au‐delà des relations classiques entre alliés européens.