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Maroc: La répression des défenseurs de la Palestine suscite une indignation généralisée

Alors que le Maroc préside actuellement le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, les condamnations de 13 militants critiques de la normalisation avec l’entité sioniste continuent de susciter une vague d’indignation.

La sentence prononcée contre ces activistes, 6 mois de prison avec sur‐ sis et une amende, met en lumière une contradiction flagrante : comment un État peut‐il prétendre défendre les droits humains sur la scène internationale tout en les bafouant sur son propre territoire ?

Les critiques affluent, notamment du mouvement BDS Maroc (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), qui a fermement dénoncé, dans un communiqué, les pratiques répressives visant les opposants à la normalisation avec l’entité sioniste.

Pour BDS, ces procès révèlent l’écart grandissant entre les discours officiels du Maroc, qui prétendent soutenir la cause palestinienne, et ses actions, marquées par des alliances militaires avec l’occupant et la répression de ceux qui s’y opposent.

Le Front marocain de soutien à la Palestine et de lutte contre la normalisation, qui incarne une large opposition à la politique de rapprochement avec l’entité sioniste, dénonce une stratégie visant à étouffer toute dissidence.

Lors d’une conférence de presse organisée vendredi soir, les membres du Front ont dénoncé une « criminalisation systématique de la solidarité avec le peuple palestinien ».

Ces répressions s’inscrivent dans un contexte de tensions accrues depuis la signature, en décembre 2020, des accords de normalisation entre le Maroc et Israël.

Depuis, les manifestations en faveur de la Palestine, souvent organisées par le Front, sont régulièrement interdites et réprimées.

LA DOUBLE FACE DES AUTORITÉS MAROCAINES

Pour le Groupe d’action national pour la Palestine, les condamnations des 13 militants symbolisent une atteinte grave aux libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement.

« Comment justifier un tel acharnement judiciaire contre les militants anti‐normalisation, tandis que les soutiens déclarés à l’entité sioniste jouissent d’une impunité totale ? », s’interroge le groupe dans un communiqué.

La présidence marocaine au Conseil des droits de l’homme des Nations unies est également remise en question. « La répression de ses propres citoyens pose un sérieux problème de crédibilité pour un État qui prétend défendre les droits humains au niveau international », a déclaré l’avocat Mohamed El Ghafri. Malgré les intimidations, les militants refusent de céder.

L’avocat et activiste Abou Chitaa Messaif considère que ces condamnations marquent « un épisode sombre » dans l’histoire récente du pays, mais rappelle que le combat pour la cause palestinienne et contre la normalisation reste intact. Face à une répression croissante, une partie significative de la société marocaine continue de rejeter la normalisation et de réaffirmer son sou‐ tien à la Palestine.

À leurs yeux, cette lutte transcende les procès et les intimidations, incarnant une aspiration collective à la justice et à la dignité pour le peuple palestinien.

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L'express quotidien du 03/02/2025

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