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La diplomatie algérienne, une voix cohérente et audible à l’ONU

Après une période de déclin diplomatique sous l’ancien régime, l’Algérie a retrouvé un rôle diplomatique de premier plan, faisant entendre sa voix avec force et détermination dans les forums de l’ONU.

Élue le 6 juin 2023 à l’Assemblée générale des Nations unies à New York par 184 pays sur les 193 votants, en tant que membre non permanent au sein du Conseil de sécurité pour une durée de deux ans, elle a entamé son mandat, en janvier 2024, en multipliant les initiatives et en faisant entendre la voix des opprimés.

En un an seulement, elle a réussi à rendre visible l’hypocrisie de bon nombre de pays dans des conflits marqués par une extrême injustice. Avant même le début de son mandat, l’Algérie avait dressé une liste de priorités qu’elle souhaitait défendre au sein de l’exécutif de l’ONU.

Il s’agit notamment du renforcement du rôle des Nations unies dans la recherche de solutions aux problèmes palestiniens et sahraoui, de l’augmentation du nombre de sièges non permanents réservés aux États africains au sein de l’organisation, conformément aux recommandations du « Consensus d’Ezulwini » et de la « Déclaration de Syrte » ainsi que l’unification des voix africaines afin de mieux promouvoir les enjeux vitaux du continent et ses aspirations légitimes.

Concernant la question palestinienne, sur initiative de l’Algérie, le Conseil de sécurité a adopté, le 25 mars 2024, une résolution qui appelle à un cessez‐le‐feu immédiat à Gaza, ainsi qu’à la levée de toutes les entraves à l’acheminement d’une aide humanitaire d’envergure destinée aux populations de cette enclave, victimes d’une véritable tragédie.

De plus, le 11 avril 2024, l’Algérie, en collaboration avec la Slovénie et la Guyane, a réussi à faire adopter, au sein du Conseil de sécurité, un projet de communiqué de presse abordant les questions de famine et de sécurité des travailleurs humanitaires dans la bande de Gaza.

En ce qui concerne la question du Sahara occidental, l’Algérie s’est activement engagée en 2024 en faveur de l’achèvement du processus onusien dans cette région, considérée comme la dernière colonie d’Afrique.

À cet égard, malgré le forcing américain, la mobilisation de l’Algérie a fait que, la 4ᵉ commission de l’Assemblée générale (AG) des Nations Unies, qui examine les questions politiques spéciales et la décolonisation, a pris une décision sans vote concernant le Sahara occidental, en se basant sur la clause concernant l’exécution de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés.

Cette Commission a réaffirmé le cadre juridique de la question du Sahara occidental en tant que question de décolonisation, et la responsabilité de l’instance onusienne envers le peuple sahraoui. Parallèlement, la diplomatie algérienne a également œuvré pour mobiliser le Conseil de sécurité en vue de résoudre le conflit qui a éclaté au Soudan en avril 2023, générant une grave crise humanitaire.

À l’initiative du groupe A3+ (Algérie, Mozambique, Sierra Leone et Guyane), le Conseil de sécurité a adopté en mars dernier une résolution appelant à un cessez‐le‐feu immédiat au Soudan.

D’autre part, forte de son expérience dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, l’Algérie a appelé durant l’année 2024 à une révision du système actuel de prévention du terrorisme. Elle est convaincue qu’une réponse efficace au terrorisme doit s’appuyer sur une approche globale et intégrée, traitant ses causes profondes telles que l’inégalité, la pauvreté, l’injustice et l’ignorance.

Pour l’Algérie, sans une telle approche, le terreau favorable à la prolifération du terrorisme demeurera.

Tout au long de l’année 2024, l’Algérie a donc continuellement plaidé pour une stratégie globale qui établisse un équilibre entre sécurité et développement dans la lutte mondiale contre le terrorisme.

Concernant la réforme des instances de l’ONU, en particulier celle du Conseil de sécurité, il convient de souligner que, grâce à l’initiative de l’Algérie et après plus de six mois de concertation, le principe d’égalité d’accès aux documents internes et non publiables du Conseil a été établi pour tous ses membres, sans distinction. Auparavant, cet accès était réservé aux seuls membres permanents.

Par ailleurs, en 2024, l’Algérie a travaillé intensément à renforcer les partenariats entre l’ONU et l’Union africaine, tout en mettant en avant le rôle essentiel des femmes et des jeunes dans la promotion de la paix et de la sécurité mondiale.

L’Algérie a également plaidé pour la réparation de l’in‐ justice subie par l’Afrique, qui reste le seul continent sans siège permanent au sein du Conseil de sécurité et est peu représenté dans la catégorie des sièges non permanents.

Face à la recrudescence sans précédent des crises, conflits et guerres dans l’histoire contemporaine des relations internationales, ainsi qu’à une régression croissante du respect du droit international, l’Algérie a su se démarquer comme une voix positive au sein des forums de l’ONU en 2024.

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L'express quotidien du 03/02/2025

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