Les mesures contenues dans la loi de finances 2025 convergent, selon la DGI, vers le soutien à l’investissement et à la protection de l’économie nationale, le renforcement de la conformité et de l’équité fiscales ainsi que l’inclusion financière, la simplification et l’harmonisation des procédures et la mobilisation des ressources fiscales.
L’année 2025 sera‐t‐elle bonne ou mauvaise pour le porte‐monnaie du contribuable, et, en particulier, portera‐t‐elle des éléments d’inflation et donc une hausse des prix des principales denrées alimentaires, dont celles importées ?
C’est la direction générale des impôts, la DGI en abrégé, qui en révèle, pour le moment, les grandes tendances. Elle a expliqué, dans un communiqué rendu public jeudi sur son site internet, que les principales dispositions de la LF 2025 convergent vers la protection du pouvoir d’achat du citoyen.
Ainsi, la LF2025, explique la DGI, a prévu notamment l’exonération temporaire de la TVA jusqu’au 31 décembre prochain et l’application du taux réduit des droits de douane de 5% sur les opérations d’importation de viandes blanches congelées.
Autrement dit, il n’y aura pas durant cette année qui débute de hausse des prix des viandes rouges ou blanches importées, et que les prix resteront identiques à ceux de 2024. Les mêmes dispositions ont été également reprises pour l’exonération de la TVA des opérations d’importation et de vente de légumes secs et du riz, de vente des fruits et légumes frais, des œufs, de pou‐ let de chair et de la dinde, produits localement.
Là encore, il ne devrait pas y avoir de hausse des prix de ces produits, à moins de manœuvres spéculatives des commerçants. D’autre part, la LF 2025 a prévu de prolonger le délai accordé aux importateurs/transformateurs d’huile brute de soja pour entamer le processus de production de cette matière première, d’exonérer de la TVA et de la taxe intérieure de consommation, et d’appliquer un taux réduit des droits de douane, sur l’importation de café jusqu’au 31 décembre 2025.
Même scénario là également, les mesures fis‐ cales prévues par la LF 2025 ne devraient pas provoquer un emballement des prix de ces produits, notamment de l’huile et du café, qui resteront identiques à l’année dernière, rassure la DGI.
HAUSSE DES PRIX À PRÉVOIR POUR LES PRODUITS DE BIJOUTERIE
Pour autant, dans le secteur des assurances, les primes seront revues à la hausse et les coûts d’une assurance automobile seront plus chers en 2025.
Par ailleurs et sur le volet de la simplification et l’harmonisation des procédures fiscales, la loi de finances 2025 prévoit, de manière exceptionnelle, la prorogation du délai de la déclaration de l’impôt sur la fortune pour l’année 2025 jusqu’au 30 juin prochain, ainsi que d’autres mesures telles que la modification du délai limite de souscription de la déclaration annuelle de revenus, la simplification de la formalité d’enregistrement des actes.
Pour ce qui concerne la mobilisation des ressources fiscales, la loi prévoit des mesures de réaménagement des modalités d’imposition des activités liées au tabac, le réaménagement des impositions sur les pierres précieuses et les métaux précieux, une augmentation du taux de la taxe foncière appliqué aux propriétés secondaires inoccupées, et la révision à la hausse du tarif de la vignette automobile pour les véhicules ayant une puissance de 10 chevaux ou plus.
Pour ces produits et prestations, il y aura par contre une hausse des prix à prévoir, autant pour les produits de bijouterie (or, argent, corail) que la vignette automobile pour les véhicules de plus de 10 chevaux (une redevance dépassant les 20.000 DA pour certains cas), les prix des cigarettes s’emballeront en 2025 comme les prix des propriétés et biens fonciers.
DES AVANTAGES FISCAUX
Par ailleurs, en matière de sou‐ tien à l’investissement et à la protection de l’économie nationale, la LF2025 prévoit un abattement du bénéfice imposable, au titre des dépenses engagées dans les activités de recherche et développement réalisées au sein de l’entreprise, ainsi que celles engagées dans le cadre de pro‐ grammes d’innovation ouverte, réalisés avec des start‐up ou des incubateurs d’entreprises.
En clair, moins d’impôts sur le bénéfice pour les entreprises digitales et celles qui créent de l’emploi, soit une valeur ajoutée à l’économie nationale. Des avantages fiscaux seront ainsi octroyés aux start‐up, aux projets innovants et aux incubateurs d’entreprises afin de les encourager, notamment à travers l’exonération des droits de mutation sur les acquisitions immobilières liées à la création d’activités industrielles, l’exonération des droits d’enregistrement sur les actes portant création de sociétés par les détenteurs du label “projet innovant”, ainsi que la prorogation de deux ans des exonérations relatives à l’IRG et l’IBS accordées aux incubateurs sous réserve de renouvellement de leur label.
Sur un autre chapitre, et pour encourager l’activité économique dans les wilayas du grand sud, la LF 2025 prolonge pour cinq ans la réduction de 50% de l’impôt sur l’IRG et l’IBS applicables aux revenus générés par les activités exercées par des personnes physiques et des sociétés, qui y sont fiscalement domiciliées et établies de manière permanente dans les wilayas concernées.
La même LF 2025 prévoit, en faveur de la relance de l’activité touristique et du tourisme en général, la prolongation du taux réduit de la TVA de 9% sur les services liés aux activités touristiques, hôtelières, thermales, de restauration touristique classée, de voyage et de location de véhicules de transport touristique, et ce, jusqu’au 31 décembre 2027.
Deux années sabbatiques pour le secteur touristique et hôtelier, donc. Même si ce n’est pas une nouveauté, il faudrait par ailleurs signaler que cette loi de finances 2025 porte sur des mesures d’appui au secteur audiovisuel et à la presse écrite, dont l’institution d’une taxe sur la délivrance des autorisations et visas liés à l’industrie cinématographique qui sera affectée au profit du “Fonds national de développement de la technique et de l’industrie cinématographique”, ainsi que l’institution de trois taxes en faveur du “Fonds d’aides à la presse écrite, audiovisuelle, électro‐ nique et les actions de formation des journalistes et des professionnels de la presse”.
Toutes ces mesures contenues dans la loi de finances 2025 convergent, selon la DGI, vers le soutien à l’investissement et à la protection de l’économie nationale, le renforcement de la conformité et de l’équité fiscales ainsi que l’inclusion financière, la simplification et l’harmonisation des procédures et la mobilisation des ressources fiscales