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L’Algérie réagit aux propos du président français: «Une immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne»

Ce que le Président français présente indûment et faussement comme une affaire de liberté d’expression n’en est pas une au regard de la loi d’un État souverain et indépendant.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a réagi dans un communiqué, rendu public hier, aux déclarations du président français, Emmanuel Macron au sujet de l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal.

«Le Gouvernement algérien a pris connaissance, avec beaucoup d’étonnement, des propos du Président français concernant l’Algérie, qui déshonorent, avant tout, celui qui a cru devoir les tenir de manière aussi désinvolte et légère », lit-on dans le communiqué. Le président français avait déclaré lundi que l’Algérie se « déshonore » en ne libérant pas Boualem Sansal.

Le gouvernement algérien a souligné que « ces propos ne peuvent être que réprouvés, rejetés et condamnés pour ce qu’ils sont, une immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne ».

Le gouvernement algérien a expliqué dans le communiqué que « ce que le Président français présente indûment et faussement comme une affaire de liberté d’expression n’en est pas une au regard de la loi d’un État souverain et indépendant.

Elle relève essentiellement d’une mise en cause de l’intégrité territoriale du pays, un délit punissable par la loi algérienne.» Les déclarations du président français ont soulevé de vives réactions en Algérie.

Des partis politiques (FLN, FFS…) et des institutions à l’exemple de l’APN ont dénoncé cette ingérence dans les affaires du pays. Les relations entre Alger et Paris ont été marquées, ces dernières années, par une grande crispation. Le ministère des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur français à Alger suite aux « opérations et manœuvres agressives » menées par les services de renseignements français pour « déstabiliser » l’Algérie.

Quelques mois avant cet épisode, soit en juillet 2024, Alger avait convoqué son ambassadeur à Paris, dans le sillage du soutien exprimé par le président français au plan marocain d’autonomie du Sahara occidental.

Du côté algérien, le président Abdelmadjid Tebboune n’a pas cessé d’appeler la France à reconnaître ses crimes commis en Algérie entre 1830 et 1962.

Il a invité Paris, tout récemment, à « nettoyer » les sites pollués par les essais nucléaires français dans le Sahara algérien.

Pour le président Tebboune, la dégradation des relations entre Alger et Paris est la conséquence « de la montée de l’extrême droite». Un courant porté en partie par des franges de la société française qui n’a pas digéré à ce jour l’indépendance de l’Algérie

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