À Paris, il semble que les politiques, à droite comme à gauche, et surtout dans les milieux de l’extrême droite, jouent à se faire peur et détériorent le climat apaisé jusque-là des relations avec Alger
Il est dit en fait que la classe politique dans l’Hexagone ne vit que pour chercher ‘’des poux’’ à l’Algérie et justifier les politiques aléatoires et ruineuses des différents gouvernements qui se succèdent à Matignon depuis le début du second mandat de Macron.
La campagne de harcèlement actuelle des milieux lepénistes et d’extrême droite qui ont entraîné dans un maelström désastreux la gauche et le centre-droit contre l’Algérie se fait pourtant sans que ces milieux ne soupèsent tous les avantages économiques et énergétiques que leur pays tire de sa relation privilégiée avec l’Algérie.
Et le moment serait même mal choisi, autant avec la fin ou la suspension des approvisionnements de gaz russe vers les pays de l’UE, avec le sabotage du gazoduc Nordstream que par l’arrêt des achats de gaz russe, la crise en Ukraine et la vague de froid qui balaie l’Europe.
La France, pourtant, se chauffe et se console avec le gaz algérien, qui lui est fourni avec des avantages fiscaux et de prix préférentiels par l’Algérie. En 2023, la hausse des livraisons de gaz algérien à la France avait été actée après un accord stratégique entre Sonatrach et TotalEnergies.
Ainsi, le groupe français a dévoilé, à l’issue de la cérémonie de signature, le volume de GNL (gaz naturel liquéfié) qui lui sera livré cette année 2025 en vertu des accords conclus le 8 avril 2024 avec Sonatrach. Les deux groupes avaient signé un protocole d’accord qui étendait leur coopération dans le domaine du GNL jusqu’en 2025.
Ainsi, Sonatrach devrait livrer à la France deux millions de tonnes de GNL cette année au port de Fos-Cavaou, près de Marseille. Ces volumes de GNL « contribueront à la sécurité d’approvisionnement énergétique de la France et de l’Europe », assure le géant énergétique français.
C’est en 2022, lors de la visite à Alger du président Macron, que la question de l’augmentation des livraisons de GNL algérien et la sécurisation des livraisons de gaz à la France, dans un contexte de tensions sur cette énergie générées par la guerre en Ukraine, avait été discutée et approuvée.
Des sources médiatiques dans l’Hexagone avaient ainsi fait état de l’accord de l’Algérie d’augmenter ses livraisons à la France de 50 %. Les données des Douanes françaises ont confirmé que les exportations de GNL algérien vers la France ont doublé en valeur au premier semestre 2023, atteignant 1,5 milliard d’euros, soit +92,1 % par rapport à la même période de l’année précédente.
En revanche, les exportations algériennes de pétrole vers le même pays avaient légèrement baissé, s’établissant à 904 millions d’euros (-3,2 %).
En 2023, les principaux fournisseurs de GNL à la France étaient les États-Unis (1re position) avec 43% des expéditions, avec 13,2Gm3, l’Algérie venant en seconde position avec 18,2% et 5,6Gm3 et la Russie en 3e position avec 15,6% et 4,8Gm3.
L’année 2025 devrait être encore un bon cru pour le gaz algérien du fait d’abord d’une demande toujours en hausse concomitamment avec la guerre en Ukraine et la suspension des livraisons de gaz russe à l’UE et d’une hausse prévue des prix du kWh à 50 dollars sur le marché spot de Rotterdam, soit une hausse de 15 dollars par rapport à 2024.
En outre, les acteurs du marché européen du gaz tablent sur une poursuite de la baisse des livraisons russes qui ne représentent plus que 16 % des importations totales de l’UE.
Ce manque à gagner pour l’Europe communautaire devrait être comblé par l’Algérie qui produit plus de 104 milliards de m³ de gaz par an, avec une capacité de liquéfaction de 30 millions de tonnes, suffisamment pour répondre à la hausse de la demande européenne.
En 2024 et selon des statistiques de la revue ‘’Marchés arabes et internationaux du gaz liquéfié en 2024’’, la Turquie est arrivée en tête de liste des plus grands importateurs de gaz liquéfié algérien avec un volume de 4,05 millions de tonnes, suivie de la France avec un volume de 3,26 millions de tonnes, et de l’Espagne avec environ 1,66 million de tonnes.
L’Italie s’est classée quatrième avec 1,39 million de tonnes de gaz algérien importé l’année dernière, le Royaume-Uni avec 0,39 million de tonnes, et l’Algérie a exporté environ 0,86 million de tonnes de gaz liquéfié en 2024 vers d’autres pays.
Une position assez confortable en somme pour le gaz algérien sur le marché européen et en particulier pour la France à un moment où ses politiques se perdent en croisades inutiles et contre-productives contre l’Algérie, qui ne fait que se défendre et défendre ses choix politiques, économiques et culturels.