Entre Alger et Pékin, une amitié sincère et une coopération riche et dense les lient depuis le début de la guerre de libération, Pékin ayant été le premier pays non arabe à reconnaître le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), c’est-à-dire en pleine guerre d’indépendance.
Ce lien très fort entre les deux pays et les deux peuples a été en fait rappelé avec fierté et éloquence hier à Alger par le nouvel ambassadeur de la république populaire de Chine à Alger, M. Dong Guangli.
Présidant une cérémonie organisée au siège de l’ambassade de Chine à Alger et en présence de M. Yang Wanming, président de l’Association du peuple chinois pour l’amitié avec les pays étrangers (APCAE), l’ambassadeur chinois a affirmé que la Chine et l’Algérie « sont des partenaires naturels liés par une amitié séculaire, l’Algérie étant le premier pays à établir un partenariat stratégique global avec la Chine ».
Le diplomate chinois a, en outre, souligné que « la nature des relations entre l’Algérie et la Chine est particulière, notamment au regard des relations historiques » entre les deux pays liés par « une histoire riche en solidarité et coopération.
Il a également salué l’amitié séculaire entre les deux pays et le partenariat stratégique global entre son pays et l’Algérie, premier État arabe à établir un partenariat stratégique global avec la Chine.
Après avoir salué « le soutien de l’Algérie à son pays pour sa réintégration au sein de l’Organisation des Nations unies en 1971, l’ambassadeur a indiqué que plusieurs projets communs illustrent la coopération fructueuse entre l’Algérie et la Chine.
Il faut ici rappeler qu’historiquement, la Chine a été l’un des premiers soutiens du Front de libération nationale (FLN) durant la révolution armée et, en retour, l’Algérie a soutenu l’adhésion de la République populaire à l’ONU en 1971.
Le diplomate a également rappelé que le président chinois, M. Xi Jinping, avait réaffirmé dans son message de félicitations au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de sa réélection en septembre 2024, la volonté de « poursuivre le renforcement de la confiance politique mutuelle, d’approfondir la coopération cruciale et d’ouvrir de plus larges perspectives » entre les deux pays, se disant disposé à œuvrer pour « le renforcement des relations entre les deux pays afin de promouvoir le partenariat stratégique global au plus haut niveau ».
La coopération économique et commerciale entre les deux pays a connu en moins de dix ans une croissance formidable autant dans le BTP, les transports et les infrastructures routières et les grands ouvrages d’art que dans le commerce et la distribution.
Entre 2010 et 2020, les entreprises chinoises installées en Algérie enregistrent un essor important et consolident leur position dans des secteurs où elles s’imposeront comme les plus concurrentielles.
Quelque 480 sociétés étaient enregistrées en 2007, soit 11,9 % du total des entreprises étrangères, et elles culmineront à 1 200 en 2020 (9 %). Si cette évolution suit celle des autres grands pays intervenant en Algérie comme la France ou la Turquie, c’est surtout la spécialisation de ces entreprises dans certains secteurs d’activité qui les différencie par rapport à celles des autres pays partenaires de l’Algérie.
De 2007 à 2020, le poids des sociétés spécialisées dans le commerce et l’importation de biens d’équipement et de consommation passe de 57 à 19 % du total des entreprises chinoises, alors que celles spécialisées dans les travaux de construction et d’infrastructures, les télécommunications et l’hydraulique représentent 55 % en 2020 contre 24 % en 2007.
Cette embellie et cette offensive des opérateurs chinois en Algérie ont tout naturellement placé Pékin comme premier partenaire économique et commercial de l’Algérie, détrônant la France et l’Espagne. En 2022, la Chine était le 1ᵉʳ fournisseur de l’Algérie (avec une part de marché de 18,6%), suivie par la France (14 %) et l’Italie (7,7 %).
De son côté, le président de l’APCAE a salué le rôle pivot de l’Algérie en Afrique et en Méditerranée, soulignant que « la coopération mutuelle approfondie et concrète entre l’Algérie et la Chine dans différents domaines est devenue un modèle à suivre ».
Il a appelé, à cette occasion, à établir des ponts d’échange entre les deux peuples, à mettre à profit les associations d’amitié et à intensifier les visites entre les deux pays.
La confiance mutuelle entre les deux pays « a atteint de nouveaux sommets » , alors que la coopération économique et commerciale s’est fortement développée, le commerce bilatéral total ayant dépassé pour la première fois, en 2023, les 10 milliards de dollars américains, avait souligné en mars dernier à Sétif l’ambassadeur Li Jian, qui a cédé son poste à M. Dong Gongli.
La visite du président de la République en Chine l’été dernier a enfin donné un caractère stratégique à la coopération entre les deux pays. Un état de grâce appelé à durer et à se raffermir.
