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Alger

La Libye retrouve sa souveraineté financière

En permettant à la Libye de reprendre en main son avenir financier et politique, l’Algérie rappelle que la diplomatie, quand elle est empreinte de pragmatisme et de solidarité, peut encore produire des résultats tangibles.

L’Algérie a marqué un tournant décisif sur la scène internationale lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité consacrée à la Libye. Grâce à son rôle actif, elle a obtenu un accord historique permettant à l’autorité libyenne d’investissement de réinvestir les avoirs gelés dans les institutions financières internationales.

Cette avancée diplomatique, portée par une présidence algérienne dynamique au Conseil de sécurité, constitue une étape majeure dans la protection de ces avoirs au bénéfice exclusif du peuple libyen.

Cet accord, arraché à l’issue de négociations intenses, offre à la Libye une opportunité inédite de regagner la maîtrise de ses actifs gelés depuis la chute de Kadhafi.

En outre, une nouvelle mesure impose au Comité des sanctions de communiquer systématiquement avec les autorités libyennes sur le sort de ces avoirs. Une avancée saluée comme un gage de transparence et de respect de la souveraineté libyenne.

Dans son intervention au nom du groupe A3+ (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana), l’ambassadeur algérien, Amar Bendjama a dénoncé l’« érosion continue des avoirs libyens gelés », attribuant cette situation à leur mauvaise gestion par certaines institutions financières internationales. « Ces institutions doivent rendre des comptes, et le peuple libyen doit obtenir des indemnisations pour les violations commises », a-t-il déclaré.

Ce succès diplomatique témoigne d’un retour en force de la diplomatie algérienne sur les grandes scènes internationales. Avec pragmatisme et constance, l’Algérie s’impose comme un acteur clé dans les dossiers sensibles, fidèle à sa politique de soutien aux pays frères.

Pour le président Abdelmadjid Tebboune, ce nouvel acquis est en phase avec la position de l’Algérie, qui défend depuis toujours une solution politique pilotée par les Libyens eux-mêmes. « Le dernier mot doit revenir au peuple libyen », a-t-il réaffirmé, en insistant sur l’organisation d’élections libres et légitimes pour sortir le pays de la crise.

Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a pour sa part souligné l’engagement de l’Algérie à accompagner la Libye dans sa transition, loin de toute ingérence étrangère. « La paix, la sécurité et la prospérité en Libye passent par un processus inclusif et souverain », a-t-il déclaré.

Le groupe A3+ a également profité de cette séance pour exhorter le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités envers la Libye. Il a appelé à la création d’un environnement propice à des élections transparentes et inclusives, au retrait immédiat des forces étrangères, des mercenaires ainsi que des combattants présents sur le sol libyen.

Cet acquis diplomatique va bien au-delà de la simple gestion des avoirs gelés, il illustre la capacité de l’Algérie à peser sur des dossiers complexes et à œuvrer pour la stabilité régionale. Une victoire qui renforce sa place en tant que partenaire de confiance et acteur clé dans la résolution des crises en Afrique du Nord et au-delà.

En permettant à la Libye de reprendre en main son avenir financier et politique, l’Algérie rappelle que la diplomatie, quand elle est empreinte de pragmatisme et de solidarité, peut encore produire des résultats tangibles.

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L'express quotidien du 27/03/2025

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