C’est dans la perspective d’être un des principaux acteurs dans la production, le transport et la distribution de l’énergie verte dans les prochaines années que l’Algérie a intégré le projet SoutH2 Corridor dont une importante réunion va se tenir aujourd’hui à Rome avec la participation d’une importante délégation algérienne conduite par le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab.
Un communiqué du ministère de l’Énergie indique en effet que M. Arkab participera aujourd’hui à Rome (Italie), aux travaux de la première réunion des ministres de l’énergie des pays concernés par le projet SoutH2 Corridor, à savoir l’Algérie, la Tunisie, l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche.
La participation de l’Algérie fait suite à une invitation conjointe du vice-président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale italien, Antonio Tajani, et du ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique italien, Gilberto Pichetto Fratin.
M. Arkab sera accompagné d’une délégation de haut niveau composée du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie, chargé des Énergies renouvelables, Noureddine Yassaâ, et des présidents-directeurs généraux (PDG) des groupes « Sonatrach » et « Sonelgaz », respectivement Rachid Hachichi et Mourad Adjal, ainsi que de plusieurs cadres du secteur.
Cette rencontre, à laquelle seront présentes la Commission européenne et la Suisse en tant qu’observateurs, vise à « renforcer les relations de coopération dans les domaines des énergies renouvelables et du développement de l’hydrogène vert entre les pays concernés par le projet ‘’SoutH2 Corridor », qui constitue « un pilier dans la stratégie des pays concernés en vue de réaliser la transition énergétique et de soutenir la transition vers une économie verte et durable », explique le ministère.
La participation de l’Algérie à cette rencontre témoigne en fait de son « engagement à renforcer la coopération régionale et internationale pour atteindre les objectifs de l’énergie propre et du développement durable, ce qui reflète sa vision ambitieuse d’être un partenaire clé dans les efforts internationaux pour relever les défis climatiques et garantir la sécurité énergétique à tous », explique-t-on.
Un forum d’affaires se tiendra en marge de cette rencontre et devra réunir des entreprises des pays concernés pour élaborer une feuille de route comprenant les prochaines étapes en vue de la concrétisation de cet ambitieux projet. C’est le 14 octobre 2024 qu’a été signé à Oran un mémorandum d’entente visant à développer le projet du SoutH2 Corridor.
En fait, SoutH2 Corridor est un projet de transport de l’hydrogène vert produit en Algérie vers l’Italie et les pays européens, et reflète la vision d’un nouveau partenariat basé sur les intérêts communs, avait affirmé au mois de juin dernier à Palerme le président du bureau Maghreb au ministère italien des Affaires étrangères et la coopération internationale, Filippo Colombo.
« Le projet du SoutH2 Corridor pour la production de l’hydrogène vert en Algérie et son transfert vers l’Italie et l’Allemagne via la Tunisie incarne le principe de l’approche d’un partenariat basé sur les intérêts communs dans le cadre du plan Mattei et le souci de diversifier les ressources énergétiques pour une durabilité dans la Méditerranée », a-t-il détaillé lors d’une conférence sur l’énergie et le tourisme dans le développement durable dans le bassin méditerranéen.
‘’Le plan Mattei est soucieux des problèmes des changements climatiques et œuvre à développer les énergies renouvelables avec des partenaires de la rive sud de la Méditerranée, notamment l’Algérie et la Tunisie », a-t-il ajouté, avant de préciser qu’actuellement ‘’ nous œuvrons à concrétiser notre stratégie et ce genre de partenariat avec le lancement des études techniques de ce projet ambitieux. »
Techniquement, le projet SoutH2 Corridor consiste dans le transport par pipeline de l’hydrogène vert produit en Algérie vers l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche via la Tunisie. C’est le réseau de pipeline Enrico Mattei (Transmed) qui sera utilisé pour ce projet de production, de transport et d’acheminement de l’hydrogène vert algérien vers les partenaires de l’Algérie en Europe, c’est-à-dire l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche.
Le projet vise ainsi à fournir de l’hydrogène renouvelable compétitif aux pôles de demande européens en utilisant plus de 65 % d’infrastructures réutilisées, avec de nouveaux segments de pipeline si nécessaire. Le corridor bénéficie d’un soutien politique trilatéral, ainsi que d’un soutien fort des entreprises impliquées dans la production (environ 2,5 Mtpa) et l’enlèvement d’hydrogène sur l’ensemble du corridor.
En lui-même, ce projet d’énergie verte donne par ailleurs un poids certain à l’Algérie et ses immenses réserves énergétiques propres dans le marché actuel et futur des énergies renouvelables, non fossiles et vertes, en Europe et dans le monde.
