Dans une interview accordée à France Inter, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a plaidé pour la refondation des relations entre Alger et Paris .
« Nous sommes dans une impasse et nous devons reconstruire cette relation, sans faiblesse ni naïveté », a-t-il affirmé. Membre du gouvernement de François Bayrou, Lecornu a souligné l’importance de la coopération entre les deux pays, notamment dans la lutte antiterroriste, un domaine où la collaboration entre les deux pays est extrêmement importante.
« Il est essentiel d’en sortir. Nous perdons un temps précieux, notamment dans notre combat contre le terrorisme », a-t-il déploré. Ce discours rompt avec l’ambiance putride actuelle créée par des propos à tout va de politiques français qui ont généré une escalade diplomatique dangereuse.
Lecornu a exprimé son souhait de maintenir de bonnes relations avec l’Algérie, considérée comme un partenaire important dans la lutte contre le terrorisme. Lecornu a mis toutefois un bémol à son discours conciliant.
En endossant le rôle d’un homme politique français influencé par la tendance récente consistant à critiquer à l’envi l’Algérie, Lecornu s’est montré plus acerbe.
Dans ce cadre, il a parlé justement de « dérives » du gouvernement algérien dans l’affaire de l’écrivain Boualem Sansal, alors que l’Algérie a expliqué qu’il s’agit d’une affaire interne purement algérienne et que toute intrusion dans le cas de cet écrivain constitue une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de l’Algérie.
Lecornu semble oublier que, ces derniers mois, critiquer l’Algérie est devenu un phénomène à la mode en France, surtout depuis que les discours d’extrême droite ont pris le dessus dans les débats publics.
À l’instar de son homologue des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, Lecornu est pleinement conscient de la nécessité d’instaurer des relations apaisées avec Alger.
Toutefois, il ressent presque une obligation de compenser ses déclarations positives par des critiques envers l’Algérie, afin d’éviter d’être perçu comme un pantin aux yeux des extrémistes français .
La politique de Paris semble donc se poursuivre avec des discours ambivalents.
