Dans un communiqué rendu public hier, le Parlement algérien, dans ses deux chambres, a riposté avec une fermeté rare contre la résolution adoptée récemment par le Parlement européen. Derrière des critiques jugées superficielles, l’Algérie dénonce une campagne méthodique visant à fragiliser ses institutions souveraines, orchestrée par des cercles hostiles à son indépendance.
Le Parlement algérien ne tolérera pas ce qu’il qualifie de « leçon de morale hypocrite ». La résolution européenne, sous couvert de préoccupations liées aux droits humains, demande la libération d’un citoyen algérien arrêté sur le sol national et poursuivi pour des faits qualifiés de criminels par la justice locale.
Pour l’Algérie, cette intervention est une violation manifeste des principes fondamentaux de souveraineté. « Ce n’est pas à des institutions étrangères de se substituer au législateur ou à la justice algérienne », précise le communiqué. Les parlementaires rappellent que la personne concernée bénéficie de toutes les garanties offertes par le système judiciaire algérien, conforme aux normes constitutionnelles.
Au cœur de cette indignation, une lecture géopolitique explicite : le texte européen serait avant tout l’œuvre de l’extrême droite française, accusée d’instrumentaliser le Parlement européen pour raviver les tensions historiques. Les autorités algériennes n’hésitent pas à évoquer une « hostilité viscérale », nourrie par des groupes incapables d’accepter l’ascension de l’Algérie en tant qu’acteur régional indépendant.
Pour Salah Goudjil, président du Conseil de la nation, et Brahim Boughali, président de l’Assemblée populaire nationale, cette attaque dépasse le cadre de l’affaire en question. Elle serait le reflet d’une stratégie plus vaste visant à ternir l’image d’un pays qui refuse de se soumettre à des agendas extérieurs.
Alors que le Parlement européen prétend défendre la transparence et l’État de droit, il est lui-même embourbé dans de gros scandales de corruption, rappellent les autorités algériennes. Une situation qui, selon Alger, ôte toute légitimité à l’hémicycle européen pour s’ériger en donneur de leçons.
Le communiqué du parlement algérien souligne que cette résolution repose sur des informations émanant de « sources douteuses et dénuées de crédibilité », ignorant délibérément les clarifications fournies par Alger. Les autorités dénoncent également le mépris pour les mécanismes de dialogue préexistants entre les deux institutions, notamment le comité mixte, conçu pour discuter de manière bilatérale des questions sensibles. Ce que l’Algérie rejette avant tout, c’est la logique paternaliste sous-jacente à ce genre d’initiatives. « Ces manœuvres ne sont rien d’autre qu’une tentative de pression pour influencer nos choix souverains », martèle le communiqué.
Le Parlement algérien n’entend pas céder. L’Algérie n’est plus disposée à accepter des leçons de morale travesties en actes diplomatiques. Plus encore, elle revendique son droit à décider de ses lois, de ses priorités et de son avenir, loin des injonctions venues d’Europe.
Dans ce bras de fer diplomatique, l’Algérie affiche une posture de défi, tout en appelant ses partenaires européens à sortir de la logique des « doubles standards » qui, selon Alger, continue de miner les relations internationales. Pour l’heure, le fossé semble se creuser. Mais derrière cette joute verbale, c’est toute la question de l’équilibre entre souveraineté et pression extérieure qui se joue, dans un monde où les rapports de force ne cessent de se redéfinir.
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