Tout en saluant les récentes initiatives du gouvernement soudanais, le représentant de l’Algérie auprès des Nations unies, Toufik Koudri a souligné l’impératif de « faciliter l’accès humanitaire et d’assurer la protection des civils innocents au Soudan ».
Le représentant de l’Algérie auprès des Nations unies, Toufik Koudri, a plaidé, lundi, pour un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel en vue d’ouvrir véritablement la voie à un authentique processus politique au Soudan.
Il a précisé que la solution durable de ce conflit ne pourra se faire qu’avec l’arrêt des ingérences étrangères.« Nous réitérons notre appel à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel pour ouvrir réellement la voie à un authentique et significatif processus politique soudanais », a déclaré Toufi Koudri lors d’une réunion convoquée par l’Algérie, en sa qualité de présidente du Conseil de sécurité.
« La région du Darfour et le Soudan connaissent une escalade sans précédent sur plusieurs fronts avec une probabilité grandissante de contagion du conflit aux États limitrophes », a -t-il, par ailleurs, déclaré, lors de cette réunion consacrée à la situation générale au Soudan et au Sud-Soudan, au cours de laquelle le procureur de la CPI, Karim Khan, a fait son rapport semestriel sur le travail de cette juridiction internationale sur le Darfour.
Tout en saluant les récentes initiatives du gouvernement soudanais, il a souligné l’impératif de « faciliter l’accès humanitaire et d’assurer la protection des civils innocents au Soudan ».
« La justice et la responsabilité sont les deux éléments clés pour une approche intégrale de la résolution du conflit au Soudan », a soutenu le diplomate.
« Il convient d’assurer la complémentarité entre justice transitionnelle, obligation de rendre des comptes et efforts de paix au Soudan, surtout au Darfour. Tous les efforts doivent converger pour activer et consolider les structures judiciaires nationales au service de l’appropriation nationale de cette démarche », a-t-il fait observer.
« À ce sujet, nous saluons l’adoption par le gouvernement soudanais de son Plan national pour la protection des civils. » a-t-il souligné.
Le Procureur de la CPI l’affirme : « L’enfer de la guerre civile au Darfour se reproduit vingt ans après »
« Une nouvelle génération de Soudanais connaît le même « enfer » que durant la guerre civile, du début des années 2000 », a affirmé ce lundi, selon l’AFP, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, alors qu’il s’apprête à émettre des demandes de mandats d’arrêt internationaux.
« Il n’y a pas de doute, pour moi, au moment où nous parlons, des crimes internationaux sont commis au Darfour », a indiqué Karim Khan, qui rend, faut-il le signaler, une évaluation de la situation propre au Soudan tous les six mois devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
Il assure que ce qu’il avance n’est « ni une évaluation ni un jugement construit à partir de sources sans fondement », a-t-il précisé : « Il s’agit d’une analyse circonstanciée de mon bureau, qui elle-même repose sur des éléments et des informations recueillis et vérifiés. Je peux dire, aujourd’hui, que mon bureau actionne les demandes absolument nécessaires de mandats d’arrêt pour les crimes qui sont et ont été commis au Darfour occidental », a-t-il expliqué.
Concernant la famine, le ciblage des enfants et le viol des filles et femmes, le Procureur a relevé que, depuis son précédent rapport, six mois auparavant, le Soudan, qui est en guerre depuis avril 2023, s’est davantage enfoncé dans « la souffrance et la misère », souffrances qui se rapprochent des souffrances qui ont conduit le Conseil de sécurité de l’ONU à saisir la Cour il y a 20 ans, a-t-il observé, pointant les mêmes « modèles criminels » et les mêmes « groupes de cibles ».
Les populations d’aujourd’hui font face à la même tragédie que les générations antérieures du Darfour », a-t-il déploré, en mettant en exergue le « lien tragique » qui lie le présent au passé. En 2023, la CPI a ouvert une nouvelle enquête sur des crimes de guerre dans cette région dévastée par un nouveau conflit entre armée et police.