L’impérialisme reprend du poil de la bête aux États-Unis. Après avoir annoncé vouloir annexer le canal de Panama, le Canada et le Groenland, le nouveau président américain a annoncé, lors de sa rencontre avec son premier invité étranger, le Premier ministre de l’occupation sioniste, qu’il allait s’approprier Ghaza, vidée de ses habitants par la force, et en faire « une propriété américaine ».
S’achemine-t-on vers un nouveau Viêt Nam au Moyen-Orient ? C’est en tout cas ce que l’on pourrait croire ! Avec le tumultueux et imprévisible Donald Trump et les manœuvriers du sionisme mondial, tout est possible. On se souvient des propos d’Ariel Sharon en 2001 : « Nous, le peuple juif, contrôlons les États-Unis et les Américains le savent. »
Au fil des ans, et notamment lors de la dernière guerre de Gaza, les États-Unis ont montré qu’ils étaient réellement le vassal d’Israël et qu’ils sont complètement insensibles à la tragédie et aux souffrances des Palestiniens.
Au moment où le monde s’attendait à ce que le gendarme actuel du monde impose la solution à deux États pour en finir avec l’instabilité au Moyen-Orient, il sort de son chapeau un plan de colonisation américaine de Gaza. Finalement, tout ce qui intéresse les États-Unis, c’est la sécurité d’Israël et l’expansion de son territoire.
Elle veut réduire au silence, mieux éradiquer la résistance palestinienne, en s’installant à Gaza et, en parallèle, elle travaille afin de ramener tous les pays de la région dans le giron d’Israël. Ils manœuvrent déjà pour forcer l’Arabie saoudite à hâter le processus de normalisation afin que les autres pays musulmans suivent son exemple.
Ignorant les revendications légitimes des Gazaouis, leurs souffrances et leur attachement à leur terre, Trump, dans une posture de promoteur immobilier aux grandes dents, ne voit que les gratte-ciels qu’il veut faire sortir des décombres de Gaza. Il promet de transformer la région en « Riviera du Moyen-Orient », alléguant que « tous ceux à qui j’ai parlé adorent l’idée que les États-Unis prennent possession de ce morceau de terre, le développent et créent des milliers d’emplois avec quelque chose de formidable ».
Pour « faire le ménage » à Gaza, le président américain Donald Trump a l’intention de « forcer » plusieurs pays, dont l’Égypte et la Jordanie, à accepter les Gazaouis qu’il va évacuer par la force. Les Palestiniens n’ont-ils pas le droit à leur propre patrie ?
Pour Trump, oui ! Selon lui, ils ont tout simplement le droit de vivre dans des logements décents dans d’autres pays, pas à Gaza, où ils peuvent être heureux sans craindre les tirs israéliens. Même si, depuis la Seconde Guerre mondiale, tous les présidents des États-Unis travaillent ouvertement pour Israël, Netanyahou n’a pas tort de dire que Donald Trump est le « meilleur ami d’Israël à la Maison Blanche de tous les temps ».
Des réactions en chaîne
De nombreux pays européens ont exprimé leur désapprobation face au projet de Donald Trump de prendre le contrôle de la bande de Gaza. Pour ces pays, Gaza appartient aux Palestiniens et exproprier sa population est inacceptable.
Pour le ministère français des Affaires étrangères, « le déplacement forcé de la population de Gaza constituerait une violation grave du droit international ».
« L’avenir de Gaza ne doit pas être placé sous le contrôle d’un État tiers, mais dans le cadre d’un futur État sous l’égide de l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré. Il a ajouté : « Nous continuerons à nous opposer à la colonisation illégale et à toute annexion unilatérale des territoires palestiniens. »
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré de son côté que les Palestiniens devaient pouvoir « vivre et prospérer » à Gaza et en Cisjordanie.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a abondé dans le même sens : « Gaza, comme la Cisjordanie et Jérusalem-Est, appartient aux Palestiniens, et leur expulsion serait inacceptable et contraire au droit international », a-tt- déclaré.
Le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a qualifié la proposition de Trump de prendre le contrôle de Gaza et de relocaliser les Gazaouis de « très surprenante ».
Le Hamas qualifie les propos de Trump d’absurdités
Le Hamas a vivement condamné les déclarations du président américain Donald Trump et a exprimé son rejet absolu des plans trumpistes.
Sami Abu Zuhri, le chef du Hamas, a déclaré que les propos de Trump sur le contrôle américain de Gaza sont absurdes et aberrants. Le responsable du Hamas a affirmé que ces propos ne serviront pas la stabilité dans la région et ne feront que jeter de l’huile sur le feu. Et d’assener : « Nous affirmons que nous, notre peuple palestinien et ses forces vives, ne permettrons à aucun pays du monde d’occuper notre terre ou d’imposer une tutelle à notre grand peuple palestinien, qui a versé des rivières de sang pour libérer notre terre de l’occupation et pour établir notre État palestinien avec Jérusalem comme capitale. »
Le Hamas a appelé l’administration américaine et le président Trump à éviter ce genre de déclarations irresponsables, qui contredisent les lois internationales et les droits naturels du peuple palestinien sur sa terre.
Il a également appelé la Ligue des États arabes, l’Organisation de la coopération islamique et les Nations unies à se réunir d’urgence pour condamner ces déclarations dangereuses et adopter une position ferme et historique qui défend le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et l’établissement de son État avec Jérusalem pour capitale.
La Ligue arabe a qualifié hier, la proposition du président américain Donald Trump de prendre le contrôle de la bande de Gaza et d’en déplacer les Palestiniens de « violation du droit international » et de « recette pour l’instabilité ».
Bien que « confiant dans le désir des Etats-Unis et de son président de parvenir à une paix juste dans la région », le secrétariat de la Ligue a souligné que sa proposition invite « au déplacement des Palestiniens, ce qui est rejeté tant par les Arabes qu’au niveau international ».