Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, s’est rendu hier à Damas pour une visite officielle, en sa qualité d’envoyé spécial du Président de la République.
Attaf a été reçu par le président de la République arabe syrienne durant la période de transition, Ahmed Hussein Al-Charaa, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
À cette occasion, le ministre d’État a remis au président syrien un message écrit qui lui a été adressé par le président Tebboune, lui transmettant ses salutations fraternelles et lui renouvelant ses félicitations et ses vœux de succès et de bonne direction dans l’accomplissement de ses hautes fonctions durant cette étape charnière de l’histoire de la Syrie, selon la même source.
L’entretien a été l’occasion d’évoquer les perspectives de renforcement des relations de fraternité, de solidarité et de coopération entre les deux pays et peuples frères, sur la base des liens historiques profonds qui les unissent, a ajouté le ministère dans son communiqué.
Les deux parties ont également évoqué les derniers développements aux niveaux national et régional, où le ministre d’État a affirmé la disposition de l’Algérie à contribuer, que ce soit au niveau bilatéral ou à partir de sa position de membre arabe du Conseil de sécurité de l’ONU, à soutenir et à accompagner les efforts visant à unir le peuple syrien autour d’un projet national global qui reconstruit les institutions de l’État et offre les éléments de sécurité, de stabilité, de développement et de prospérité, a conclu le communiqué.
Cette visite de M. Attaf à Damas, où le calme est revenu après les premiers jours de la chute du régime de Bachar Al Assad, était attendue et même souhaitée par les observateurs de la scène politique arabe.
En effet, l’Algérie est l’un des rares pays arabes à avoir appelé à une transition pacifique en Syrie, à bannir le langage des armes et à ouvrir la voie à une restauration pacifique de l’autorité de l’État et à la protection des civils.
Dans un communiqué émis dès les premiers jours de l’entrée à Damas des groupes armés de l’opposition syrienne et la fuite de Bachar Al Assad, la diplomatie algérienne a été très réactive par rapport aux développements accélérés en Syrie.
Le 2 décembre dernier, le ministère des Affaires étrangères avait ainsi émis un communiqué dans lequel il indique : « conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et suite au développement de la situation sécuritaire en République arabe syrienne, une cellule de crise a été mise en place, ce jour, au siège du ministère des Affaires étrangères, afin de prendre les mesures nécessaires à la prise en charge des membres de la communauté nationale établie dans ce pays frère ».
Le département de Attaf appelle en outre « nos concitoyens encore présents sur le territoire syrien à maintenir un contact régulier avec nos services, afin de garantir une prise en charge efficace et rapide dans le contexte des développements de la situation exigeant de faire preuve d’une plus grande vigilance ».
Six jours après, et suite à une amélioration de la situation politique et sécuritaire à Damas et dans les principales villes aux mains de l’opposition armée, le 8 décembre dernier plus exactement, le même département ministériel algérien explique : « L’Algérie suit avec une grande attention les récents développements de la situation et les changements accélérés en cours en République arabe syrienne et appelle toutes les parties syriennes à l’unité et à la paix et à œuvrer pour la préservation de la sécurité et de la stabilité du pays et de l’unité et de l’intégrité de son territoire. »
Plus loin, le ministère des Affaires étrangères ajoute : « l’Algérie réaffirme son soutien au peuple syrien frère, avec lequel le peuple algérien partage des pages lumineuses d’une histoire commune fondée sur la solidarité et l’entraide ».
Et, le 10 décembre 2024, deux jours après le 3ᵉ communiqué de l’Algérie relatif à la situation en Syrie et celle de la communauté algérienne résidente, Alger, horrifié et scandalisé à la fois par l’agression de l’entité sioniste contre la Syrie, juste en ces moments politiques difficiles pour le peuple syrien, a émis un communiqué dans lequel elle stigmatise, une fois encore, les agressions sionistes contre Damas.
«L’Algérie exprime sa condamnation ferme de la violation par l’armée de l’entité sioniste de la souveraineté de la Syrie et de l’agression contre ses territoires, après la prise de contrôle de la zone tampon du Golan occupé et l’annonce de l’annulation de l’accord de désengagement signé en 1974, profitant des circonstances actuelles en Syrie et de l’instabilité dans la région pour imposer un nouveau fait accompli s’alignant avec la politique expansionniste et coloniale des autorités de l’occupation sioniste. »
L’Algérie a également dénoncé les agressions répétées de l’armée d’occupation, en recrudescence récemment, contre les infrastructures et institutions syriennes.