Lors du Conseil des ministres tenu hier, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a annoncé deux mesures phares : la réduction de l’âge légal de la retraite pour les enseignants et l’allongement du congé maternité.
Ainsi, les enseignants du primaire, du moyen et du secondaire pourront désormais partir à la retraite trois ans plus tôt. Une mesure qui sonne comme une réponse aux revendications répétées des syndicats du secteur éducatif, qui dénoncent depuis des années la dégradation des conditions de travail dans les établissements publics, le sureffectif dans les classes et l’épuisement professionnel qui en découle. Ce geste s’inscrit dans un ajustement social où figure également l’extension du congé maternité de 3 mois et demi à 5 mois. Une avancée pour les travailleuses algériennes, dans un pays où l’articulation entre vie professionnelle et familiale reste souvent un défi. Dans un contexte où la natalité demeure relativement élevée et où les pressions pesant sur les jeunes mères sont considérables, cette réforme pourrait alléger un tant soit peu la charge des femmes actives.
Le président Tebboune ordonne une enquête à l’ARPCE
Autre annonce majeure du Conseil des ministres, l’envoi d’une commission d’enquête au niveau de l’Autorité de régulation des communications électroniques. En ligne de mire, les entraves à l’importation d’équipements destinés à la numérisation, un secteur stratégique pour la modernisation des administrations et le développement de l’économie numérique.
Dans le domaine minier, le président Tebboune insiste sur une approche rationnelle et scientifique. Fini les procédures archaïques et les décisions dictées par l’administration, place à « l’innovation » et à « l’efficacité ». Il a ainsi exigé l’intégration de techniques scientifiques modernes dans l’exploitation des ressources minières et appelé à « réduire » les lourdeurs bureaucratiques qui freinent le développement du secteur. Mais le chef de l’État fixe aussi des limites. Les terres rares, ces métaux stratégiques utilisés dans l’électronique et les technologies de pointe. Leur exploitation doit être envisagée sur le long terme et réservée aux générations futures. Une position qui traduit une vision patrimoniale des ressources naturelles, à l’heure où ces métaux sont au cœur de batailles économiques mondiales.
Enfin, le président a exigé une exécution rationnelle des projets d’investissement déjà validés et insiste sur la maîtrise des dépenses et le respect strict des délais de réalisation. Dans un pays où les projets structurants sont souvent synonymes de dépassements budgétaires et de retards à répétition, cette directive ressemble à un avertissement lancé aux gestionnaires publics et aux opérateurs impliqués dans ces chantiers. Avec ces mesures, Abdelmadjid Tebboune affiche une volonté de réforme tous azimuts. Social, économie, numérisation, mines, ports… Le spectre des décisions prises hier est large et touche des secteurs névralgiques pour l’avenir du pays.