Bonne nouvelle pour l’industrie automobile en Algérie. Un réseau national des fabricants de pièces détachées pour les véhicules sera créé bientôt. C’est ce qu’a révélé, mardi, le ministre de l’Industrie Sifi Ghrieb, lors de sa visite d’inspection dans la wilaya de Boumerdès.
Selon le ministre, les préparatifs sont en cours pour la constitution de ce réseau, premier du genre à l’échelle nationale.
« Des rencontres se tiennent actuellement au niveau de son département ministériel afin d’étudier et de suivre la création d’un réseau national des fabricants de pièces détachées regroupant les différents acteurs du domaine ».
Ce réseau national « renforcera l’industrie des pièces détachées à travers le pays et permettra à l’Algérie de développer une nouvelle stratégie orientée vers l’industrie automobile », a-t-il ajouté. M. Sifi a assuré, en inaugurant une unité de fabrication de freins automobiles à Larbaâtache (ouest de Boumerdes), avoir ressenti chez les responsables de cette unité « la volonté du constructeur algérien d’investir le domaine de l’industrie automobile et des pièces détachées ».
Réagissant à cette déclaration, le consultant en automobile, Mohamed Yaddadene nous diraque « l’industrie mécanique et automobile a besoin d’un réseau de fabrication de pièces et d’accessoires, c’est certain, mais dans le cadre d’une stratégie de développement des projets identifiés en relation avec les constructeurs selon des standards internationaux et des besoins du marché ».
» Donc, il s’agit d’options stratégiques liées pour intégrer la fabrication locale et répondre également au marché de la rechange et de la réparation et du développement industriel. Cela doit se développer en relation avec les investissements des constructeurs », nous a-t-il déclaré.
Pour le président de la bourse algérienne de la sous-traitance, Kamel Agsous, « cette décision est une excellente chose pour réunir les informations autour du tissu des entreprises qui activent dans le secteur de la sous-traitance.
« Aujourd’hui, il y a un grand problème, c’est celui du manque d’informations sur le tissu de la sous-traitance industrielle dans le détail. On ne sait pas, par exemple, combien d’entreprises sous-traitantes fabriquent des batteries. Donc, la création de ce réseau permettra d’évaluer le nombre et la qualité des produits des sous-traitants et leur répartition régionale », et d’ajouter que « l’initiative du ministre de l’industrie permettra aussi d’inciter les fabricants potentiels à aller s’installer près de leurs marchés, et à les mettre en synergie dans leur production ».
Enfin, M. Agsous souhaite « que ce réseau soit mis en place rapidement, c’est-à-dire au cours de cette année ». « 2025 est l’année du lancement de la production automobile, donc nous espérons que ce réseau soit mis en place le plus rapidement possible », nous a-t-il précisé.
Notons qu’en juillet 2024, et dans une déclaration à la presse, le président de la bourse algérienne de la sous-traitance, Kamel Agsous, avait révélé qu’une centaine d’opérateurs activant dans le domaine de la production de la pièce détachée automobile était en cours d’homologation pour commencer à approvisionner les usines automobiles locales, à l’instar de Stellantis qui produit des véhicules Fiat à Oran. Aussi, le nombre de manufacturiers qualifiés pour produire des pièces automobiles algériennes passera à 130 petites et moyennes entreprises capables d’alimenter une production de 300.000 véhicules fabriqués localement avec 40 % d’intégration.
En effet, depuis quelques semaines, le réseau de sous-traitants autour de l’usine de la marque italienne Fiat en Algérie s’agrandit avec la signature de deux partenariats avec des entreprises algériennes. Il s’agit du groupe SAIDANI pour la fourniture de boules de remorquage et de Megnouche ALARM pour les systèmes d’alarme à clés.
Ces deux sociétés fourniront des composants à l’usine située dans la zone industrielle de Tafraoui, dans la wilaya d’Oran, et ce dans le cadre de la stratégie de localisation locale du groupe automobile Stellantis, propriétaire de l’usine Fiat.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’engagement de Fiat à construire un réseau compétitif et durable de fournisseurs locaux de pièces et de composants automobiles en Algérie, ainsi qu’avec les ambitions de Stellantis Dare Forward 2030.
Stellantis, elle seule, compte sept (7) sous-traitants algériens : Ferruz, pour l’assemblage des roues, Iris Tyres, pour la fabrication des pneus, IDE-NET, pour les faisceaux de câbles électriques, Ghazal, spécialisée dans les équipements de GPL, et Sarel Industrie, pour les composants en plastique, groupe SAIDANI pour la fourniture de boules de remorquage, et de Megnouche ALARM pour les systèmes d’alarme à clés.