Dans un communiqué rendu public, le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a qualifié d’« acte extrêmement grave » la visite effectuée lundi 17 février au Sahara occidental par la ministre française de la Culture, Rachida Dati.
Cette visite, qui « traduit un mépris insigne de la légalité internationale de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU », est « extrêmement grave », note le communiqué. Par son déplacement dans les villes sahraouies occupées, la ministre française « contribue à consolider le fait accompli marocain au Sahara occidental, territoire où un processus de décolonisation est inachevé et où l’exercice du droit à l’autodétermination est inaccompli », ajoute le communiqué.
Dans le déplacement de Rachida Dati, le ministère y voit l’image « détestable d’une ancienne puissance coloniale solidaire d’une nouvelle ».
Ce faisant, le gouvernement français s’exclut et s’éloigne clairement et de manière flagrante des efforts des Nations unies visant à accélérer le règlement du conflit du Sahara occidental, sur la base du respect strict et sincère du droit international, explique le communiqué.
L’Algérie et la France sont en crise ouverte depuis fin juillet dernier, suite notamment à la décision du président Emmanuel Macron de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et d’appuyer le plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007. Cette visite au Sahara occidental d’un membre du gouvernement français ne fera qu’aggraver les tensions.
Le Sahara occidental est un territoire dont la décolonisation est inachevée. En 1975, le Maroc a annexé cette région, entraînant un long conflit armé avec le Front Polisario, qui a proclamé la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Malgré des tentatives de négociation et des résolutions des Nations unies appelant à un référendum d’autodétermination, la situation sur le terrain n’a pas évolué.
L’ONU a ainsi réaffirmé à plusieurs reprises que le Sahara occidental est un territoire qui doit être décolonisé. La visite de Rachida Dati intervient dans un contexte géopolitique complexe marqué par les agitations de l’extrême droite française à l’encontre de l’Algérie.
En se rendant dans le Sahara occidental, Dati a non seulement affirmé le soutien de la France à la position marocaine, mais également négligé les préoccupations des populations sahraouies aspirant à leur droit à l’autodétermination, et exacerbé les tensions dans la région.