Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a inauguré jeudi à Oran l’usine de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc, la plus grande infrastructure de ce type en Algérie. Ce projet s’inscrit dans un vaste programme visant à renforcer l’approvisionnement en eau potable grâce à des solutions durables et modernes.
Démarrée en juin 2022, la construction de cette usine a été achevée en seulement 26 mois, un exploit salué par le président Tebboune, qui a souligné la mobilisation exceptionnelle des ouvriers et des cadres techniques. « C’est l’Algérie des grandes réalisations, des défis relevés par les mains algériennes », a-t-il déclaré, mettant en avant l’implication de Sonatrach et Cosider, deux fleurons de l’industrie nationale.
Contrairement aux infrastructures similaires réalisées par le passé avec des partenaires étrangers, cette usine a été conçue et construite à 100 % par des compétences algériennes. Le projet a ainsi permis une économie de près d’un milliard de dollars tout en respectant un calendrier serré.
L’usine de Cap Blanc s’inscrit dans un programme plus large prévoyant la construction de cinq stations de dessalement à travers le pays. Situées à El Tarf, Béjaïa, Boumerdès, Tipaza et Oran, ces infrastructures augmenteront la production nationale d’eau potable issue du dessalement de 2,2 millions à 3,7 millions de mètres cubes par jour. Une fois pleinement opérationnelles, elles garantiront un approvisionnement stable en eau pour près de 15 millions de citoyens, tout en faisant passer la part de l’eau dessalée de 18 % à 42 % des besoins nationaux.
Le taux d’intégration des produits locaux dans la conception des infrastructures atteint désormais 30 %, un chiffre appelé à progresser grâce à la production locale de certains équipements techniques, notamment les membranes d’osmose inverse.
Le président-directeur général de Sonatrach, Rachid Hachichi, a souligné que la mise en service de cette station a mobilisé plus de 10 000 travailleurs, qui ont opéré en continu pour respecter les délais. Il a également mis en avant les efforts d’intégration des énergies renouvelables dans la gestion des usines de dessalement, avec des fermes solaires destinées à couvrir jusqu’à 40 % des besoins énergétiques de ces installations.
Lors de la cérémonie d’inauguration, le secrétaire général du ministère des Ressources en eau, Omar Bougroua, a précisé que l’usine de Cap Blanc contribuera directement à l’approvisionnement en eau potable de six wilayas de l’Ouest : Oran, Aïn Témouchent, Mostaganem, Mascara, Sidi Bel Abbès et Relizane. La ville d’Oran atteindra ainsi un taux de couverture en eau potable de 98 %, tandis que Mostaganem et Relizane retrouveront leur part dans le système de transfert des eaux du MAO.
Cette inauguration marque une étape clé dans la modernisation des infrastructures hydrauliques en Algérie. En renforçant sa capacité de production d’eau potable par des technologies de pointe, le pays assure sa sécurité hydrique tout en valorisant ses compétences nationales. À terme, cette dynamique pourrait également ouvrir la voie à des coopérations régionales et au partage du savoir-faire algérien avec d’autres pays confrontés aux mêmes enjeux.