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Pose de la première pierre à Hassi Messaoud: Une autre raffinerie pour la consolidation de la souveraineté énergétique

Hassi Messaoud, carrefour stratégique de l’industrie pétrolière algérienne, a été hier le théâtre d’une double célébration, l’anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Une commémoration à haute portée symbolique, marquée par la pose de la première pierre d’un projet d’envergure, une nouvelle raffinerie destinée à renforcer la souveraineté énergétique du pays et à impulser une véritable industrie pétrochimique diversifiée.

Dépêché par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre Nadir Larbaoui a présidé la cérémonie, en présence de figures clés du secteur : Mohamed Arkab, ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Fayçal Bentaleb, ministre du Travail, ainsi que Amar Takdjout, secrétaire général de l’UGTA. Les responsables locaux et des hauts cadres de Sonatrach, dont son PDG Rachid Hachichi, étaient également de la partie.

Le projet, implanté au cœur du plus grand champ pétrolier du pays, ambitionne de traiter 5 millions de tonnes de brut par an. Une infrastructure colossale qui, une fois pleinement opérationnelle en 2027, produira 1 million de tonnes de mazout dans un premier temps, avant d’atteindre progressivement 2,8 millions de tonnes. À cela s’ajoutent 1,31 million de tonnes d’essence ainsi que des volumes significatifs de propane, butane, kérosène et bitume.

« Cette raffinerie est une pierre angulaire de la stratégie nationale visant à « maximiser » la valorisation des hydrocarbures, en réduisant la dépendance aux importations et en développant un tissu industriel pétrochimique national », a déclaré le Premier ministre lors de son allocution. Il a souligné l’importance de ce « projet » non seulement pour l’indépendance énergétique du pays, mais aussi pour son positionnement sur le marché des produits raffinés.

Outre sa portée industrielle, cette raffinerie promet une impulsion majeure à l’économie locale. Plus de 10 000 emplois seront créés durant la phase de construction, et 1 000 postes pérennes accompagneront l’exploitation du site. Son implantation à proximité immédiate des champs pétroliers de Hassi Messaoud permettra d’optimiser l’approvisionnement des installations du Sud algérien, jusque-là dépendantes des raffineries de Skikda et d’Arzew.

« Il s’agit d’une avancée majeure pour la région. Plutôt que d’acheminer les « carburants » depuis la côte, nous produirons directement ici, réduisant ainsi les coûts logistiques et renforçant la sécurité de l’approvisionnement », a précisé Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach. Il a également souligné que l’excédent de production pourrait être destiné à l’exportation, consolidant la position de l’Algérie sur les marchés internationaux.

« Nous avons fait le choix d’un équipement de pointe pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et optimiser la gestion des déchets industriels », a affirmé Hachichi. Une initiative qui s’inscrit dans la volonté affichée du gouvernement de conjuguer industrialisation et responsabilité environnementale.

Au-delà de son importance économique et stratégique, le lancement de ce projet intervient dans un contexte hautement symbolique. Le Premier ministre a tenu à rappeler que cette initiative s’inscrivait dans le sillage de la nationalisation des hydrocarbures, décidée par Houari Boumédiène en 1971, et du combat mené par l’UGTA pour les droits des travailleurs algériens.

« Ce chantier est l’héritage direct de ceux qui ont arraché la souveraineté économique du pays il y a plus de cinquante ans. Il nous revient aujourd’hui d’honorer cet engagement en consolidant notre autonomie énergétique », a martelé Larbaoui devant une assistance composée d’officiels, de cadres du secteur et de représentants syndicaux.

Dans cette dynamique, le Premier ministre a également visité la station de compression et de réinjection de gaz de Hassi Messaoud, dont la capacité de production atteint 24 millions de mètres cubes par jour. Un ouvrage clé pour la préservation des ressources et l’optimisation de l’exploitation des gisements gaziers.

La raffinerie de Hassi Messaoud marque une étape décisive dans la stratégie énergétique algérienne. Avec une production accrue, une réduction des importations et une capacité d’exportation renforcée, elle positionne le pays sur une trajectoire d’autonomie et de diversification. L’ambition est claire, transformer les richesses naturelles en levier de développement, tout en garantissant une gestion plus efficace et durable des ressources.

Un défi de taille, mais aussi une promesse pour l’avenir d’un secteur qui demeure, plus que jamais, au cœur des enjeux économiques et stratégiques de l’Algérie.

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