Avec le début de la guerre d’Algérie, Larbi Ben M’hidi s’impose comme l’un des leaders emblématiques du FLN. Son engagement est déterminant dans l’organisation et la coordination des actions militaires et politiques menées contre l’occupant français. En tant que membre du Comité de coordination et d’exécution (CCE)
Dans son livre « Services spéciaux, Algérie 1955-1957, mon témoignage sur la torture », paru en 2001, le général Paul Aussaresse révèle, après 44 ans de mensonges, que c’est lui, avec l’accord de sa hiérarchie militaire, qui a pendu dans la nuit du 3 au 4 mars 1957 Larbi Ben M’hidi dans l’une des maisons d’une ferme coloniale dans la Mitidja.
Cette révélation, confirmée dans l’entretien accordé au journal Le Monde en 2007, dans lequel il révèle les derniers instants du chef FLN.
Le 1ᵉʳ novembre 2024, Emmanuel Macron reconnaît officiellement, dans un communiqué, la responsabilité de la France dans son assassinat. Ce qui a mis fin définitivement à la propagande et au mensonge du gouvernement français, qui a présenté cette mise à mort comme un suicide.
« Ben M’hidi s’est suicidé dans sa cellule en se pendant à l’aide de lambeaux de sa chemise, le 3 mars dernier », avait en effet annoncé la presse française en Algérie le 6 mars 1957, au lendemain de la conférence de presse animée par le porte-parole du gouvernement Robert Lacoste.
À l’occasion du 68ᵉ anniversaire de ce douloureux événement, la wilaya d’Oum El Bouaghi a organisé une cérémonie de commémoration pour honorer la mémoire de ce héros admiré par tous, même par l’ennemi français. Au programme de cette cérémonie : le déplacement du wali, Benabdallah Chaib Eddour, accompagné des autorités locales civiles et militaires, d’un représentant du ministre des Moudjahidine et des Ayants-droits, de membres de la famille révolutionnaire, des acteurs de la société civile et de nombreux citoyens, à la demeure du Chahid, au douar d’El Kouahi, lieu de naissance du Martyr, situé à quelque 70 km d’Ain M’lila, ainsi que d’autres activités ayant toutes pour objectif le rappel des qualités du héros.
Né pour la lutte
Né le 22 janvier 1923 à la Casbah d’Alger en Algérie, Larbi Ben M’hidi est issu d’une famille modeste. Il a été très tôt confronté à la réalité du colonialisme français, qui a fait main basse sur les richesses du pays et transformé ses habitants en esclaves.
Ayant grandi dans une ambiance baignée d’un fort sentiment national, il a développé une conscience politique précoce, alimentée par les comportements des colons ainsi que par la montée du mouvement nationaliste.
Après avoir achevé ses études, Larbi Ben M’hidi s’investit pleinement dans le mouvement national. Il commence par rejoindre les scouts musulmans, avant de s’affilier, dans les années quarante, au Parti du peuple algérien (PPA), puis au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD).
Par la suite, il s’engage dans l’Organisation spéciale (OS), le bras armé clandestin du MTLD, ce qui lui vaut, en 1950, une condamnation par défaut à dix ans de prison. Devenu clandestin, il est alors envoyé en Oranie par le MTLD.
Grâce à ses compétences et à son charisme, il s’impose rapidement comme un militant influent au sein du mouvement, participant activement à de nombreuses manifestations. Il joue un rôle fondamental dans la création du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA) ainsi que du « comité des 6 », qui lancent l’insurrection du Front de libération nationale (FLN) le 1ᵉʳ novembre 1954.
Avec le début de la guerre d’Algérie, Larbi Ben M’hidi s’impose comme l’un des leaders emblématiques du FLN. Son engagement est déterminant dans l’organisation et la coordination des actions militaires et politiques menées contre l’occupant français.
En tant que membre du Comité de coordination et d’exécution (CCE), Ben M’hidi se démarque par son incorruptibilité, par sa foi, sa droiture et sa capacité à convaincre et à établir des réseaux de soutien au sein de la population algérienne.
Très rapidement, il devient un symbole fort de la résistance algérienne, reconnu pour son courage et son charisme. Son leadership stimule ainsi les militants à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Sa vision politique englobe non seulement la lutte armée, mais également l’impératif de rassembler toutes les composantes de la société algérienne autour de l’idéal de liberté et d’indépendance. En mars 1957, Larbi Ben M’hidi est arrêté par les forces françaises. Le 3 mars 1957, il est exécuté, devenant ainsi un martyr de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.
Sa mort a été un séisme pour le FLN, mais elle a également renforcé la détermination des Algériens à poursuivre leur combat. Aujourd’hui, Larbi Ben M’hidi est célébré comme l’un des purs héros de la Révolution algérienne. Son engagement, son idéalisme et son sacrifice sont honorés chaque année.
Plusieurs édifices et rues portent aujourd’hui son nom en reconnaissance de son parcours impressionnant dans le mouvement national et la lutte pour l’indépendance. Sa vie et son héritage continuent d’inspirer les générations futures, incarnant la quête de liberté et de dignité pour les peuples opprimés.